J’en pense que c’est particulièrement vrai et pour tous matériaux , comme le montre l’excellent graphique d’Arinaly.
Sous cette angle d’approche ce sont les 2 premiers centimètres qui réduisent les plus les déperditions et génèrent les plus grands ordre de grandeur d’économie. C’est tous l’esprit d’un enduit correcteur en rénovation.
Peut-on pour autant dire que c’est « inutile » ? Je ne crois pas !
Le terme « inutile » est une approche commerciale du rapport devis/performance de ton artisan.
Sur la base de cet argument et du graphique, revient vers lui et propose lui de ne mettre que 2cm et tu vas voir sa tête ! Pas sur qu’il réactualise le devis…
Dire qu’il n’ a aucune différence perceptible est assez exagéré ; alors on pourrait disserter longtemps de la bonne épaisseur de béton de chanvre entre 2 et 35cm… C’est pourquoi lorsque je réalise une étude, je me positionne par rapport à une enveloppe budgétaire et jamais dans l’absolue. C’est ce cadrage budgétaire qui rend les solutions pertinente ou non.
Comme je te l’ai toujours dis Johan, de mon point de vue, pour des raisons économiques, j’oriente sur les solutions chaux/chanvre exclusivement en autoconstruction et non en execution professionnelle (prix prohibitif de toute façon par rapport à d’autres solutions).
On est à bien moins d’un tiers du prix en autoconstruction qu’en execution pro. (économie > 2/3 alors que pour la plus part des ouvrages en autoconstruction l’économie n’est que d’1/3…
Alors dans ce cas, les 5cm de plus propose une efficacité supplémentaire malgré tout et on bien moins d’impacts sur le prix finale que sur les devis que l’on te propose. Il faut également considérer dans l’épaisseur, le passage des réseaux, les passages de gaines et des boitier d’appareillage électrique et les possibles ponts thermiques qui pourraient avoir des conséquences sur la durabilité de l’aspect des enduits de finition (autour des prises et interrupteurs par exemple qui pourraient noircir à cause de points de rosée déportés localement et de condensation.
Je t’ai proposé une visite de chantier sur St Agrève. Tu pourrais parler avec les propriétaires et futures occupants, mais aussi avec les pros qui sont encore sur le chantier pour des ouvrages non autoproduits et qui n’en reviennent toujours pas de bosser à 14° sans chauffage alors qu’il a fait jusqu’à -16° la nuit et -5° en journée cet hiver alors qu’ils sont intervenus dans la même maison l’hiver dernier sans isolation. (Nb qu’il y a de grande ouverture qui ont été créées pour valoriser les apports solaire.)
Et tu pourras même comparer avec 12cm de béton chaux chanvre avec un doublage de 12cm de laine de bois en pièce témoin !
Pour la vmc hygro, df, sf, je ne me prononce pas parceque cela demande d’étudier le projet.
La seule fois ou j’ai proposer une DF c’était dans un projet de rénovation sans aucune ouverture au sud, donc sans apport solaire passifs valorisés…
C’est vrai que d’une manière générale le chanvre contrevient au taux d’humidité dans les volumes.
Sans doute plus avec 15cm qu’avec 10cm puisque c’est la quantité de chanvre qui propose la quantité d’humidité absorbée et/ou restituée. Encore un argument pour 15cm plutôt que 10 qui n’est pas que sous l’angle purement thermique mais hygrométrique.
Maintenant toutes ses solutions fonctionnent pas balayage, c’est à dire que les flux traversent les espaces de l’adduction vers l’évacuation. C’est cela que je regarde pour établir la pertinence, le choix, le dimensionnement de l’appareil et l’implantation des entrées/sorties d’air. Peut également se dévoiler des contraintes d’emprise de gaine technique ou d’implantation de centrale. Donc il n’y a pas d’analyse universelle qui vaille pour ce choix comme pour aucun autre, sinon on habiterait tous la même « boite » conçue de la même manière.