Diagnostiquer les causes de la baisse de température dans la maison

Bonjour,

Nous avons emménagé avant l’automne dans notre maison.
C’est une maison passive bois (CLT) non certifiée. Elle se comporte plutôt pas mal, mais avec le temps de ces derniers jours (froid, brouillard, manque de soleil), je trouve que la température intérieure chute trop rapidement par rapport à la théorie.
La maison n’étant pas encore finie, j’ai déjà corrigé le tir sur quelques points (2-3 grosses gaines électriques pas très étanches, des attentes d’évacuation pas bouchées, …) mais je pense qu’il reste des choses à rectifier.

Je cherche des ressources, conseils, … sur la méthode à suivre, les outils,… pour rechercher les causes possibles de ce soucis (ponts thermiques, fuites d’air, …).

Merci d’avance pour les retours.

Kenavo

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Par définition, une maison majoritairement en bois va manquer d’inertie (qui permette de lisser ,les variations de température interne). Une version de type passif avec de grands vitrages va être facile à chauffer…au soleil et facile à rafraichir…quand il est absent. A moins d’avoir opté pour du triple vitrage, il serait utile de limiter les déperditions nocturnes avec des volets pleins et/ou des rideaux isolants. Bien entendu continuez à faire la chasse aux « fuites » possibles dans l’enveloppe. Je présume qu’il est trop tard pour introduire à l’intérieur des matériaux « lourds » pour créer de l’inertie… Bon courage.

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On est ici sur du triple vitrage partout et des BSO sur 3/4 des fenêtres.
On est d’accord sur la moindre inertie d’une maison bois par rapport à une maison en dur (quoique dans le cas présent on est sur du massif et donc un peu mieux que de la mob), mais on est quand même sur dalle béton + chape.
Non, je pense que le soucis est ailleurs.

TB. Alors bonne recherche sur l’enveloppe…

bonsoir, je m’appelle Morgane
Vous pourriez faire des relevé de température et d’hydrométrie.
Ca peux être un indice de meilleure compréhension de votre lieux dans le but optimiser son fonctionnement et son confort

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Et puis un plan et qq infos sur l’enveloppe…

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Bonjour,

je trouve que la température intérieure chute trop rapidement par rapport à la théorie.

Qu’entendez-vous par « théorie » ? Une étude thermique / PHPP a-t-elle été faite ? Le sujet de la tenue en température a-t-il été spécifiquement étudié ?

Je cherche des ressources, conseils, … sur la méthode à suivre, les outils,… pour rechercher les causes possibles de ce soucis (ponts thermiques, fuites d’air, …).

Pour la recherche de ponts thermiques, vous pouvez louer une caméra thermique. Pour la recherche de fuites d’air, il faut faire un test d’infiltrométrie (test de la porte soufflante), vous pourrez trouver des opérateurs qualifiés ici : https://rt-re-batiment.developpement-durable.gouv.fr/IMG/xlsx/rt_8_decembre_2023.xlsx

Si l’enveloppe ne présente pas de défaut majeur, il est fortement probable que le problème soit un manque d’inertie. Par exemple, une maison CLT avec étage et seulement la dalle du RDC en béton, le plancher intermédiaire étant en bois, ne comporte à mon avis pas assez d’inertie pour lisser efficacement. Du CLT ça reste 5 fois moins lourd que du béton…

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Je vois que nous sommes sur les mêmes éléments de réflexion

Et la question complémentaire :
Comment êtes vous chauffés et quelle type de ventilation ?

Bonjour

Pour la température j’ai 2 capteurs intégrés dans des interrupteurs dans la salle à manger / salon et dans une mezzanine à l’étage.
Pour l’hygrométrie, j’ai seulement 2 petites stations météo basiques, l’une en service se trouvant dans la cuisine, et l’autre dans la mezzanine de l’étage (poser dans un coin pour consultation poctuelle et voir les éventuelles différences avec le capteur de l’interrutpteur).

Quand vous dites faire des relevés, vous pensez à quoi plus précisément (fréquence, points de collecte, …) ?

Bonjour

Oui une étude PHPP a été faite, avec analyse en simulation dynamique (hiver et été).

La météo ayant été assez clémente cet hiver, je n’ai pas pris le temps pour investiguer sur la partie ponts thermiques. Il faut que je m’y colle, ça aurait pu être l’occasion en ce moment avec les froids en cours (qui n’ont pas de conséquences, le soleil étant relativement présent en journée et chauffant donc la maison)

C’est mon questionnement. Le « soucis » est que tout cela a été étudié / modélisé en préalable et que si manque d’inertie il y a normalement du être pris en compte dans le PHPP.

La coupe de mon plancher d’étage pour info :

@fichatel
Bonjour,
L’inertie et sa capacité thermique est sans doute un des éléments les plus complexes à appréhender pour sa modélisation.
La densité n’est pas le seul facteur de performance inertielle.
L’effusivité/diffusivité des matériaux est à prendre en considération et propose des résultats significativement différent pour une même masse/surface…
L’implantation des éléments d’inertie, structurels ou de parement/revêtement, propose aussi des variations significatives selon la proximité des émetteurs de chauffage, type de chauffage (plutôt par radiation / plutôt par convection, ou un subtil mix des 2…), ou leur exposition aux apports solaires passifs valorisés en hiver et leur non exposition en été…

Le complexe de plancher qui est décrit en photo, n’a, de mon point de vue, pas un caractère inertiel très prononcé, loin s’en faut…

Non c’est sûr. Sa conception a été orientée pour traiter le volet phonique, et pas thermique du tout.
J’ai un post en attente de modération avec des différents plans et coupe (en réponse à un post ci-dessus). Je copie juste le passage en relation avec le plancher du rdc :

Je n’ai pas de coupe du plancher du rdc. C’est plancher béton hourdis isolé (Up 0,85), et isolé en périphérie par 10cm d’XPS.
Au-dessus, la réservation jusqu’au sol fini était de 29cm :
- ravoirage pour passage de quelques réseaux ±6cm
- 16cm de TMS en 2 couches croisées
- chape ciment ±5cm
- carrelage

Rdc :

Etage :

Enveloppe :



Je n’ai pas de coupe du plancher du rdc. C’est plancher béton hourdis isolé (Up 0,85), et isolé en périphérie par 10cm d’XPS.
Au-dessus, la réservation jusqu’au sol fini était de 29cm :

  • ravoirage pour passage de quelques réseaux ±6cm
  • 16cm de TMS en 2 couches croisées
  • chape ciment ±5cm
  • carrelage

Orientation façade ?

De ce que je vois des complexes, il n’y a pas une once d’inertie, tout du moins d’inertie significative et suffisante…
C’est le projet typique ou je préconise des cloisons lourdes en intérieur :
BTC briques de terre crues
Pans de bois colombage garnissage banché de terre
Parpaings de ciment hourdé à l’envers et remplis de terre ou de sable
Briques
Carreaux de plâtre
Ou au sol :
chape.

L’inertie est une piste.
Comme proposé précédemment, le contrôle du niveau d’étanchéité à l’air en est une autre…
La mesure de la température de parement avec un thermomètre infrarouge ou une sonde de type K (sol, mur et plafond) est moins couteuse que la caméra thermique pour estimer de possibles ponts thermiques et les localiser. Elle renseigne aussi sur la température de confort ressentie (moyenne température de l’air, température des matériaux environnants dans un même espace/volume…

On est dans dans du bois c’est clair, mais pas une once d’inertie, on peut peut-être nuancer. :slightly_smiling_face:
J’ai pas loin de 5m3 de gravillons dans mon plancher d’étage, et la chape + carrelage sur tout le rdc. Ca ne compte pas pour rien ça, non ?
Ce qui m’ennuie(rait), ça n’est pas tant d’entendre que ma maison manque d’inertie (enfin si un peu quand même, car c’est un peu compliqué de rectifier le tir à ce stade), mais plutôt que tout ça ayant été pris (théoriquement) en compte à la conception du projet et que donc ça ne devrait pas être la cause de mon problème.

Je ne connaissais pas la sonde K. J’essaie de me procurer une caméra thermique à moindre coût pour être autonome sur ma recherche d’éventuels soucis.

Pour l’orientation, on est plein sud :

Adossée à un garage au nord :



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Ayant fait une maison proche de la vôtre et ayant rencontré le même problème (malgré une enveloppe très soignée sur le plan étanchéité) je serais assez d’accord avec les réflexions sur le manque d’inertie interne et les remèdes envisageables. Enfin il sera intéressant de faire des comparaisons régulières entre les températures de mezzanine et de RdC pour savoir si une circulation de l’air du haut vers le bas vaudrait le coup.
Enfin, l’histoire de l’effusivité/diffusivité n’est pas négligeable: un matériau « lourd » recouvert d’une couche « légère » (bois par exemple) va perdre une grande partie de son intérêt à cause de cette couche. L’équilibre isolation versus inertie est une affaire subtile, dépendant également de la région où l’on se trouve.

Dans quel coin (si ça n’est pas indiscret) ?

J’ai pu remarqué (à ma surprise) qu’il faisait plus frais en haut qu’en bas cet hiver (à voir cet été). J’ai une VMC-DF donc l’air doit se distribuer partout normalement (j’ai fait l’équilibrage moi-même).

C’était dans le Lot et Garonne, au sud de Marmande…mais je passe plusieurs mois d’été dans le 56, je pourrais venir faire une visite…intéressée et…désintéressée.

Penser que l’on arriverait à absolument tout modéliser et obtenir des résultats parfaitement concordant avec la réalité, réalité si fortement non linéaire, non seulement dans ses cycles saisonniers mais dans ses cycles quotidiens, et cumulés avec les caprices de la météo et de la dérive climatique est me semble t il une erreur d’appréciation. Les méthodologies de modélisation dans quelques domaines ou discipline que se soit ne sont jamais parfaitement au point, et les précédentes modélisations et les simulations qu’elles proposent permettent avant tout de modifier et d’améliorer la modélisation suivante.

Se pose également la question de l’inertie des matériaux au sens de leur propriétés. Leur « usure » est elle parfaitement prises en considération. Le simple fait de concevoir une enveloppe performante thermiquement accentue les pressions thermiques et hygrométriques sur l’enveloppe et ses composantes. Le comportement des matériaux dans le temps s’en trouve significativement transformé. Ce qui est valable pour les propriétés mécaniques des matériaux, l’est sans doute aussi pour leurs propriétés thermiques.

J’ai une maison bioclimatique conçue entre 2005 et 2009 (modéliser à cette époque pour une performance > au seuil de la RE2020) et construite entre 2009 et 2016, qui ne consomme quasi rien en besoin de chauffage… Seulement voilà mon problème à moi c’est la surchauffe HIVERNALE car la modélisation de l’époque ne prévoyait pas que 10 ans plus tard, on pourrait rencontrer des températures avoisinantes les 15° pendant les mois de décembre, janvier, février, mars, à 1100m alt. La simulation de l’époque intégrait des température n’excédant jamais les 5° diurnes pendant 4 mois de l’année.
A mon sens, les méthodologies de simulation sont pertinentes pour comparer des conceptions et matériaux différents, beaucoup moins pour prévoir la réalité autrement que dans ses ordres de grandeurs.

Si votre ressentis à évoluer avec le temps, il ne peut être question soit de votre ressentis (parce que je suis bien placé pour vous dire qu’à 15ans d’intervalle je n’ai pas le même ressentis de confort thermique et donc pas le même besoin, soit d’une dégradation objective des performances de la construction. SI c’est le cas, comment caractériser l’objectivité d’un possible désordre sans mesures de référence et sans mesures dans la durée ?
Température de l’air intérieur/extérieur, vitesse du vent intérieur/extérieur, hygrométrie relative de l’air intérieur/extérieur, hygrométrie relative des matériaux intérieur, température des matériaux intérieur. Plus que la caméra thermique, ce sont toutes ces données qui permettent un diagnostique précis et d’émettre des hypothèses sur les causes directes et indirectes, tout champs d’investigation confondus.

Dans l’hypothèse d’une dégradation des performances thermiques, il peut s’agir soit, d’un défaut d’étanchéité à l’air qui s’est créer (percement, rupture, décollage, intrusion rongeurs, etc… Soit c’est la dégradation de matériaux isolant qui en est la cause (tassement, excès hygrométrique, etc…) et cela renvoie également à un défaut d’étanchéité à l’air ou à la vapeur d’eau. Je ne pense pas que de soudain pont thermiques soit apparus ou alors indirectement suite aux hypothèses évoquées précédemment.

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