Suite à un problème d’accumulation d’humidité dans mon mur de briques, l’enduit chaux-sable qui le recouvre s’est fortement dégradé (voir photos-si elles passent). Plus il sèche, plus il s’effrite, et je piquête le tout petit à petit pour retrouver la partie saine . J’ai eu un problème de champignons dans des poutres de bois insérées dans le mur. Ce mur restera prône à l’humidité, de part la région pluvieuse, son orientation et le fait que ce soit une ancienne église rénovée, donc à la base pas construite pour être habitée.
Un maçon me conseille le produit SANIMUR, de Saint-Astier, pour la reconstruction.
C’est un mortier d’assainissement à base de chaux hydraulique, charges allégeantes, granulats sélectionnés et adjuvantation spécifique… Questions: - Puis-je considérer le mélange Sanimur en remplacement de la chaux et y rajouter du sable, afin de rester dans la logique mur chaux-sable?
- Si oui, avez vous une idée du dosage ?
- Si non, vaut-il mieux refaire les parties abîmées en Sanimur tout seul?
(puis éventuellement refaire une couche de finition chaux-sable pour retrouver la couleur?)
- Comme une partie du mur est encore saine et solide, je ne veux pas tout détruire. Pour la partie abîmée, où il reste encore des épaisseurs variable d’enduit, faut-il, plus que de piqueter, que j’enlève absolument toute l’épaisseur, pour reprendre à zéro, par soucis que le nouveau mélange, la nouvelle couche, accroche?
Sinon, est-ce que le fait de mouiller le support suffirait?
Et aussi: est-ce que la mise en oeuvre est plus technique et difficile que cela n’y parait. Ce sera ma 1ere fois et à priori je serai seule. (avec un background de cours de fresque artistique où j’ai appris à construire mon support.)
La chaux n’est pas en cause, loin de là.
Le Sanimur ne traitera pas la problématique d’excès d’humidité ; c’est comme demander à un K-Way d’arrêter pas la pluie ; il déplacera la problématique tout au mieux, accentuera les remontées d’humidité et élèvera le niveau ou elles s’exerceront…
Ce qu’il faut avant tout c’est diagnostiquer la source d’humidité. (eaux souterraines, nature du sol, dénivelée vers la maçonnerie, non raccordement des eaux de toiture, bordure de route bitumée, fuites réseaux, etc, etc, etc… Mais aussi les facteurs aggravants : enduit ou joints ciment extérieur/intérieur, dallage bas en béton de ciment, périphérie de construction imperméable à la diffusion de vapeur d’eau…
Le drain ventilé périphérique extérieur est l’ouvrage incontournable en rénovation du bâti ancien soumis à remontées capillaires.
Lorsque l’on aborde le projet suffisamment tôt, la démolition d’un dallage bas en béton de ciment et l’implantation d’un hérisson ventilé sous dallage est toujours profitable et contrevient aux risques de remontées capillaires.
Plus un liant est hydraulique moins il est perméable à la vapeur d’eau.
Le plus perméable est donc le mortier de chaux aérienne.
Ce n’est donc pas la cause. Je penche plutôt sur un mortier bâtard donc avec adjuvantation au ciment à plus de 10%…
Il y a plusieurs choses :
L’imperméabilisation à l’eau des joints de façade, voir le ré-enduisage complet si la nature des pierres est perméable à l’eau.
Ne pas confondre imperméabilité à l’eau et imperméabilité à la vapeur d’eau.
La réduction de la pression hydrostatique en pied de mur de soubassement, qui réduit les remontées capillaires, donc l’implantation d’un drain ventilé périphérique exterieur,
le captage et la canalisation des eaux de pluie venant des toits si les toitures ne sont pas raccordées…
On n’est jamais « cuit » et il faut prendre son temps ; il n’y a pas de recette miracle ; les séchages sont long ; les effets d’une stratégie ne s’observent que sur le temps long… J’imagine que votre budget n’est pas un puits sans fond… Raison de plus pour temporiser.
La dérive climatique propose autant de déluge de précipitation que de sécheresse marquées et prolongées. Il faut prendre le temps comme il vient (et les gens comme ils sont)…
Agir sur les sources d’infiltration.
Un déshumidificateur comme une VMC, « pompe » l’humidité de l’air et l’extrait.
L’air est plus sec ; dès lors, c’est lui qui pompe l’humidité des murs. Pas de miracle, ce 2 stratégies ne font que déplacer de l’humidité d’un bout à l’autre de la construction.
Suivant les ouvrages, (jointoiement, enduits), leur configuration (plus ou moins épaisse, plus ou moins profond) et la période d’application (vulnérabilité pendant le temps de prise, au soleil, au vent, à la pluie, aux amplitudes thermiques jour/nuit, etc j’utilise
Chaux aérienne CL90
Chaux naturelle très faiblement hydraulique NHL2
Chaux naturelle faiblement hydraulique NHL3.5
Attention, la réussite d’un résultat recherché relève du mélange mais de bien d’autres facteurs.
Le mélange polyvalent par excellence est d’1 volume de liant pour 3 volumes de sable.
Le sable peut avoir son importance.
L’eau de gâchage peut avoir son importance (acidité ; exclure l’eau de source et l’eau de cuve ; vérifiez son Ph avec du papier Ph…
Coquille…
Coquille lourde d’incompréhension.
J’ai corrigé !
Plus un liant est hydraulique, moins il est perméable à la diffusion de vapeur d’eau.
Plus un liant est hydraulique, moins il « respire ».
La chaux aérienne est plus respirante qu’une chaux NHL5.
Du points de vue de la perméabilité à la diffusion de vapeur d’eau jusqu’à la NHL3.5 c’est adapté…
L’imperméabilité à l’eau n’est pas proportionnelle à la propriété de perméabilité à la vapeur d’eau.
Les liants peuvent être parfaitement imperméable à l’eau et totalement perméable à la diffusion de vapeur d’eau. (C’est comme un Gore-Tex ; membrane imperméable et respirante)
L’hypothèse la plus probable serait la conjonction d’infiltration d’eau liquide (intempéries) dans les murs et un phénomène de remontées capillaires (flux ascendant d’eau venant du sol) se retrouvant bloqué derrière un enduit peu respirant, créant une pression hydrostatique, de nature à déstructurer les joints, les enduits, certaines pierres…
Il faut comprendre que les remontées capillaires sont un phénomène dont 'l’origine première est osmotique (électrique) ; il s’agit de la différence de potentiel électrique entre le sol et les murs. Donc d’origine plus ou moins prononcées selon la géologie du sol et des murs…
A part inverser la différence de tension par électroosmose inverse, on ne peut pas agir sur la base du phénomène ou alors dans la construction neuve introduire une barrière étanche (anti capillarité) … Mais cette barrière n’est pas conseillée en rénovation du bâti ancien car les murs ancien sont souvent ourdis avec un tout venant qui ne doit pas totalement s’assécher sous peine de perdre en stabilité ; donc exit les injections hydrofuge, qui en plus sont agressives pour certaines géologies de pierres…
A partir de cette origine, tout un tas de facteurs sont aggravants ou limitants ou correctifs. Hygrométrie des sols, perméabilité à la vapeur d’eau des murs et soubassements, etc, etc, donc tout un tas de stratégies limitantes ou correctives sont possibles… On parle de réguler l’hygrométrie des murs.
Le drainage ventilé en périphérie extérieur
Le hérisson ventilé sous dallage bas
La purge des revêtements ciments et autres imperméables à la diffusion de vapeur d’eau (peintures, revêtements plastiques, carrelages muraux si grande surface et de haut en bas, etc…
L’emploi de mortier de chaux pour l’enduit et le rejointoiement jusqu’à NHL3.5
Font partie de ces stratégies.
Un diagnostique au pourcentage fin des causes n’étant pas possible dans un projet de construction (et pouvant à la rigueur fait l’objet d’une étude ou thèse académique ou scientifique), plus vous cumulez ces stratégies, plus vous abaissez les risques…
Pour savoir exactement quelles formulations ont été réalisées précédemment sur vos enduits et jointoiements, vous pouvez pratiquer le test du vinaigre blanc :
trouvez un morceau de parpaing ou d’enduit dont vous avez la certitude qu’il est en ciment (ce sera votre témoin N°1)
Trouvez un morceau d’enduit dont vous avez la certitude qu’il en chaux et exclusivement en chaux (ce sera votre témoin N°2)
Récoltez des éclats des enduits et jointoiements existants (échantillons à tester)
A partir de là vous remplissez des récipients de vinaigre blancs (1 par échantillons à tester et par témoin)
Et vous plonger vos échantillons dans leur récipient respectif.
Plus la solution se dévoile effervescente, plus il y a de calcaire, plus c’est de la chaux
Vous verrez bien la différence d’effervescence entre ciment et chaux à partir de vos témoins…
Ce sera déjà une bonne base de diagnostique pour savoir ce qui doit être purgé de ce qui peut être conservé.
Vous pouvez ensuite mesurer l’hygrométrie des murs avec un humidimètre matériaux, à plusieurs endroits, et plusieurs hauteurs et me retourner les résultats… Pas la peine d’investir dans un appareil de mesure pro pour desceller de grande problématique ; vous trouverez des modèles pour 25/35€, par exemple
Enfin, sauf erreur d’interprétation de ma part, j’ai le sentiment que vous contourner la possibilité de réaliser un drain ventilé extérieur. Je me dis que l’artiste est plus attirée par des ouvrages d’enduit et de finition intérieur que de terrassement plus lourd. 'pourtant pas forcément couteux, mais tout aussi efficace que pénible.
Il faut arbitrer entre chantier de rénovation et habitat confortable.
Les 2 ne sont malheureusement pas compatibles, ni pour la température, ni pour la poussière…
Il faut aussi comprendre que l’humidité et le chauffage, créent des cycles d’évapotranspiration qui consomment des calories donc abaisse la température. Donc comprendre et agir sur votre projet sera le plus court chemin vers le confort et la préservation du bâti ancien.
Pour les autres questions, je vous invite en tout premier lieu à vous concentrer sur le diagnostique initial, avant d’envisager la suite…
Vous pouvez consulter la délégation locale de l’association Maisons Paysanne de France.
Il arrive qu’il proposent des visites diagnostique gratuite selon les délégations et la pertinence des bénévoles. https://maisons-paysannes.org/maisons-paysannes-de-france/delegations/
Délégations de Picardie, si je ne m’abuse…
Je reviens vers vous après ces quelques jours de réflexion.
En croisant vos explications et le rapport de l’expert, j’ai l’impression d’être devant une question presque philosophique- à moins que j’ai mal compris.
Le premier est venu sur place et n’a pas évoqué de remontées capillaires. Je ne pense pas effectivement qu’il y en ait- et ce n’est pas le premier à m’avoir dit cela…Notez que les problèmes d’humidité sont apparues tout en haut de l’église, rien en bas près du sol, (sauf quelques légères traces d’humidité sur l’enduit chaux-sable au seul endroit précis où j’avais entreposé des cartons). Le fait que j’avais moi-même aggravé l’accumulation de l’eau dans les briques par le fait d’avoir bloqué tous les murs par des plaques de polystyrène puis en les entreposant tout en haut n’est jamais évoqué alors que en ce qui me concerne j’ai du mal à considérer les choses autrement que de façon holistique- le système dans sa globalité.
Pour résumer, ce Monsieur (venu pour un pb de champignons) constate que premièrement le bâtiment n’a pas été fait pour être habité donc il faut s’accommoder au mieux, la façade brique orientée face aux intempéries seront inévitablement remouillées (j’ai les relevés qu’il a pris- taux très haut d’humidité sur les murs concernés (>120-130)) , il n’est pas faisable de tout démonter et tout reprendre, …
il préconise de limiter l’évaporation de la vapeur d’eau vers l’intérieur mais la laisser s’évaporer vers l’extérieur, de la où elle vient, d’où l’emploi de chaux hydraulique (ou même imperméabiliser comme un sauna ou une piscine, où il n’y a jamais de champignons). Puis reconstruction du sas supérieur avec matériaux hydrophobes ou d’extérieur (pas de laines ni lino).
C’est à dire garder le tout hors-d’eau et ventilé.
Notez qu’ il a calculé ce jour-là, un peu couvert certes, un taux d’humidité dans la pièce principale de 80, même avec des fenêtres oscillo-battantes entre-ouvertes. C’est donc humide chez moi.
Il a évoqué VMC, déshumidificateurs, manomètre…
Chauffage par radiateurs infra-rouge plutôt que dépenser des fortunes en voulant chauffer tout le volume. J’ai aussi un gros poêle.
(note: je précise que j’ai (re)découvert qu’il y avait une VMC installée par les propriétaires d’avant, mais pas branchée sur l’araignée au grenier- sans doute par difficulté ou murs à percer, je dois me renseigner…)
A ce que je comprends de vos explications détaillées, vous préconisez de laisser le bâtiment respirer, c’est à dire accepter cette vapeur d’eau à l’intérieur, plutôt que d’imperméabiliser totalement le mur (vous dites qu’utiliser du sanimur ne ferait que déplacer le problème). Qu’il faudrait un enduit imperméable mais respirant. Votre vision est-elle effectivement opposée?
Ou dites-vous la même chose autrement, ou alors en étant venu voir sur place confirmeriez-vous ce que l’expert préconise?
Donc… faut-il accepter l’organisme-église comme un tout et réguler l’ensemble (chaux aérienne+ régulation ailleurs ds le bâtiment-mais quoi si pas de remontées)?
ou bloquer l’entrée d’humidité à l’endroit-sensible (ou l’endroit-révélateur) en question (chaux hydraulique)?
Je rappelle que rien de tout cela, ou en très moindre mesure, ne serait arrivé si je n’étais pas intervenue en bouchant les murs. Pardon je me répète mais cela me semble important dans la prise de décision car la source principale de l’accumulation d’eau dans les briques est d’ores et déjà retirée !
Les remontées capillaires sont un phénomènes complexe. D’origine électrique, avec beaucoup de facteurs favorisants/aggravants ou limitants/correcteurs qui eux ne sont pas électrique.
Si il a réalisé des mesures d’hygrométrie à plusieurs hauteurs, ce que j’aurais fait, son diagnostique est fondé. Pour autant, le chauffage du volume et une recherche de confort thermique (isolation), modifie très profondément le comportement thermodynamique des constructions. A suivre donc avec interet.
Notez au passage que dans les problématiques d’humidité, très souvent pour ne pas dire toujours, multifactorielles, il est difficile voir impossible de réussir à ventiler les causes en pourcentage…
C’est une réalité que je n’ai saisie qu’après avoir trouvé une photographie du lieu.
La conclusion de mon dernier message en témoigne :
Il y a en effet au niveau de l’entrée et du clocher
des géométries et des matériaux qui contreviennent à l’évacuation des eaux de ruissellement, pour ne pas dire qu’elles favorisent leurs infiltrations
des appareillage de brique qu’il est difficile d’apprécier en photo
des vérifications à mener au niveau des toitures, des zingueries, des interfaces toiture/murs brique et interface zingueries/murs brique.
Ce doit être un taux absolue car un taux d’humidité relative ne peut pas dépasser 100% puisque c’est le pourcentage d’eau contenir dans le matériau par rapport au maximum qu’il peut contenir.
Donc une maçonnerie sèche en intérieur renvoie 3 à 7%, selon les conditions météo, la saison, et les conditions d chauffage et de ventilation intérieur jusqu’à 12% est « acceptable », au-delà la problématique est avérée.
Reprenons dans le détail :
Ce n’est pas uniquement le matériau qui choisi, ce sont aussi les lois de la thermodynamique.
Avec un revêtement étanche à l’intérieur ET une température plus élevée à l’intérieur qu’à l’extérieur (période de chauffe), la vapeur sera irrémédiablement attirée vers l’intérieur, ce qui renforcera la pression hydrostatique, jusqu’à ce l’enduit hydrofuge cède ! Cela va fonctionner un temps et montrera ses limites de manière périodique, et avec des limites franches aux interfaces (jonctions murs/sols ou murs plafond ou murs charpente encastrée)
Je suis pour l’emploi de chaux hydraulique OUI, mais uniquement NHL 3.5 ou NHL 2.
Le Sanimur est un préformulé avec des adjuvants et je bannis les préformulés dans la rénovation du bâti ancien, car ses adjuvants sont de nature à contrevenir à certaines propriétés de la chaux.
Ce n’est pas en rajoutant du ciment, des entraineurs d’air, des plastifiants, des hydrofuges ou des agrégats spécifiques qui réagissent avec la chaux (pouzzolanne ou ponce) que l’on obtient les meilleurs résultats de perméabilité à la vapeur d’eau.
Pour autant, certains adjuvants que je viens de citer (pouzolane et ponce) dévoilent des propriétés très intéressantes dans des cas bien spécifiques en extérieurs ou en partie enterrées et sur certaines maçonneries…
Je ne vois pas du tout de quoi il est question.
Encore une fois, si le traitement hydrophobe est à l’intérieur, son efficacité sera limitée et périodique.
Je ne comprend pas comment cela peut être hors d’eau si le traitement est intérieur…
Je ne comprends pas comment cela peut respirer avec des résines hydrophobes…
Je comprendrais d’autant mieux que ces techniques soient appliquées à l’extérieur, ce qui n’a pas l’air d’être ce qui est proposé…
Cela n’aura d’effet qu’entre 2 cycles d’intempéries pour favoriser et accélérer le séchage.
Chauffage par rayonnement OUI ; par opposition à un chauffage par convection.
Donc les poêles à bois rayonnent, OUI. (mais on aussi une part de leur rendement en convection)
Organiser un financement participatif pour lancer un chantier chaux/chanvre ; remarquable régulateur hygrométrique et correcteur thermique…
1/ si vous pouvez prendre des photos du clocher et des points singuliers accessibles que j’ai indiqué, par l’extérieur ET l’intérieur, et noter les points de vue sur un croquis.
Parce qu’encore une fois, sans visite in situ, c’est compliqué voir impossible de s’y retrouver pour un diagnostique…
2/ Si vous avez une connaissance qui possède un drone pour inspecter les points singuliers en hauteur, au niveau du clocher, aux interfaces clocher-narthex/nef