Vérification dimensionnement ancienne charpente en vue isolation sous rampant

Bonjour à tous,

Nouveau sur ce forum, j’en découvre un peu plus chaque jour sur des sujets intéressants (béton chanvre banché, PV, menuiseries et j’en passe). Pourtant, il y a un sujet en particulier où je peine à trouver des informations sur ce forum comme tant d’autres, c’est comment vérifier le dimensionnement d’une ancienne`charpente en vue de son isolation.

Pour le contexte, nous rénovons à petit rythme une ancienne longère en Creuse, mais en deux temps (raison financière oblige). Nous sommes donc partis sur une rénovation complète, hormis couverture/charpente qui étaient dans un bon état. Néanmoins, nous avons tout de même réaliser les opérations suivantes :

  • Démousser/protéger la couverture en tuiles mécaniques via hydrofuge
  • Quelques corrections de couverture (mise en place closoir et tunnel en zinc sous tuiles de rives + remplacement solin de cheminée abîmé)
  • Rejointer les conduits de cheminées maçonnées et ajouter des chapeaux en béton
  • Réparation faîtière abîmée suite à une ancienne fuite

→ La couverture étant dorénavant saine (micro-fuites par endroit avant démoussage et hydrofuge), nous ne sommes pas censés intervenir sur cette dernière pour la remplacer avant 15/20 ans à minima.

La charpente principale est en chêne ancien et les chevrons/liteaux doivent être en épicéa/pin.

Suite au passage d’un auditeur énergétique, il nous a été conseillé d’isoler les rampants avec 40 cm de laine de bois, dont 8 cm entre solive en haute densité en l’absence d’écran sous-toiture ; tout en réservant un espace de lame d’air de 2/3cm entre le dessus des chevrons et la couverture en tuile.

Auparavant, nous avons déjà installé des fenêtres de toit en triple vitrage (2x50kg sur un rampant et 3x35 kg sur l’autre rampant). Nous projetons d’installer sous peu une série de panneaux photovoltaïques (6) sur un versant et peut-être d’autres plus tard.

Tout cela nous a fait réfléchir et orienter vers un BET pour vérifier si notre charpente pourrait supporter toutes ces charges réunies et là, douche froide : 4500€ le devis, sans déplacement d’une quelconque personne sur place (travail uniquement avec nos données fournies). Du coup, j’essaie de réunir le maximum d’informations pour le faire par moi-même ou à l’aide de personne ayant des connaissances à partager.

Les problématiques sont les suivantes :

  • Le but étant de ne pas passer à côté d’une étape cruciale dans la vérification des charges, j’aurais souhaité savoir par quoi commencer ? Certes, l’idée serait dans un premier temps de vérifier à nouveau l’état des extrémités scellées dans la maçonnerie en même temps de faire les relevés de cotes, mais comment s’y prendre pour vérifier si nos éléments en chêne sont capables de supporter un tel poids ? Je ne suis pas fermé à l’idée de renforcer notre charpente, mais dans l’objectif de ne pas découvrir notre toit si possible
    Exemple de vérification à faire :

  • Une lame d’air de 2/3 cm entre le sommet des chevrons et la couverture en tuiles est-elle suffisante ? Au vu des températures estivales montantes, je me pose la question si l’on ne devrait pas augmenter l’épaisseur de cette lame d’air pour faciliter l’évacuation des calories sous les tuiles en été ; à juste titre ?

  • N’ayant aucune entrée d’air en bas de rampant et que le closoir au niveau de la faîtière, ne devrait-on pas ajouter des chatières en bas de rampant ?

Merci d’avance pour vos différents retours,

Raleks

Bonjour Raleks,

Il y a pas mal de sujets dans ton post…

En quelques mots, je vais tenter de t’apporter quelques points de vue, issus de notre expérience récente de rénovation de notre toiture (177m², tuiles écailles posées il y a environ 50ans, nombreuses fuites, pannes faitières endommagées, pas de ventilation, pas de parepluie…etc).

Nous avons fait le choix de détuiler intégralement (10 000 tuiles) pour réaliser une reprise en profondeur, en essayant de récupérer tout ce qui pouvait l’être et introduire de nouveaux choix de complexe de toiture (Ventilation 4cm par surélévation des chevrons, pose d’un parepluie, pose d’un closoir, reprise des cache-moineaux, reprise des solins, traitement des ponts thermiques en haut de mur, changement et ajouts de Velux…). Je tiens à préciser que nous n’avons pas changer les tuiles (sauf celles cassées). Elles ont toutes été lavées à la main.

Notre objectif premier était de récupérer de la marge de manœuvre pour une isolation intérieure sous rampants.

Situation donc assez proche de la tienne donc.

De notre point de vue :

  • Ventiler est impératif, surtout si vous souhaitez exploiter vos zones sous rampants (3/4 cm). Avec les caractéristiques des accessoires, il est assez simple de calculer les volumes d’air entrants et d’estimer les volumes d’air sortants. Dans notre cas, à ce jour, nous n’avons pas posé de tuiles chatières (grille anti rongeur en bas de pente, closoir en haut de pente).
  • Nous limitons notre isolation intérieure sous rampants à 24cm/40cm sous faitage. Tu peux trouver quelques vidéos sur le web, bien faites qui expliquent pourquoi il est aberrant de courir après des R de 10 !
  • Concernant la charge, le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. Il nécessite effectivement pas mal de données, de calculs, mais aussi une connaissance des bois, de leurs catégories et d’un état objectif de ta charpente…Et donc de temps.

En espérant avoir apporté quelques éclairages.

Bonjour,

Avant toute autre considération, je dois vous dire qu’isoler une toiture directement sous tuile, sans écran pare pluie, est largement déraisonnable. Surtout avec de la laine de bois !
je suis effaré qu’un auditeur énergétique vous ait proposé cela. Les risques sont énormes : imaginez une fuite accidentelle (tuile cassée). vous ne pourriez vous en apercevoir que lorsque l’eau aura traversé l’épaisseur de l’isolation. Pendant ce temps la laine de bois serait totalement imbibée, conditions idéales pour une attaque de champignons dans la charpente.
C’est toujours un dilemme ! détuiler tout pour reprendre la couverture avec pare-pluie et contre-lattage a un coût, mais c’est un préalable nécessaire compte tenu de l’enjeu.
Il m’est arrivé de devoir isoler une toiture sans écran pare-pluie, mais il faut savoir que cela n’a été possible qu’avec un isolant non biosourcé, qui accepte d’être mouillé accidentellement, en laissant une large ventilation entre chevrons pour que tout cela puisse sécher après coup !
Dans tous les cas, c’est une mauvaise solution car, le jour ou il faudra refaire la couverture, tour sera à reprendre.
En général, je conseille de ne pas suspendre le complexe isolant sous les chevrons, mais de réaliser une ossature primaire qui se fixe directement sous les pannes. Il faut bien sûr vérifier avant leur dimensionnement et leur état au droit des scellements dans la maçonnerie.
Ensuite vient la question esthétique : je suppose que vous voudriez garder la charpente apparente ?
Dans ce cas une isolation de 40 cm viendrait occuper non seulement la chambrée de pannes mais empièterait également sur les arbalétriers de ferme et ce n’est pas souhaitable.
Tout est une question d’arbitrage !
Si vous devez reprendre la couverture, autant faire le choix d’isoler une partie entre pannes et en partie en sur-toiture (sarking).
Désolé de ne pas pouvoir vous donner de solution miracle, mais je vous fais part de mon point de vue. Vous n’êtes pas un cas unique, c’est une problématique récurrente.

Faites vous conseiller par un bon charpentier couvreur, il sera aussi compétent que le BET qui vous demande 4500€.

Bon courage

Bonjour
Certains sociétés de charpente de taille importante, disposent d’un bureau d’étude interne capable d’évaluer votre charpente et sa capacité technique.

Concernant le devis de votre BE , cela vous invite surtout à en consulter d’autres dans votre secteur.

Un auditeur énergétique est d’ordinaire plutôt un profil généraliste, la piste de réflexion qu’il a proposé est à étudier et comparer avec d’autres solutions issu d’autres corps de métiers.

A titre personnel ( je ne suis pas couvreur ) je rejoins interface sur la nécessité de reprendre correctement votre toiture avec la mise en place d’une étanchéité correct ( parepluie/menbrane ) . Une simple lame d’air c’est un peu limite et vos tuiles bougeront dans le temps.

le dicton " Une construction confortable et pérenne, c’est : bonnes bottes , bon manteau et bon chapeau "