Nous nous tournons vers le réseau Twiza pour avoir des avis sur la manière de gérer les eaux (ruissellement, eau d’infiltration) dans un mur en pierre de la batisse que nous rénovons. Après maintes recherches nous avons un petit avis, à voir les votres ^^ Merci d’avance à ceux qui jetteront un coup d’oeil !
Le problème est le suivant :
Une partie de la maison est semi-enterrée sur 15 mètres de long (façade ouest), dont les fondations sont sur la roche calcaire. Le chemin en terre (bien tassé) attenant au mur (façade ouest) est située à 50 à 90 cm plus haut que la dalle béton de la pièce. Les pierres situés sous le chemin sont humides à l’intérieur de la maison. Les murs font 60 cm de large et les joints extérieurs comme intérieurs sont vieux et dégradés. A noter qu’il n’y a pas d’écoulement d’eau à l’intérieur. Schéma :
L’autre élément important est qu’une partie de la façade ouest se situe en contrebas du hameau et récolte les eaux de ruissellements d’un chemin et de toitures d’autres batiments. Quand il pleut bien il y a de l’eau en quantité.
Actuellement une petite rigole s’est creusée entre le mur et un arbre au coin de la maison et les eaux s’évacuent le long de la façade Sud sur un dallage en pierre.
En gros plusieurs options :
drain classique au pied du mur (on peut pas descendre plus bas que la fondation car sur construit sur la roche). reprise des joints. système d’étanchéité ?
→ on y voit un risque de déstabilisation du mur, la galère pour refaire les joints dans une petite tranchée, le risque accrue voir de création d’entrée d’eau de ruissellement dans le drain contre le mur, on lit que d’étanchéifier un mur en pierre c’est pas malin d’autant que nous sommes sur la roche.
- drain éloignée du mur, distance et profondeur à déterminer. On touche pas au mur extérieur située sous la terre. En bas de pente du chemin, en amont du drain on joindrait une rigole métallique (type chemin forestier/montagne) pour évacuer le ruissellement de surface.
→ en ce moment on pencherait plus pour ça, mais est-ce que cela réduira l’humidité à l’intérieur de la maison ?
Ci-dessous quelques photos pour aider à la compréhension :
Votre projet cumule un certains nombre de problématique :
Géométrie du terrain favorisant l’écoulement vers le bâtit.
Géologie de construction et du sol singulièrement poreuse.
Et un pan de toit voisin non raccordé (photo 3)
Une des question est de savoir quel est la nature juridique de ce chemin.
Je fais un parenthèse pour préciser que l’écoulement des eaux de ruissellement de toiture et de voirie et encadré par l’article 640 du Code Civile, et qui stipule, pour faire simple que les eaux de ruissèlement du voisinages ne doivent pas s’écouler sur votre fond. Dans le cas contraire, et sous réserve de connaitre tout les éléments du projet, ce que l’on appelle le trouble de voisinage est très clairement caractérisé.
Ça c’est pour le volet juridique et qui en dernière analyse regarde la cause toute première de votre problématique.
Pour ce qui est du volet technique, et selon les cumuls d’éléments favorisants ou aggravants, je serais d’avis de s’orienter vers une stratégie « ceinture ET bretelles » ou « fromage ET dessert ».
C’est à dire de cumuler les 2 drains, l’un venant récolter ce que l’autre ne permet pas.
Je préconiserait donc les 3 orientations suivantes :
drain d’eau éloigné et en profondeur (inférieur au niveau fini intérieur ; -10/20 cm). Notez que ce drain peut être simplement constitué d’une tranchée suffisamment profonde avec une pente, un géotextile anti-contaminant, un garnissage en agrégats non poreux 40/80 minimum et le rabat du géotextile avant remblais tout venant), pour limiter le cout.
drain ventilé en pieds de murs, en maintenant la tranché au niveau bas des maçonneries, idéalement +10 cm ; si l’assise est rocheuse et si le calendrier de votre ouvrage est maitrisé (durée de l’ouverture/fermeture de la tranchée limitée), les risques de déstabilisation sont contenus ; c’est à dire drain d’eau + drain d’air dans la même conduite avec un avaloir d’air en point bas et un exutoire d’air en point, permettant la ventilation du drain par convection et proposant l’asséchement relatif mais sensible du garnissage du drain et du pied de mur (tranchée + géotextile an-contaminant + drain routier fond plat + agrégats non poreux 40/80 sur +20/30 au dessus de la conduite + rabat du géotextile + remblais tout venant)
je profiterais de ce second ouvrage pour rejointoyer les murs au mortier de chaux NHL2 ou NHL 3.5 (mélange 1 pour 3)
C’est effectivement une stratégie à écarter avec le bâtit ancien.
Ce que l’on cherche avant tout c’est :
capter les eaux de ruissèlement de surface et de profondeur ; c’est le rôle du drain éloigné
ventiler les pieds de murs pour abaisser la pression hydrostatique et contrevenir aux excès d’humidité en pieds de mur ; c’est le rôle du drain d’air ventilé en pied de mur
permettre au mur de respirer et contrevenir aux infiltrations d’eau face à de possibles intempéries hors normes qui ne manqueront pas de se proposer dans la durée de vie du bâtiment.
Je réaffirme que ses stratégies sont cumulées pour faire face à l’absence de captage et raccordement d’eau venant des fonds voisins, ces ruissellements semblants être tout ou partie de l’origine du problème.
Tout d’abord merci beaucoup pour la réponse complète et détaillée ! Nous avons bien compris le raisonnement.
Pour l’aspect juridique, nous n’avons pas entamé de démarches pour des raisons de bon voisinage. Si cela perdure malgré les investissements et après de fortes épisodes pluvieux, nous aviserons.
Concernant le drain en pied de mur et au risque de déstabilisation, nous observons un bombement du mur (à priori cela était le cas il y a 20 ans) vers l’intérieur de la maison. Environ 20 cm au point de le plus bombé par rapport à l’alignement général du mur.
Ce bombement est situé en bas du chemin en pente récoltant les eaux de pluie. N’y a t il pas de contrindication à installer un drain classique en pied de mur ?