J’ai lu toute cette discussion très intéressante, riche des vais professionnelles et des expériences, et surtout, respectueuse envers Jot42 qui expose ses réflexions et ses doutes. J’ai particulièrement apprécié les messages de l’ordre plus général de Juliee, Cédric et Jack quand à l’approche d’une rénovation/construction, de son inscription dans le projet de vie.
Du coup, juste pour encourager Jot à suivre son intuition, je donne le retour de notre expérience de rénovation. Il y a un et demi nous avons acheté une maison dans la Vienne, dans une ville moyenne. Le charme de l’ancien, des murs en pierre, le parquet, 135m2 habitable, avec garage, buanderie, atelier, véranda et grenier à rendre habitable pour accueillir notre famille de 4 avec des enfants petits mais grandissants rapidement, des familles et amis éparpillés dans le monde qu’on pourrait accueillir facilement et longuement, et surtout le grand jardin arboré ont fait leur effet sur nous. Suite à de nombreuses visites de gens qui rénovent, de charpentiers, menuisiers (les grandes fenêtres à changer nous semblaient le poste le plus important), nous avons établi une liste de priorités et de couts et nous avons signé.
Nous étions surs qu’il fallait changer toutes les menuiseries pour l’étancheité à l’air, c’était rapidement chose faite, pour les détails, pour des fenetres très larges, suite aux lectures de JP Oliva, nous avons fait trois battants, dont seulement la aprtie centrale est ouvrante, les deux autres sont fixes, donc cout et déperditions moindres, si c’était à refaire, on aurait fait la aprtie centrale un peu plus grande pour que le lavage soit plus simple. Et puis nous avons fait nos lectures de forums sur les maisons en pierre (calcaires ici, de Chauvigny), nous avons compris que la pseudo-isolation de 5cm de polystyrène +placo ou + OSB sur les murs extérieurs au RDC et au 1er étage vont devoir être demontés. Ensuite, nous avons reflechi aussi, si on devait isoler par l’intérieur, par l’exterieur ou faire un enduit terre-chanvre (car on privilégie la terre à la chaux). Le cout de l’ITE nous a freiné tout de suite et en même temps, on s’est dit qu’on pourrait le faire plus tard, sous forme de projet participatif ou autre. L’ITI ne semblait pas être logique dans le cas de pierres, donc on s’est lancé : l’isolation enlevéé, nous avons decrouté tout le platre de tous les murs extérieurs, mais pas sur les cloisons intérieurs. Au RDC, nous avons vu que sur 2-3 murs, derrière le polystyrène il y avait soit une colonie de salpêtre, soit le moisie noir classique, nous avons laissé un an de séchage en bas le temps de finir le haut (la partie principale). En haut, derrière le polystyrène il ne semblait pas avoir de moisissures. Nous avons fait 4 cm de argile-sable-chanvre sur les murs extérieurs en pierre banchée de chaux-sable et 1cm de argile-sable fin ou marbre plus paillettes sur les cloisons interieurs platrés sur lesquels nous avons préalablement mis la colle d’amidon (à papier peint) avec du sable. Et sur quelques cloisons en fermacell nous n’avons pas mis d’accroche du tout. Sur une porte en bois condamné nous avons agrafé une toile de jute. Pour certaines pièces ca fait un an que tout tient. Nous avons ainsi fini toute la partie principale (salon, 3 chambres) et sa SDB avec 3 murs en terre-sable et la partie douche en pseudo Tadelakt (Stonat). Nous sommes très contents de la sensation de l’argile notamment dans la SDB : nous n’avons pas froid en etant nus dans cette piece juste avec un chauffe serviette allumé que très ponctuellement, au sol nous avons un parquet en liège (le grand luxe qu’on s’est permis en argumentant que c’est en autoconstruction). Ca sent la terre quand c’est humide dans la sdb, mais si non, c’est très sain. Et nous avons fini une première pièce au RDC en terre-chanvre aussi. Toutes les mauvaise odeurs sont parties, plus de traces d’humidité, et ce malgré le fait que la dalle est en béton. Nous n’avons pas eu le courage de faire la dalle en hérisson, nous avons mis la sous-couche et du stratifié, à ce jour, depuis 5 mois, cela semble sain.
Donc, le bilan de un an et demi de travaux : c’était dur, nous avons vécu un an dans la poussière de plâtre, argile, que nos enfants emmenait partout. Nous sommes surs que les gains thermiques ne sont pas importants, mais nous avons fait ce que nous avons pu faire financièrement et physiquement. Le reste, le temps montrera si nous aurons la possibilité d’isoler par l’exterieur, j’aurais aimé faire soit de la paille compressées+ enduit chaux-sable, soit béton banché chaux-paille, soit laine de roche collée et enduite en chaux sable. Mais la vie présente ces nouveaux défis de santé, de travail, de guerre à nos portes (tout cet espace est bien utilisé : une famille y est hebergée depuis des mois) et des envies de faire autre chose que des travaux.
Pour détaillé plus, en ventilation, la maison avait déjà une VMC hygro B, donc la laissons pour le moment, meme si par le grand froid, il est vrai que nous avons la sensation que la chaleur part, mais grâce aux murs en terre, les ouvertures ne sont pas grandes. Le chauffage en gaz de ville ancien, mais fonctionnel, radiateurs en fonte, nous faisons des devis de chauffe-eau solaire et d’une chaudière à bois, mais rien d’urgent. Nous avons aussi converti la véranda au nord en extension en ossature bois avec 15cm en laine de bois aux murs et 25cm au toit, on peut bien voir les effets de condensation dans un espace bien isolé, mais pas assez chauffé (quand on ferme la porte entre le salon et l’extension), il y a un peu d’eau dans les extrémités,en jonction avec la dalle en beton, peu isolée par l’éxtérieur et pas isolée au sol , sur le pare-vapeur, ça sèche vite dès qu’on ouvre les portes, mais sera-t-il pareil quand on finira par poser le lambris aux murs?
Et nous ajoutons cette année un poele à bois en fonte pour cet espace de salon-extension, pour les intersaison, en espérant de chauffer moins au gaz.