Bonjour Cédric, merci beaucoup pour cette réponse !
Je m’attendais bien à un manque de données, ça ne me surprends pas. Il y a j’imagine à la fois un manque d’intérêt pour le sujet du fait qu’il apporte peu de bénéfices aux principaux acteurs économiques de la construction ; et surtout une grosse difficulté de définition pour permettre une approche statistique sérieuse.
L’approche par la masse financière des matériaux a le gros avantage d’évaluer assez justement la part d’autoproduction puisqu’elle permet de dépasser le problème de la part d’autoproduction très variable d’un projet à l’autre.
Un bémol : la prise en compte du prix inférieur ou nulle de certains matériaux (en fourniture) plébiscités par les autoproducteurs par rapport aux concurrent industriels :
- La paille de l’agriculteur du coin (part très importante de l’autoconstruction)
- l’argile prise sur site, gratuite et non recensée
- la tomette prise sur le bon coin, moins chère et non recensée
- peut-être plus globalement la filière réemploi, il faudrait voir si les plateformes dédiées sont recensées et si oui la différence de prix
Autre bémol, mineur : l’absence de donnée sur les couts de location machine trop souvent non pris en compte dans les dépenses des auto-constructeurs
L’approche par projet à contrario est très compliquée. Si la moindre intervention en autoproduction suffit pour indexer un projet, on va se retrouver à comptabiliser tous les coups de peinture sur le BA13 posé par artisan (en supposant qu’on sache les référencer).
A l’inverse, le 100% autoproduction est rarissime et non représentatif de l’importance de ce principe. Où mettre la limite ? Comment recenser la donner ? Sur la base d’un échantillonnage contacté via les obtentions de PC ? Ce serait un gros travail nécessitant des financements conséquents. Peut être que l’ADEME s’y mettra un jour…
L’approche par les délivrances de PC est intéressante pour la différenciation auto-construction / auto-renovation puisqu’il y a une claire distinction entre les deux. A complexifier un peu avec les notions d’extension et de surélévation qui peuvent inclure une part d’autoconstruction dans l’a rénovation. Les cerfa distinguent désormais ces deux notions.
L’approche par accompagnement par un professionnel est une donnée importante aussi, mais qui va je suppose très vite se heurter au problème de la non définition de la filière. Elle m’intéresse néanmoins, d’où l’utilité d’interroger des réseaux. Ce ne sera pas de la statistique exhaustive, mais un recensement d’une donnée permettant de faire valoir un minima d’existence de la pratique en précisant bien que la donnée est incomplète. Ce qui reste une pratique assez commune en stats, c’est le cas pour la plupart des données géographique sur les pays du tiers monde par exemple. Certains statisticiens posent des hypothèses de correction de données pour se rapprocher un peu plus d’un résultat probable.
Réflexion à poursuivre, je posterai toute découverte !