Enduit de correction thermique chaux-chanvre

Les fenêtres c’est tout un sujet…

Nous avons remplacé les fenêtres d’époque par des fenêtres simple ouvrant en bois exotique en applique sur les cadres en chêne d’époque insérés dans la maçonnerie.
Le simple ouvrant donne un gain de lumière important comparé à un double, surtout pour des petites ouvertures.

Nous nous sommes taillé des regingots sur mesure dans une plaque de zinc pour suppléer aux regingots des fenêtres : leur profondeur était insuffisante pour que le rejet d’eau se fasse à l’extérieur. Nous avons bien sûr penché nos regingots maison pour assurer que l’eau captée ne puisse pas être poussée par le vent dans le mur. Un petit calage assure que le poids de la fenêtre ne peut pas les faire basculer en arrière. Il a fallu une bonne journée pour faire les 4 fenêtres en jetant le premier prototype de regingot.

Nous avons utilisé du compribande entre le dormant et le cadre d’époque, et de la mousse expansive entre la tranche du dormant et le mur.
Ça prend soin des infiltrations et des fuites d’air.

Reste évidemment à traiter l’interface entre le mur et le béton de chanvre.

L’idéal aurait été d’enrober cette zone en béton de chanvre. Mais…

  1. si nous avions mis 15cm de chaque côté, la largeur des fenêtres serait devenue 50cm max, donc 40cm de vitre, et il aurait fallu maçonner la façade. Pas enthousiasmant !

  2. si nous voulions garder un maximum de clarté le compromis était donc sur l’épaisseur de l’enrobage, ou alors il fallait agrandir l’ouverture intérieure autour du cadre en chêne…

Nous avons choisi la plus simple des solutions du deuxième point : Pour le moment nous avons mis un enduit de chaux/sable sur 2 cm d’épaisseur.

Si les choses tournent mal, nous pourrons toujours enlever l’enduit puis enlever des vieilles pierres autour et reboucher avec un béton de chanvre épais jusqu’au plus proche de la fenêtre.
C’est un choix que nous avons fait principalement en fonction du temps que nous avions.

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Si vous avez la possibilité de le faire, je vous conseillerai de tenter un achat groupé dans votre secteur (il y a je crois des producteurs en Saône et Loire, pas trop loin du 42) et cela rendrait le chantier moins onéreux.(le prix est très intéressant pour une quantité pro 650-700 ballots)
Niveau transport c’est très raisonnable car le chanvre est volumineux mais assez peu lourd (700 ballots de 140m3 pèsent 14 T)

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190 m2 de surface murale
x 0.15m d’épaisseur de chaux chanvre
= 28.5 m3
= 28500 litres
= 28500 / 350 = 81.4 bétonnières
disons 80 bétonnières

donc 80 sacs de chanvre de 20L
et 160 sacs de chaux (32kg)
sans oublier les 4.8 m3 d’eau…

Je n’aurai compté que le volume d’agrégat.

@Jot42
Les embrasures de portes et fenêtres peuvent être traiter différemment que les surfaces courantes, en faisant varier le mélange et son épaisseur ou en intercalant un isolant en panneaux de liège sous enduit de finitions. Il faut penser aux fixations ou scellement de l’appareillage électrique qui peut se dévoiler le points faible question durabilité. Et parfois aménager des fonds de clouage pour les fixations de mobiliers suspendus particulièrement lourd (cuisine), ou des radiateurs hydrauliques en fonte par exemple.

Quelques photos du dernier chantier de rénovation que j’ai accompagné ; il est d’ailleurs visitable.

Merci Jean-Patrick, je reviendrai vers vous en message privé pour quelques questions supplémentaires, techniques et concernant un possible accompagnement de votre part. Bonne journée

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Bonsoir.
Je viens d’avoir une conversation avec artisans que j’avais contacté pour du chaux-chanvre.
Selon lui, une correction thermique à mon altitude, sur une épaisseur de 50 mm, corrigera tout juste l’effet de paroi froide.
Il propose deux solutions à ses clients:

  • laine de bois 140 mm (pour « coller » aux aides) et fermacell (+ perspirant selon lui) et frein vapeur avec un Sd élevé.
    ou
  • béton de chanvre (il propose blocs, projeté ou banché) autour de 15 cm.

Il accorde un léger avantage au béton de chanvre, non pour son R mais pour toutes les autres qualités précédemment évoquées plus haut dans ce fil. En ce qui concerne le prix, l’écart n’est pas considérable mais encore faut-il prendre en compte le coût de l’enduit de finition.

Il a attiré mon attention sur le fait que la cage d’escalier pas ou peu isolée va engendrer une grosse fuite de calories et dégrader considérablement les effets de mon projet de rénovation globale en terme d’économies d’énergie.
Bref, le mieux selon lui serait de supprimer l’escalier pour isoler correctement , d’autant qu’il s’agit d’une partie des murs nord et est, les plus froids.
Cette hypothèse avait déjà été avancée mais après beaucoup d’hésitation j’avais fini par la rejeter afin de conserver l’escalier existant (assez joli) et économiser près de 10000 euros.
De plus, d’un point de vue technique, la trémie existante limite considérablement les possibilités de mettre en oeuvre un autre escalier.
Bref, je continue de tourner en rond et, avis après avis, je suis de plus en plus perdu avant de même de commencer les travaux. Il est vrai qu’il est préférable d’y réfléchir avant…

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Et il rejoint les prescriptions sur bâtit ancien que je fais en Auvergne ou dans l’arc Alpin dès que l’on sort du climat de plaine pour 15cm de béton de chaux/chanvre. Que de bons retours d’expérience.

Et c’est vrai que le choix de conserver l’escalier qui implique une incohérence de performance en paroi nord pose question.

Difficile de dire si cela aura vraiment un impact sur le gain de performance globale, mais ce qui est sur, c’est qu’une paroi significativement plus « froide » dans une projet isolé va pour le moins concentrer les effets de condensations à cet endroit.
Je dirais que paroi nord moins isolée dans la cage d’escalier = puits de fraicheur en période chauffe…

Difficile de m’y retrouver…Dans un nouvel échange Claude Lefrançois m’assure qu’une épaisseur supérieure à 7cm en correction thermique ne m’apportera pas de gains significatifs. Mais je ne sais pas s’il a bien compris que je parlais de 15 de béton de chanvre dans mon message.
Pour lui c’est sous l’aspect de sa diffusivité que l’enduit chaux-chanvre est intéressant et pas en fonction de ses qualités isolantes (et pour lui 7 cm font 87% du job de 14 cm, la gain n’étant pas linéaire (courbe asymptote et non une droite). C’est l’enduit final qui assurera selon lui le confort par l’émission d’infrarouges quand un chauffage est en action. Cette solution serait tout aussi efficace et ferait perdre moins de place d’après lui.

Pour le béton de chanvre, après mes lectures et recherches et vos posts, 15 cm semblent en effet l’épaisseur qui serait un compromis acceptable entre isolation et perte de place.

Pour la cage d’escalier, voilà un point qui m’embête depuis longtemps…Si je trouvais une configuration qui me permettent de ne pas toucher à la trémie et d’isoler, je crois que je le ferais sauter. Après je me demande quelles seront les pertes réelles si j’arrive à créer un espace tampon qui coupe un peu le froid du mur nord et est.

je suis un peu découragé avant même de commencer. Je me triture peut être trop les méninges, mais à deux jours de signer les paroles d’un cousin me reviennent en tête: " tombe tout, la parcelle est super bien placée et pars sur une construction neuve"…Ce serait écologiquement une hérésie, mais sans doute beaucoup plus pratique !

bonsoir, il y a un facteur plaisir en autoconstruction qu’il ne faut oublier de rentrer dans les critères de choix. Et çà personne d’autre que toi peut le dire. Il y a des gens qui sont naturellement à l’aise avec une bétonnière et d’autre avec une scie…C’est important de la savoir avant de démarrer. Si tu es bétonnière, pars pour du béton de chanvre, si tu es scie, pars plutôt sur panneaux de laine de bois et doublage et tu rajoute dessus 3 cm d’enduit chaux chanvre pour réguler l’hygrométrie.
Ton cousin ne doit pas être sensible à la poésie d’une vielle bâtisse ni à la mémoire du travail humain que représente cette maison. ET en plus elle est naturellement saine, alors…
par rapport à l’isolation, les R que je t’ai donné sont un peu plus faible car les granit à un lambda plus fort que le grès (j’essaierai de te recalculer les deux versions

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euh euh l’enduit qui émet des infra-rouges, il a dit çà vraiment??
sur la rapport R/épaisseur il a raison mais avec une mauvaise explication. Le lambda est propre à chaque matériaux et constant quelle que soit l’épaisseur, mais il faut tenir compte de l’effet de surface caractérisé par son émissivité ou sa réflexivité. Une surface très granuleuse et noir sera émissive et peu réflexive, une surface blanche et brillante sera moins émissive et plus réflexive. C’est pour çà qu’un isolant de 10 cm d’ep n’a pas un R double de 5 cm.

je comprends que ton escalier t’embête, si tu veux qu’on regarde tes plans ensemble pour voir si une meilleure distribution serait possible, n’hésite pas

Oui, pour la réflexion du cousin, je vous rejoins parfaitement. Pour le reste, je suis une bille en bricolage, j’ai tout à apprendre, donc bétonnière ou scie, c’est terra incognita pour moi pour l’instant. L’occasion d’apprendre !

Merci beaucoup, je vous ferais passer un plan et des photos de l’escalier demain matin. Bonne fin de soirée

attention à ne pas dire n’importe quoi : le R n’a jamais été un critère de confort et il est peu compréhensible parce ce que c’est un argument commercial pour isolant. Plus le R est fort plus le matériau est isolant… « Mon R est plus gros que le vôtre » c’est bon pour la concurrence!!!
le critère qui nous intéresse vraiment c’est le U de toute la parois, qui est l’inverse U=1/R mais qu’aucun fabricant ne peut donner puisque chaque mur est particulier et ce critère nous donne une idée de ce que ma passoire laisse passer comme chaleur vers l’extérieur, et çà un rapport direct avec ma consommation de chauffage et sa facture. Après, la notion de confort repose essentiellement sur trois critères : la régulation hygrométrique (je n’insiste pas tout le monde connait), la réflexivité de la surface des parois (sensation de parois chaude) et stabilité de l’air (pas d’évaporation des vêtements) ces 3 critères peuvent jouer sur le degré de température de confort de l’air intérieur, mais çà ne joue qu’à la marge 1 à 2 degrés maximum

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@Jot42

En terme d’économie de besoin de chauffage c’est certain que les premiers centimètres permettent d’économiser plus que les suivants, et que les épaisseurs à ajoutées se dévoilent exponentielles pour en vérifier l’effet. Maintenant proposer que 15cm de béton de chanvre sera à peine mieux qu’un enduit correcteur de 7cm se discute vraiment.

C’est vrai, mais faut il encore que les déperditions thermiques soient maitrisées pour qu’il y ai encore des calories à rayonner et que les surfaces aient pu bénéficier d’apport solaires et/ou calorifiques suffisants…

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Oui cela paraît assez logique. Par instinct je pencherais plutôt pour la solution béton de chanvre 15 cm. Mais j’ai l’impression que Claude n’est pas dans une logique où il mise sur l’isolation et l’épaisseur, ce que je peux entendre (je ne dis pas pas que c’est votre pas cas non plus). Je présume qu’il est très difficile de calculer la différence de pertes entre les deux. Mais ce serait bon à savoir, pour évaluer l’impact sur la facture de chauffage.
Après, le maçon contacté hier me disait que l’impact d’un enduit chaux-chanvre (à mon altitude et sur du granit et on du pisé) sur la facture était presque nul. Là, je suis un peu plus sceptique.

Pardon ?!

Si R = e / lambda
et lambda est constant
alors une épaisseur « e » double donne bien un R double.

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@Jot42
J’aurai tendance à penser que l’économie de chauffage est difficile à évaluer vu la configuration de votre projet et qui ne s’étudie pas qu’au seul regard de la performance des voiles, et d’autant plus différents pour chaque façade selon son exposition solaire ou au vents dominants…

Vous avez quelle épaisseur de mur d’origine ?