Penser que l’on arriverait à absolument tout modéliser et obtenir des résultats parfaitement concordant avec la réalité, réalité si fortement non linéaire, non seulement dans ses cycles saisonniers mais dans ses cycles quotidiens, et cumulés avec les caprices de la météo et de la dérive climatique est me semble t il une erreur d’appréciation. Les méthodologies de modélisation dans quelques domaines ou discipline que se soit ne sont jamais parfaitement au point, et les précédentes modélisations et les simulations qu’elles proposent permettent avant tout de modifier et d’améliorer la modélisation suivante.
Se pose également la question de l’inertie des matériaux au sens de leur propriétés. Leur « usure » est elle parfaitement prises en considération. Le simple fait de concevoir une enveloppe performante thermiquement accentue les pressions thermiques et hygrométriques sur l’enveloppe et ses composantes. Le comportement des matériaux dans le temps s’en trouve significativement transformé. Ce qui est valable pour les propriétés mécaniques des matériaux, l’est sans doute aussi pour leurs propriétés thermiques.
J’ai une maison bioclimatique conçue entre 2005 et 2009 (modéliser à cette époque pour une performance > au seuil de la RE2020) et construite entre 2009 et 2016, qui ne consomme quasi rien en besoin de chauffage… Seulement voilà mon problème à moi c’est la surchauffe HIVERNALE car la modélisation de l’époque ne prévoyait pas que 10 ans plus tard, on pourrait rencontrer des températures avoisinantes les 15° pendant les mois de décembre, janvier, février, mars, à 1100m alt. La simulation de l’époque intégrait des température n’excédant jamais les 5° diurnes pendant 4 mois de l’année.
A mon sens, les méthodologies de simulation sont pertinentes pour comparer des conceptions et matériaux différents, beaucoup moins pour prévoir la réalité autrement que dans ses ordres de grandeurs.
Si votre ressentis à évoluer avec le temps, il ne peut être question soit de votre ressentis (parce que je suis bien placé pour vous dire qu’à 15ans d’intervalle je n’ai pas le même ressentis de confort thermique et donc pas le même besoin, soit d’une dégradation objective des performances de la construction. SI c’est le cas, comment caractériser l’objectivité d’un possible désordre sans mesures de référence et sans mesures dans la durée ?
Température de l’air intérieur/extérieur, vitesse du vent intérieur/extérieur, hygrométrie relative de l’air intérieur/extérieur, hygrométrie relative des matériaux intérieur, température des matériaux intérieur. Plus que la caméra thermique, ce sont toutes ces données qui permettent un diagnostique précis et d’émettre des hypothèses sur les causes directes et indirectes, tout champs d’investigation confondus.
Dans l’hypothèse d’une dégradation des performances thermiques, il peut s’agir soit, d’un défaut d’étanchéité à l’air qui s’est créer (percement, rupture, décollage, intrusion rongeurs, etc… Soit c’est la dégradation de matériaux isolant qui en est la cause (tassement, excès hygrométrique, etc…) et cela renvoie également à un défaut d’étanchéité à l’air ou à la vapeur d’eau. Je ne pense pas que de soudain pont thermiques soit apparus ou alors indirectement suite aux hypothèses évoquées précédemment.