Quel chauffage et ECS conseillées pour une maison bois RE 2020

:wave: Bonjour au réseau Twiza

Je suis en cours de conception d’un projet d’une maison structure bois (CLT) de 90m2 RE2020 habitable sur 2 niveaux habitables par ailleurs posée sur R-1, soubassement non habitable en structure béton permettant de gérer la pente à 25% du terrain. Ce projet est localisé en altitude (1200m) dans une zone de montagne bénéficiant d’un très bon ensoleillement.
Le projet maximise l’utilisation de l’énergie solaire passif pour les apports chauffage. l’entreprise structure -bois m’indique que cette construction devrait parvenir à être à faible besoin de chauffage.

Aussi, je m’interroge à la fois sur le choix d’une dalle béton isolé entre R-1 et RDC (permettant une meilleure inertie d’absorption) ou d’un plancher bois isolé (permettant une meilleur isolation?).

Par ailleurs je suis plus particulièrement à la recherche de la meilleur solution de chauffage et eau chaude sanitaire pour ce projet.
J’ai lu dans un autre poste de ce forum=
@Bio_B.E-Laurent = « je n’ai jamais compris, pour des bâtis à faibles besoins de chauffage (RE2020) pourquoi chercher un générateur à très forte inertie. Ce que je demande à mon émetteur de chaleur, c’est qu’au contraire, il soit réactif :
qu’il me fournisse de la chaleur quand j’en ai besoin mais qu’il stoppe quand ce n’est plus le cas ».

A la lecture de cette analyse, j’interroge l’idée de prévoir un plancher chauffant dans ce type de construction: quels sont vos avis?

Est-il plus adapté de se diriger vers un système de chauffage principal plus minimaliste? = poêle à bois buche régulé ou pole à granulé?
→ La régulation du pole a buche semble obligatoire en chauffage principal.
→ Comment éviter l’ajout de radiateurs éléctriques dans les chambres et salle de bains qui semblent imposés dans le rapport du BET ? la réparation de la chaleur par la VMC double flux peut-il être accepté? Un système comme celui en lien ci après est -il nécessaire pour se passer des radiateurs électriques, d’autres conseils idées?

Par ailleurs Dans cette configuration que suggérez vous en production d’eau chaude sanitaire?

Par avance merci de votre aide et de vos avis précieux.

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Je vous conseille vivement de vous procurer le dernier N° de LME (La maison écologique. N° 138) et d’éplucher" le témoignage du début intitulé « Leur demeure ingénieuse et solaire ». Pour avoir conçu et construit une maison qui y ressemble…en plus simple, j’ai été épaté par la lecture.

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Bonjour Dam_Dam,

Je comprends ces questionnements que j’avais lorsque j’ai conçu mon projet de construction qui est en blocs de béton de chanvre. Le travail avec le bureau d’études thermique m’a permis de progresser en connaissance de fonctionnement du bâti.

En effet la construction bois est vraiment très efficace pour l’hiver et l’inter-saison. En revanche il faut évaluer ce qu’il faut apporter comme traitement minéral pour apporter l’inertie nécessaire pour une bonne régulation de température l’été. Pour cela l’apport d’un thermicien est important car ses connaissances permettent d’évaluer différentes hypothèses et de trouver le meilleur équilibre avec les arbitrages financiers qu’il ne faut pas oublier.

Pour le chauffage, il faut rechercher l’optimisation de l’isolation et un chauffage au sol me paraît superflus au regard de l’investissement. Ensuite cela dépend de ce que l’on recherche, autonomie, automatisation etc.

Bonne continuation.

Gérard

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Salut,

Ici, maison en CLT également, R+1 200m², passive sans label, dans le 56 (c’est juste pour situer par rapport à ton projet).
J’ai eu les même réflexions il y a plusieurs années, et j’ai décidé de laisser tomber tout ce qui était chauffage au bois (poeles trop puissants pour le besoin de chauffage défini par l’étude phpp).
J’ai posé 3 sorties de câble dédiées chauffage (2 au rdc et 1 à l’étage), plus une dans chaque salle d’eau (x2).
J’ai installé un sèche serviette la semaine dernière (500W) dans ma salle d’eau du rdc (celle de l’étage n’est pas faite).
Et aujourd’hui, je viens d’installer un radiant 1000W dans le salon (50€ sur le bon coin :smile:), car froid / humide + pas de soleil pendant quelques jours et la maison descend en T°.

Bon là, elle descend trop vite à mon goût et il faut que j’en cherche la cause (la maison n’est pas finie, j’avais déjà oublié des évacuations laissées en attente = froid et délicat fumet en direct de la phyto ! :laughing:)

[EDIT] : J’oubliais, pour la partie eau chaude, j’avais investi dans un CESI de 450L avec 3 panneaux par le groupement achat twiza (fournisseur Eklor, maintenant c’est Heliofrance). J’ai allumé la résistance 2 fois en 3-4 mois.

Bonjour,

En lisant ta question je me dit qu’un SSC (Système solaire combiné) pourrais te faire l’appoint de ton poêle.
Si tu est bien orienté Sud et en montage, c’est la solution qui me parait la plus adapter !

Un plancher chauffant me parait peut judicieux, car trop chère, mais avec des radiateurs à eau (raccordé au panneaux thermique) dans les chambres, je pense que ton BET sera ravis.
Tu pourra peu être même sous dimensionné ton poêle (A voir avec le thermicien) et en choisir un assez réactif (Un poêle turbo a buche par exemple).

Consternant ton plancher, si tu a peu d’inertie dans ta maison je te conseil effectivement une dalle béton isolé en sous face avec un isolant bien étanche.
N’étant pas un grand fan du béton, si tu a les moyen mettre de l’inertie ailleurs, je te conseille de la reporté dans tes cloison par exemple.
L’inertie jouera vraiment sur ton confort en été, donc si tu en a peu n’oublie pas les occultation !

Bon chantier !

Bonjour à tous,

Merci à tous de vos réponses, avis, idées et suggestions. :slight_smile:
@ elie.dautais l’idée d’un système solaire combiné me plait bien !

Quels sont vos sur le fait d’utiliser le système solaire combiné avec des cloisons chauffantes en terre cuite ou en terre crue avec circulation d’eau chaude en tuyau souple du type ci dessous ( pour les cloisons de chambre et salle de bain… ) ?

Le but serait à la fois de donner de l’inertie au bâtit grâce à ces cloisons en terre et d’avoir une surface de chauffe moins grande qu’un plancher chauffant qui parait un peu disproportionné au vue des apports thermiques nécessaires.
@ elie.dautais qu’en pensez vous en comparaison avec des radiateurs à eau?
Par ailleurs derrière un système solaire combiné, quel dispositif de production d’eau chaude sanitaire complémentaire conseillez vous de prévoir dans une zone très ensolleillée?
Merci de votre aide si précieuse pour la maturation de mon projet,

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Des parois verticales (en terre) chauffantes fournissent un confort inégalable à partir de températures relativement modérées. En tout cas plus basses que des radiateurs. Tout ça parce que la surface est grande et que le rayonnement est à hauteur d’homme. Bien entendu il faudra éviter de mettre des meubles devant. Sur le sujet, il y a eu voici qq années, plusieurs fois des articles dans La Maison Ecologique…Il faudrait chercher ou demander à la rédaction…
Enfin quand c’est (encore) possible il vaut beaucoup mieux mettre de l’inertie dans des cloisons intérieures que dans le sol.

Bonjour,
La réglementation impose depuis la RT2012, que :

l’installation de chauffage comporte par local desservi un ou plusieurs dispositifs d’arrêt manuel et de réglage automatique en fonction de la température intérieure de ce local

C’est frappé du coin du bon sens que d’exiger que le système soit régulé en fonction de la température intérieure, sachant que c’est le propre du système de chauffage.
Et donc indirectement, la réglementation impose, pour les systèmes à bois, soit un poêle à granulé car ce système, par conception, peut réguler son fonctionnement pour atteindre une température de consigne, soit que le système à bois intègre un dispositif de régulation. Et pour la bûche c’est plus compliqué et ça provient du combustible lui-même comme on peut l’imaginer.
Je me permets quand même de rappeler que le bois est une source d’énergie renouvelable uniquement quand cette ressource est gérée de manière durable. Il est important de l’économiser comme les autres combustibles.

Ensuite la RE2020 impose les points suivants :

  • En salle de bains il est obligatoire d’avoir des émetteurs indépendants du chauffage principal à bois. Evidemment le plus simple reste le sèche serviette mais la RE2020 n’impose rien de plus.
  • Le poêle ne peut pas chauffer plus de 100m² et il ne peut chauffer « totalement » que des locaux en connexion aéraulique : porte ouverte pour un local contigüe au système de chauffage par exemple. Le système de Poujoulat fait l’objet d’un titre V, c’est à dire une démarche volontaire du fabricant afin que leur système d’échangeur puisse être pris en compte comme complément dans les pièces de nuit.
    A ce titre, et personnellement dans les études que je mène, je ne considérerai pas qu’une VMC DF puisse être un complément car je ne saurai comment la prendre en compte. En tout cas pas tant qu’un fabricant n’a pas fait de démarche en ce sens.

PS : en lisant le titre V, on peut deviner que la puissance additionnelle de l’échangeur de Poujoulat (qui dépend de la température des fumées et de la puissance du poêle) est généralement inférieure à 500W et même plutôt proche de 200W. On comprend donc que si on alimente plusieurs chambres, ça fait un complément très très faible.

Merci pour ces informations

Intéressant : pourquoi ?

bonjour
il est quand même intéressant de se pencher sur des performances passives en isolation, ce qui évite ce genre de casse tête. Il suffit alors d’une bouche d’extraction au-dessus du poele qui réchauffe l’air sortant qui réchauffe l’air entrant par l’échangeur pour tout chauffer sans appoint.
après pour être à la norme on passe une ligne pour la salle d’eau mais on n’achète jamais le radiateur. Un calcul avec le logiciel PHPP permet de savoir si on peut chauffer par la ventilation. Ce n’est pas du théorique c’est du multi-vécu, mais , bon , on peut ne pas en avoir envie…
cordialement
Bernard

Pour le même type de raisons qui font qu’un mur chauffant est mieux (un peu) qu’un sol chauffant (qui est déjà TB). par ailleurs les cloisons intérieures sont thermiquement « indépendantes » de l’enveloppe extérieure. Ce n’est pas le cas d’une dalle de sol par exemple.

Je me permets de partager un avis qui temporise ça, sans vouloir dire que l’un (sol) ou l’autre (mur) soit mauvais, ou meilleur, dans l’absolu.

A mon sens il y a deux facteurs qui font la performance d’un émetteur de chaleur à basse température (sol ou mur) et dont il faut tenir compte pour faire son choix, en fonction de sa situation :

  • Surface émissive
  • masse d’inertie

La surface émissive va déterminer, toutes choses égales par ailleurs, la température de surface nécessaire pour chauffer. Plus la surface augmente, plus la température nécessaire diminue (c’est quasi linéaire) et plus la température est basse, plus la part de rayonnement sera importante, gage de confort et d’économie d’énergie.

La masse d’inertie déterminera la capacité de l’ouvrage à lisser les variations de température. Elle participera aussi de la régulation du système de chauffage (ce qui est très peu connu et admis des professionnels qui pensent qu’un plancher chauffant continue de chauffer autant quelle que soit la température intérieure, ce qui est faux, je nous épargne la démo je n’ai pas le temps dsl)

Donc dans chaque projet on peut se poser la question, au regard de ces critères, de quel serait le meilleur choix.

Mais je crois personnellement qu’en pratique, ce sont d’autres considérations qui l’emporteront. En effet dans certains cas, surtout en réno, réaliser un mur chauffant est juste beaucoup plus facile que de mettre en oeuvre un PCBT (plancher chauffant basse température). Dans d’autre cas, quand on traite déjà le sol en isolation, la mise en oeuvre d’un PCBT sera particulièrement facilitée. Etc.

Enfin je voudrais ajouter deux remarques :

  • plancher ou mur chauffant, si l’on sent la surface « chaude » alors on est plus dans un système dit « basse température ». Ceci ne peut pas arriver avec un PCBT, qui n’a pas à monter à plus de 28°C (c’est même interdit) et je puis garantir que même dans une maison très loin d’être passive, le PCBT n’a pas du tout besoin de monter si haut en température pour assurer une forte puissance de chauffe. Ceci pour la simple raison qu’il cumule une surface d’émission considérable (voir plus haut)
    Un mur chauffant, s’il ne cumule pas des dizaines de m2 de surface, devra donc chauffer plus pour assumer le besoin de chauffe. Ceci provoque certainement une sensation agréable, c’est tout à fait satisfaisant en terme de performance, mais je suis navré d’insister : si la surface est plus chaude, la part de rayonnement sera inférieure, générant de la convection et renforçant donc un effet de stratification de l’air (plus chaud au plafond qu’au sol) qui peut être tout à fait acceptable au demeurant… On est quand même loin du niveau des radiateurs.

  • concernant l’isolation thermique du sol :

Je comprends l’idée. En effet il est possible que les deux faces du mur desservent la zone de chauffe (ce n’est pas toujours le cas, si c’est un mur périphérique) et en effet dans ce cas particulier c’est optimal en terme de perte de chaleur par les ponts thermiques. Toutefois il ne faut pas confondre la dalle et la chape : si le sol est mis en oeuvre directement sur la dalle, sans être isolé, alors c’est un problème de conception et/ou de mise en oeuvre qui va grandement amoindrir la performance du bâtiment, quel que soit le système de chauffage mis en oeuvre. Mais évidemment, il est regrettable (et hors DTU) de mettre en oeuvre un PCBT directement sur une dalle non isolée… Il est tout aussi regrettable de mettre un sol fini sur celle-ci, car ça va créer une sensation de froid qui va vraiment dégrader le confort. D’où ma remarque : quitte à isoler le sol, autant passer un tuyau et zou on a un PCBT !

Bon vous l’aurez compris, je ne suis pas très impartial, mais j’admets qu’un grand nombre d’autres critères interviennent dans le choix, qui ne sont même pas abordés ici. :slight_smile:

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TB. Je n’aurais pas expliqué tout ça…aussi bien, mais je suis d’accord.

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