Que faire...? mon OSB plancher a pris l'eau !

Bonjour,
Je me permets de m’adresser à vous pour des conseils ou suggestion de solutions à mon problème :

Je fais construire derrière chez moi, un atelier de 28 m2, celui-ci est posé sur 8 plots béton. Le plancher a été isolé avec 22 cm de ouate de cellulose, recouvert d’une bâche plastique et d’un OSB hydrofugé 22 mm. (je joins une photo ci-contre).

Au stade de la conception hors d’eau hors d’air, l’artisan n’a cependant pas posé la membrane du toit (toit plat) juste une bâche… mais durant ces 3 semaines il a beaucoup plu et je me suis aperçu alors que l’eau s’était infiltrée par la toiture et avait coulé sur les murs puis sur le plancher, créant une grande flaque qui a stagné durant toute cette période, j’ai pu en évacué une certaine quantité mais il a continué de beaucoup pleuvoir durant ces 3 semaines de février, vous imaginez mes craintes malgré l’OSB hydrofuge !
Bref il est arrivé ce que je craignais, l’OSB a gondolé sur les pourtours des plaques, jusqu’à 12 mm à certains endroits.
Que me conseillez-vous ?

  • L’ artisan a selon moi, sa part de responsabilité, je l’ai prévenu du problème mais il n’a rien fait, il était retenu sur un autre chantier à priori.
  • Passer la ponceuse pour rattraper le niveau ?
  • Envisager la pose d’un parquet flottant un peu plus surélevé pour cacher l’OSB altéré et éviter le ponçage et pour récupérer un sol plan ?
  • Faudrait-il faire une trou dans l’OSB pour vérifier que l’eau n’a pas fait de dégâts au niveau de l’isolation ?
  • Enfin, c’est un atelier où il sera pratiqué beaucoup d’électricité, voyez-vous un autre sol de finition que le parquet bois ou imitation bois ?

A l’avance je vous remercie beaucoup pour vos conseils éclairés, je suis dans une impasse et je ne sais comment faire et cela me soucie.
Quentin

Hello Quentin (ou Nathalie, d’après le profil ??)

Je crois que tu n’échappera pas à un litige.

D’après ce que tu dis c’est clairement la responsabilité de l’artisan : son assurance doit prendre en charge la remise en l’état.

Si, comme ton explication le laisse penser, l’artisan est bel et bien responsable d’avoir mal protégé le chantier, ce qui reste à vérifier, alors :

Je te conseille de lui expliquer que tu estimes qu’il est responsable et que son assurance doit payer la remise en état. Ceci en allant progressivement si ça n’aboutit pas :
Dabord à l’oral, courtoisement mais fermement;
Puis par un courrier de mise en demeure avec RAR
Puis par une médiation judiciaire
Puis par une attaque en justice avec expertise si besoin

Si l’artisan est bien responsable, et s’il sait que tu vas procéder ainsi, je pense qu’il n’y aura pas besoin d’aller aussi loin. En effet, cette remise en état reste relativement peu coûteuse du point de vue d’une assurance.

En attendant, tu peux protéger l’ouvrage mais pas le remettre en état toi-même. Je t’invite aussi à bien documenter la situation : historique chronologique, échanges écrits, photos etc.

Tu devrais aussi solliciter ton assureur habitation pour avoir son avis.

@Lili37,
Bonjour Nathalie,

La durée d’exposition maximum aux intempéries d’un OSB 3 murs ou OSB 4 toiture varie de 24 à 72 h selon les épaisseurs, les fabricants, ET lorsqu’elle est indiquée (ET sous entendu lorsque les panneaux sont en place, c’est à dire vertical ou avec pente d’écoulement - stocké à plat ces délais sont hors sujet.)
Ce sont des panneaux structurels (voiles travaillant) ; il est donc impérieux de respecter ces prescriptions fabricant.
Que ce soit un OSB 3 ou un OSB 4 ces panneaux ne sont pas en classe de service 3 comme par exemple un contreplaqué NF Extérieur mais en classe de service 2. (classe de service de 1 à 4 = exposition à l’humidité)

Dans TOUS LES CAS, ces OSB doivent être protégés des intempéries par un bâchage efficace, en particulier en cas d’abandon de chantier, nuits, WE, congés.
Ils peuvent recevoir ACCIDENTELLEMENT une averse, mais pas au-delà.

Oui, l’exposition au delà de ces limites dévoile un impact significatif sur les propriétés mécaniques des panneaux. L’eau liquide fait perdre de la cohésion aux panneaux par la destruction partielle du collage et associé au gonflement/retrait des lamelles. Le risque d’attaque fongique se dévoile lui aussi marqué.

NE RÉCEPTIONNEZ PAS L’OUVRAGE ; SOUS AUCUN PRÉTEXTE ; SOUS AUCUNE PRESSION.

En plus des éléments proposés par @Cedric_TWIZA je vous invite,

  • à prendre des photos des variations de couleurs et d’éventuels gonflements sur l’intégralité des panneaux.
  • vous procurer le relevé Météo France de la station locale la plus proche pour la période considérée afin de mettre en évidence le régime d’intempérie du moment exposé,
  • repérez très précisément la période d’exposition sur un agenda,
    Ces informations seront essentiels si vous deviez porter un recours en justice.

Il est possible que l’entreprise/artisan soumette le litige à son assureur et qu’un expert de cette assurance conclue à une absence de défaut ; n’en tenez pas compte !
Vous pourrez par exemple obtenir le retour suivant : " …/… Actuellement, il n’existe pas de texte ou de norme qui indique la durée pendant laquelle un panneau OSB 3 (panneau travaillant en milieu humide, mais pas extérieur) garde ses caractéristiques s’il est exposé directement aux intempéries extérieures…/…"
Je le redis : n’en tenez pas compte et allez jusqu’au but d’une démarche amiable puis sans résultat, de recours en justice.

Vous étiez en principe (par obligation réglementaire) soumis à la souscription d’une assurance dommage/ouvrage avant l’ouverture du chantier.
Si vous l’aviez souscrit, vous seriez totalement dégagé de toute procédure ; l’assurance dommage ouvrage préfinance, sans recherche de responsabilité, les travaux de réparation des dommages relevant de la garantie décennale des constructeurs (en l’espèce, le remplacement des voiles travaillant). Elle se tourne ensuite contre les constructeurs et leurs assureurs.
C’est l’avantage de ce type d’assurance.

Grand merci Cédric, je transmets tous tes conseils à mon fils !
Quelle réactivité sur Twiza !!

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Grand merci Jean-Patrick de ce temps que vous avez pris pour m’apporter autant d’éléments de réponse, on ignore tant de chose et le bâtiment n’est pas une mince affaire, merci aussi pour votre réactivité. Votre avis rejoint également celui de Cédric.
Je transmets tout cela à mon fils Quentin, il a justement rendez-vous avec l’artisan demain soir et si besoin, je me permettrai de solliciter à nouveau votre avis.
Bien cordialement !
Nathalie

J’ai construit la dalle bois de mon habitation en plein hiver. C’est une dalle bois sur pilotis, 20 cm d’épaisseur, OSB 9mm en dessous OSB 22mm au dessus, et isolation en ouate de cellulose en vrac.
La dalle bois a subit les intempérie pendant plusieurs jours et de l’eau à stagné dessus car je ne l’avais pas suffisamment protégé.
Résultat : l’intégralité de la ouate de cellulose à l’intérieur de la dalle est humide. Il faudrait intégralement la changer. Dans l’immédiat, c’est presque comme ne pas avoir d’isolant au sol !
Avec la gravité, l’eau arrive malgré tout à s’infiltrer goutte par goutte à travers les languettes de l’OSB.
Bon courage pour les démarches !

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Bonjour,
Merci pour vos précisions supplémentaires !!..ce n’est pas rassurant mais logique aussi. On va faire le nécessaire. Encore merci pour vos avis qui nous sont précieux !
Nathalie

Attention aussi aux proposition d’assèchement une fois les éléments ayant pris l’humidité protégés. Ce n’est pas forcement infaisable mais il sera important de vérifier le taux d’humidité au coeur des pièces (avec un humidimètre à pointes) et non en surface. J’ai eu le cas d’un plancher intermédiaire ayant totalement pourri au bout de deux ans alors qu’il était sec en surface à la réception.

Bonsoir,
Ah…en effet c’est noté !! Que de judicieux conseils sur ce forum, je n’en reviens pas ! Vraiment un grand merci à tous !!!
Nathalie

Bonjour,
L’assurance dommage ouvrage ne concerne que les dégâts qui engagent la décennale (qui rendent le bâtiment impropre à son occupation) ET après réception. Ca semble faire doublon avec les simples assurances décennales de chaque entreprise mais le but de cette assurance est de réparer avant de répartir les responsabilités au lieu de s’engager dans une longue procédure sans solution pendant des années.
En revanche en cours de chantier et tant que la réception n’est pas prononcée, l’artisan est RESPONSABLE DE SES OUVRAGES donc de leur protection. Il n’y a même pas de sujet, il doit remplacer ses plaques endommagées ET la ouate de cellulose qui auraient subit également des dommages.
Bien à vous

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Mille mercis pour ce nouvel élément de réponse qui me rassure et confirme tous les avis précédents !!
Bien amicalement
Nathalie

Bonjour Claire,

c’est le contrat de base dont la souscription est obligatoire. Code des assurances L242-1 L242-2.
Sanctions en cas de non couverture prévues en L243-3 (jusqu’à 75000€ d’amende et 6 mois d’emprisonnement.
Non cela ne fait pas doublon. C’est la garantie que les travaux de remise en état soit effectués au préalable d’une recherche de responsabilité. Sans elle, le MOA est en litige directe avec le constructeur ; avec elle, le MOA n’a strictement aucune démarche à réaliser. De plus, quand il y a expertise, l’expert de la DO est très souvent en totale contradiction avec l’expert du constructeur… Étonnant non ? (ou alors le MOA en est de sa poche pour les contre expertises…)

Cela fait quand même pas mal d’ouvrage puisque le code civil indique que les éléments d’équipement sont aussi concernés. Code Civil A1792.

Il faut noter que cela peut inclure toujours par préfinancement des dommages relevant de la Responsabilité Civil, du constructeur (accident, dommage au tiers, bien & personnes…
Cela peut également dégager le MOA de sa responsabilité en cas de travail dissimulé du fait constructeur…

Au delà du contrat de base obligatoire, comme pour toutes assurances, des clauses additionnelles peuvent être souscrites, comme la défaillance de l’entreprise sélectionnée (défaillance économique, défaillance physique…) et tant d’autres.

Il y a un sujet plus que vous ne semblez l’imaginer, puisque dans la réalité et mon expérience et pas qu’une seule, je vous prie de le croire, pour pouvoir remplacer quoi que se soit, il faudrait qu’il soit en mesure de pouvoir le faire ! (mesures économiques dont défaillance et/ou judiciaire dont cessation/liquidation, accident, et même décès… (je n’ai pas la référence juridique exacte, mais il existe une jurisprudence)

Il faut également apprécier le volume de recours en justice concernant les litiges MOA/constructeurs pour se rendre à l’évidence qu’un chantier n’est pas un long fleuve tranquille et qu’il y a bien plus de sujet que ce que l’on imagine lors de la genèse d’un projet, et même la contractualisation avec un architecte ou MOE…

Bien à vous

Bonsoir,
Je constate que le sujet est bigrement complexe, je suis sûre que toutes vos explications et remarques intéresseront beaucoup d’autres personnes.
Je garde précieusement le contenu de tous ces échanges et vous remercie encore pour prendre le temps de répondre aussi clairement !
Nathalie

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En effet nous avons le même propos sur l’assurance dommage ouvrage et merci d’apporter plus de détail.
Quoi qu’il en soit un chantier en cours qui subit un dommage par manque de protection n’entre pas dans le champ de la dommage ouvrage (à moins qu’il ne soit pas réglé et engendre un dommage…).
En effet une entreprise défaillante n’arrivera pas à faire cela et ne sera pas en mesure de poursuivre le chantier dans les bonnes conditions. A ce stade il est certain que Quentin est en plein rapport de force avec l’artisan mais encore au stade d’une défaillance et encore moins en procédure avec l’assurance.