Quelle solution pour la rénovation d'un sol ancien sur voutes ?

Bonjour à tou.te.s,

Toujours dans le cadre de la rénovation de notre maison de village, dans l’Hérault, nous avons une question technique pour la rénovation du sol du 1er étage, et faisons donc de nouveau appel aux connaissances des membres du forum :slight_smile:

Le rez-de-chaussée de la maison, composé de caves, est vouté sur sa totalité (~100m2). Nous rénovons le premier étage, juste au dessus. A cet étage, d’un côté le revêtement est en tomettes, et de l’autre en carreaux de ciment. L’ensemble est d’état moyen à mauvais, plusieurs tomettes cassées, friables, etc. Bien qu’il y en ait plusieurs de cassés, les carreaux de ciment sont en meilleur état mails instables et bougent lorsqu’on marche dessus. Les écarts de niveaux maximum sont de moins de 5cm. Voici un schéma et deux photos pour illustrer:

Nous souhaiterions remplacer le revêtement de sol par un carrelage, sur toute la surface de l’étage. Cependant nous hésitons sur la solutions technique à mettre en œuvre afin d’obtenir une surface plane et à même de recevoir un carrelage. D’après nos recherches, nous voyons deux solutions possibles:

  1. Retirer l’ensemble du revêtement existant (et le lit de sable/chaud ?) et couler une dalle en béton.
  2. Réaliser une chape sèche, avec granulés d’égalisation et plaques de sol type Fermacell.

Est-ce qu’il existe une autre alternative dont nous n’avons pas connaissance ?
Entre les deux options, laquelle vous semble offrir le meilleur compromis coût/temps de réalisation/efficacité ?

Merci d’avance pour votre aide, et n’hésitez pas si il vous faut plus de détails pour répondre.

Dimitri.

Bonjour Dimitri,

Sans plus d’informations, notamment sur la typologie de la voute (par dessous), sa composition, sur l’usage de la cave, sa ventilation, l’humidité des matériaux mesurée, c’est délicat de proposer une réponse indiscutable…

On pourrait discuter de la pertinence d’un carrelage (non respirant) sur une voute en pierre naturelle.
Cela rend l’emploi d’une dalle chaux parfaitement inutile, puisque le revêtement sélectionné sera parfaitement étanche à la vapeur d’eau,
On pourrait discuter de l’inadéquation d’une dalle en béton de ciment (rigide) sur une structure souple (voute constituée de petits éléments) et du risque d’atteinte à la durabilité de l’ouvrage à long terme…
Enfin on pourrait discuter de l’absence d’isolation dans votre projet de plancher, d’autant que la cave devra être largement ventilé si vous ne souhaitez pas favoriser l’apparition de remontées capillaires… D’autant que vu la couleur des bas de murs, sauf erreur d’interprétation de ma part, la construction y est déjà sujette…

Si cela ne tenait qu’à mes prescriptions professionnelles, à ce qu’il m’est donné de voir de votre projet, c’est à dire pas grand chose en définitive, et sans connaitre votre budget, ni votre calendrier, j’orienterais sur :

  • ventilation de la cave exacerbée (ne dispense pas de drain ventilé périphérique extérieur
  • dalle chaux/chanvre dans la mesure ou le niveau fini attendu le permet
  • des revêtement perspirants en pierre naturelles ou terres cuites…
1 « J'aime »

Bonjour Jean-Patrick,

Merci d’avoir pris le temps de me répondre ! Par typologie de la voute, vous voulez dire sa forme ? Si oui je prendrai quelques photos. Concernant sa composition, c’est de la pierre de rivière, avec un mortier de chaux. Les caves sont toutes ouvertes sur le jardin, à part une qui est fermée, avec une grande fenêtre donnant sur la rue.

Le sol du premier étage, concerné par notre question, est à environ 2,50m au dessus du niveau de la rue. En fait les caves ne sont enterrées que sur ~40/50cm. Je ne sais pas si les remontées capillaires peuvent aller aussi haut, mais en tout cas les murs sont bien secs. Leur couleur et leur aspect « sale » est liée aux traces des différentes couches de peintures successives. Lorsque nous avons commencé les travaux il y avait du papier peint partout. Il y a effectivement des remontées capillaires observables sur le sol de la cave fermées, où le revêtement est un carrelage à petits carreaux.

L’option dalle en béton, que certaines personnes nous ont suggéré, me semblait effectivement peu adaptée au bâtiment, c’est pourquoi j’avais orienté mes recherches sur la chape sèche. Merci pour la remarque sur le revêtement de sol perspirant. Nous l’avions en tête pour les murs, pas forcément pour le revêtement de sol.

Pour écarter tout risque qu’une dalle béton ne propose pas de changement de comportement hygrométrique et capillaire, je vous conseille de vous procurer un humidimètre matériaux et mesurer l’humidité en bas de mur puis à 1 m du sol.
Budget moyen 25 à 35€

C’est le seul moyen de vérifier l’humidité.
Le ressenti sec au touché ne fait pas de nuance entre 3/7% (normal) et 12/20% (problématique)…

Vous pourrez ensuite valider ou non une dalle béton, non nonobstant l’absence d’isolation qui pourra lui aussi être source de condensation donc d’humidité (pont thermique), selon les autres travaux d’isolation du projet…

Merci pour votre conseil, je vais faire ça.

Concernant l’option chape sèche (avec granulés d’égalisation, par exemple fermacell: Granulés d'égalisation FERMACELL 50litres), avez-vous un avis ou une expérience, par rapport à une chape béton ?

Oui j’ai des retours d’expérience sur plancher d’étage bois.
Un peu fastidieux à mettre en œuvre sans les règles spécifiques Fermacell, mais c’est un bon produit pour une chape sèche (exclusion de procédés humides)

Sur le support que vous décrivez, je ne le tenterais pas.
Ces granulés doivent rester secs, et au dessus d’une cave voutée en pierre, même largement ventilée, je ne prendrais pas le risque, d’autant que vos revêtements sont imperméable à la diffusion de vapeur d’eau.

Bonjour @Jean-Patrick,

Merci pour votre retour et conseils avisés ! Du coup je me suis procuré un humidimètre, et j’ai pu mesurer le taux d’humidité au pied des murs, à différents endroits. Globalement le taux d’humidité est bas (entre 2 et 3%), sauf à un endroit, que j’avais déjà identifié, où elle oscille entre 10% et 20%. Il s’agit d’une zone de ~1m de large où le papier peint était imbibé d’humidité, surtout en haut du mur. La poutre sur cette zone était aussi humide lorsque je l’ai libéré de son coffrage en plâtre. A l’étage du dessous, et du dessus, le taux d’humidité est normal. Donc je ne sais pas si ce sont des remontées capillaires, ou bien le résultat d’une fuite ancienne suite à laquelle l’eau n’avait pas pu s’évacuer à cause d’une mauvaise ventilation et du papier peint épais. J’ai « libéré » ce mur il y a environ 9 mois, pensez vous qu’il est possible qu’il n’ait pas séché complètement depuis ?

Sinon, suite à vos conseil, voici une solution que nous pourrions envisager, dans l’ordre:

  • Monter les cloisons intérieures
  • Pièce par pièce, retirer les revêtement de sol actuel
  • Faire une chape en béton de chaux ou chaux/chanvre
  • Poser un revêtement naturel et perspirant, type travertin

Cela vous semble t-il plus pertinent que les options envisagées au départ ?

Encore merci,

Dimitri.

1 « J'aime »

C’est parfait.

Le séchage est un processus de temps long.
Il est possible que cela soit une antériorité, comme il est possible que le phénomène soit encore à l’œuvre. (fuite, singularité de la construction, du sol…
Surveiller et renouveler vos mesures après épisodes pluvieux (avec décalage entre l’épisode et la mesure)

Oui c’est très cohérent…
Je vais préciser mon approche souvent taxée de radicale par plusieurs points…

  • Les problématiques d’humidité sont difficile à évaluer, d’en cerner les causes (car elles sont souvent multifactorielles) et de déterminer leur ventilation par cause.
  • Les excès d’humidité occasionnent un besoin de consommation d’énergie de chauffage supplémentaire pour l’assainissement (évapotranspiration), génèrent de l’inconfort thermique ( rebelote consommation énergétique supplémentaire parfois sans contrevenir à l’inconfort, dégrade la qualité de l’air (santé), peuvent nuire aux matériaux de la construction (isolation mais aussi structure) donc possiblement hypothéquer sa durée de vie.
  • Ce que l’on appelle un excès d’humidité n’est pas nécessairement perceptible par nos sens, ou lorsque ça l’est, c’est qu’on est dans le haut de la fourchette de l’excès…
  • Nos attentes contemporaines en matière de confort et de performance thermique (température, chauffage, isolation) sont de nature à modifier le comportement thermodynamique du bâti tout entier.

Aussi sans certitudes et devant autant de variables, la notion de risque entre en jeu.
Et le risque se caractérise par les chances qu’il a de se réaliser, qui peuvent être faible, très faible, voir même insignifiante, mais aussi par les conséquences si il se réalise, qui elles peuvent se dévoiler dramatique…

Voilà sans doute pourquoi j’y accorde un importance certaine