Bonjour à tou.te.s
Nous sommes sur un projet de rénovation d’une maison en bauge de 60 m2 au sol, 6x10 à l’intérieur. Dans les années 60, de grandes fenêtres sur parpaings ont été posées et d’ignobles crépis en ciment habillent les murs intérieurs et extérieurs. Ses pignons sont orientés au sud et au nord. Un garage attenant au nord. Le bâtiment n’a pas été référencé maison terre. La maison voisine est notable 2 étoiles.
L’objectif est de faire revivre cette maison insalubre en lui redonnant un cachet local ainsi qu’un confort thermique performant qui passe par une isolation minimum. L’idée est de chauffer à minima (lorsque l’on voit les projections sur les prix des énergies, cela fait réfléchir). Un objectif secondaire est de la rendre pilotable sans abuser : volets, chauffage.
Nous avons pris rendez vous avec le service urbanisme et l’architecte conseil départemental refuse toute ITE (Isolation Thermique Extérieure). Nous cherchons donc des solutions pour permettre un compromis entre respect du patrimoine et performance.
Pour commencer, il faudra une dalle isolante performante et une excellente isolation du toit. Ce qui nous questionne ce sont les murs :
ITE paille ou laine de bois + enduit = isolation au top mais perte visuelle du sous bassement
des corrections thermiques extérieures et intérieures = sous bassement mal isolé, l’isolation peut-elle être suffisante ?
Je n’ai pas abordé le sujet du chauffage : chauffage au sol + PAC / poêle mixte / poêle hydro bouilleur ? Nous n’avons pas tranché.
Avez-vous des solutions ou des exemples de réalisations réussies ?
Merci pour votre attention et vos réponses.
Louan
Bonjour Louan, Isoler les murs en bauge n’est peut être pas nécessaire, Comme tu le pressent, c’est une vison globale qu’il faut avoir, Sol, Mur, Toit, Menuiserie extérieur, Ventilation, Chauffage. L’association Tiez Breiz à Rennes est spécialisée dans ces matériaux géosourcés et sur les applications que tu peux installer. Mais avant tout, c’est une analyse globale qui prime. La réponse peux alors venir soit d’un architecte, soit d’un maitre d’œuvre qui après visite sur site saura te conseiller au mieux.
Merci UnPetitboutdeplanète pour ta réponse.
J’ai rencontré Tiez Breizh hier. Leur objectif est la sauvegarde du patrimoine. Ils apportent des solutions d’isolation mais en ITE comme avec le béton de chanvre.
J’attends l’étude de Dorémi qui a cette expertise globale mais sans démarche de sauvegarde du patrimoine. J’ai eu aussi un maître d’œuvre formateur à Empreinte.
J’ai contacté des membres du collectif des terreux armoricains pour voir quelles solutions les artisans locaux spécialistes de la bauge peuvent apporter en isolation et sauvegarde du bâtît.
Lorsque je lis les documents sur les fiches conseils sur la rénovation thermique de l’ancien, la performance passe après la sauvegarde. La zone grise ou l’architecte conseil décide me semble bien grande.
Il me faudrait un magicien-thermicien.
Louan
Bonjour Bernard,
Voici une vue nord-est. Le garage au nord est en parpaing. Le sous bassement en schiste monte à 40-60cm sauf sous les fenêtres où sont posés des parpaings. Les linteaux et les jambages sont en ciment véritable.
L’objectif est d’ouvrir au max le pignon sud et de faire une surélévation du garage à lier avec l’aménagement des combles.
Bonjour,
Je ne suis pas spécialiste mais je rénove un ancien corps de ferme avec des bâtiments anciens sont tous construits sauf un, avec un soubassement en pierre maçonné en terre et de la bauge. Heureusement aucun crépi n’a dénaturé ces murs ni perturbé leur fonctionnement hydro-thermique. Ce corps de ferme se situe sur le territoire d’un parc naturel qui a un programme de réhabilitation de ce type de bâti et un architecte spécialisé qui peut conseiller (mais pas intervenir). Je m’appuie donc sur lui mais également sur la délégation départementale de Maison Paysannes de France qui milite entre-autre pour la prise en compte des spécificités du bâti ancien dans la rénovation énergétique, les architectes et le thermicien du CAUE départemental et la fondation du patrimoine.
Reste difficile de trouver architectes, maîtres d’œuvre et artisans compétents et suffisamment flexibles pour s’ajuster à l’approche souhaitée et sortir de leurs façons de faire habituelles, explorer des alternatives et travailler avec des bénévoles dans le cadre de chantiers participatifs.
Bon courage
Merci Claude,
Quelle solution te propose l’architecte, Maison Paysanne et le CAUE ?
Je me lancerai dans le participatif une fois mon chantier possible. Avec l’ITE, on a une approche chiffrée, très normative. Avec une correction thermique, on a des témoignage de ressentis. C’est insuffisant quand on cherche l’efficacité énergétique. Je cherche des témoignages de consommation énergétique pour des corrections thermiques :
Rebonjour Louan,
Je ne peux pas répondre à ces questions spécifiques, il faut prendre rendez-vous avec les délégations départementales; moi c’est la Manche (50). Si tu me donnes ton numéro de département, je peux t’aider à trouver les délégations CAUE, MPF et Fondation du Patrimoine. Je vais essayer de trouver la version électronique de la brochure sur l’isolation thermique pour le bâti en terre de PNR des marais; j’ai la version papier mais à 350 km d’où je me trouve présentement. N’ai pas encore abordé ces questions vu qu’il faut d’abord restaurer les murs…
Ci-jointe la liste des références principales sur le sujet de l’isolation thermique et du chauffage disponibles dans le Cotentin (50). J’ai ajouté Enerterre, entreprise coopérative d’accompagnement des particuliers qui souhaitent faire des travaux de rénovation énergétique de leur bâti ancien en terre. Ils ne pourront probablement pas intervenir dans une autre zone géographique mais peuvent partager leur expérience et leurs contacts avec leurs homologues dans d’autres zones.
Je suis dans le 35, Bretagane. J’ai déjà pris contact avec Tiez Breizh qui est une association qui conseille pour des réhabilitation respectant le patrimoine. C’est le maison paysanne local. J’ai déjà rencontré l’architecte conseil départementale qui siège au commission de l’urbanisme. Elle s’est opposée à toute ITE malgré un bâtiment dont l’écriture traditionnelle est déjà défigurée par les fenêtre. Elle partait sur une ITI, ce qui est un contreproductif sur un logement terre, question de déphasage.
Faut-il prendre contact avec le CAUE directement pour trouver une solution alliant performance et patrimoine ?
Bonjour Louan,
Malheureusement je ne pense pas que vous trouverez une réponse finale à cette question, il n’y a pas d’idéal en ce qui concerne l’isolation des bâti anciens, puisqu’il n’ont justement PAS été construits pour être isolés…l’isolation est une technique relativement moderne. A l’époque on brûle du bois en quantité. Je suis dans des mouvances plutôt respect des techniques paysannes, mais je ne blâme pas les autres points de vue, nous avons toustes nos arguments et technique de travail, nos affinités, nos engagement politiques…Je suis en Ille et Vilaine, et pour moi on ne réisole pas une maison en bauge, on peut néanmoins travailler des enduits de correction thermiques en intérieur. En effet, ce ne sera pas le confort thermique des maisons en matériaux industriels, mais une maison en terre ne s’habite pas de la même manière, elle se « pratique » différemment. Il faut peser tout cela dans la balance, classer dans votre tête qu’est ce qui est le plus important pour vous (sobriété de mise en oeuvre, basse consommation, économie, écologie, esthétique…). Malheureusement dans le 35 nous n’avons pas de CAUE, seulement des architectes conseil (Conseil en architecture et en urbanisme | Département Ille et Vilaine). Personnellement, ce que je ferais (qui n’est sûrement pas ce que vous ferez) : Je travaillerais au maximum à ce que la maison soit SÈCHE, en enlevant tous les matériaux qui empêchent de respirer, en revoyant les complexes de sol, en chauffant au moins 2 hivers au bois le maximum de pièces, enduits de correction thermique sur les murs, limiter les matériaux froids au toucher, puis des poêles à bonne inertie dans les « pièces de vie », des volets performants, des rideaux performants aussi. Encore une fois c’est une certaine vision le chauffage au bois, ça a des conséquences, comme toute énergie dépensée. Pour résumer je pense que pour avoir une réponse idéale à votre projet, le mieux est en premier de réfléchir à ce qui est vraiment important pour vous, en prenant en compte tous les paramètres, par exemple qu’est-ce que votre vision de l’écologie, est ce que c’est mettre en œuvre des matériaux manufacturés qui auront eu besoin d’énergie à la production et fabriqués par des entreprises qui ont leur bagage polluant, social, plus ou moins lourd, mais ensuite ne plus dépenser d’énergie dans du chauffage ou trouver du bois local, utiliser moins de matière pour isoler et rejeter une certaine quantité de CO2 dû à la combustion. Tout ce discute, mais il faut avant tout que votre maison soit en accord avec vos valeurs ! et donc savoir qu’est ce qui est le plus important pour vous. (Sinon, selon les techniques utilisées, une ITI sur de la bauge n’est pas forcément une aberration, il faut une mise en œuvre spécifique mais c’est possible !) N’hésitez pas à me contacter si besoin, et à recueillir plein d’avis sur la question pour pouvoir prendre une décision que vous ne regretterez pas.
Bonjour Louan; j’ai travaillé sur plusieurs projets terre, terre/ paille et mur de paille.
Je présume que l’affreux enduit ciment sera déposé? il est impératif de faire cela assez « délicatement » pour ne pas arracher de la bauge du corps de mur. Faire des saignées en biais ,tous les 40cm peut permettre de faciliter cette dépose.
Le mur de bauge est, par nature, isolant et régulateur hydrométrique. L’enduit ciment était une hérésie absolue. il serait possible d’améliorer le pouvoir isolant des murs en posant une couche d’enduit terre/paille de 5cm d’épaisseur en moyenne, vers le printemps ou début d’été; puis, après 2 ou 3 semaine, une couche de terre en finition (additionnée de sable ) qui redonnera l’aspect proche de l’origine: terre apparente. Les débords de toiture sont faibles: idéalement, faire déborder le bord du toit de 40cm préserve l’enduit et les murs en terre.
Si tu souhaites des conseil précis, voir un coup de main, cela m’est possible.
Merci à toi Saisonniere-du-bati. Pour toi, qu’elle doit être la pratique d’une maison terre ? Pour moi, l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Je ne veux donc pas trop consommer à la construction avec des produits industriels et ne pas trop consommer pour chauffer mon intérieur. Je suis sur Rennes actuellement et il fait froid : toutes les cheminées sont en marche et cela se sent, l’air est pollué. L’objectif serait d’être à 100 kwh/an/m2. Je pense que la correction thermique par enduit couplée à une isolation du sol et du toit sont obligatoires. Mais j’essaye de déterminer si je dois faire une isolation extérieure pour atteindre mon objectif.
Merci pour ta proposition Terre paille, je n’oublierai pas. Je découvre tout un monde d’entre-aide à travers le forum.
Bien sûr le ciment sera déposé. Un enduit terre extérieur de finition est prévu. Ce qui me pose problème est le soubassement, principal responsable du pont thermique. J’envisageais une ITE perspirante de 20cm pour placer des tours de fenêtre façon carré-bois et ajouter un soubassement isolé du premier. Pour les débords de toi, je pensais ajouter des coyaux comme les voisins.
Pour le soubassement: il faut savoir que les plancher et soubassements ont très peu de déperdition thermique, à l’inverse des plafonds et toitures, et les surfaces vitrées. Pour couper le pont thermique près du sol, on peut creuser une tranchée (env.10cm de large)au pied du mur, côté intérieur, et placer des bloc en siporex (tjrs 10cm) plaqués contre la fondation. Ainsi, le sol du rez de chaussée ne recevra plus le froid extérieur. Le surcoût reste raisonable.
j’ai travaillé à une époque sur de la modélisation des pont thermiques notamment et si celui à la jonction mur vertical / plancher bas est si important 10 cm ce n’est pas du tout assez, on voit une baisse à partir de plusieurs 10 aines de centimètres, donc mini 20 voir 30 si vous pouvez et le siporex en 10 cm c’est un R de 0.7, donc pas assez pour couper un pont thermique. Il faut atteindre un R de 2 au moins et encore … je ne connais pas autres types de matériaux mais il doit y avoir plus performant j’imagine tout en étant résitant à l’humidité et la compression
Merci pour vos réponses.
J’ai trouvé une thèse sur l’isolation des murs en pisé en biosourcé. Très intéressant
Si des lecteurs courageux veulent bien la critiquer … Moi j’y ai trouvé plein de réponses à mes questionnements : la CTI ne suffit pas pour être performant énergétiquement, l’ITI dessert les qualités du bâtit terre, le choix de l’ITE dépend de plusieurs facteurs.
J’ai aussi regardé les vidéos de CAUE 44