Puits canadien, complexité de mise en oeuvre et efficacité ?

Bonjour,
Je suis dans la construction de ma maison à une étape où je vais faire du terrassement, notamment pour remodeler le terrain et mettre en place une pédo-épuration.
C’est le moment de se poser la question de faire un puits canadien ou non.
Je me pose la question de la difficulté de mise en oeuvre, du coût et de l’efficacité. Etant dans le Tarn, j’ai surtout besoin de rafraîchir la maison l’été. Le chauffage ne me fait pas trop peur avec une maison bien isolée. Pour la mise en oeuvre, j’ai déjà creusé pour installer une cuve de stockage d’eau, et je sais donc qu’il y a de l’eau à 2-3m à peu près (je suis près du Tarn, la rivière). Alors, investir dans un puits canadien ? Hydraulique plutôt qu’aéraulique vu qu’il y a de l’eau en sous-sol ? C’est un investissement relativement important, que penser de l’efficacité ?
Merci de vos éclairages.

Puisque vous avez de l’eau accessible, alors pas d’hésitation: en Hydraulique.

Bonjour Tonny,
Je suis en train de construire une maison moi aussi (MOB passive), et dans la conception d’un système passif pour le confort d’été, j’utilise deux murs de refends en pisé réalisés à partir de la terre argileuse du site, qui seront ventilés la nuit par simple aération de la maison, pour stocker les frigoris de la nuit et les restituer dans la journée sur une durée de 12:00.
La MOB a fait l’objet d’une étude du système thermique dynamique (STD) , dans laquelle le BE a intégré les modèles ISO d’échanges thermiques du pisé trouvés sur une thèse de doctorat diffusée en OpenScience en 2021.
0 énergie dépensée pour une climatisation naturelle, on ventile la nuit, c’est tout ! Au doigt mouillé, cette technique ancestrale fonctionne très bien dans les maisons en terre crue, mais j’ai préféré la projeter dans une STD pour calibrer précisément les murs (épaisseur, hauteur, nb).
Je démarre la fabrication des murs de pisé dans 3 semaines, si cela t’intéresse, j’habite dans le Tarn moi aussi, et le chantier est sur le Lauragais.

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Salut Jeff,
Super ! Donc niveau ventilation, comment fais-tu ? Juste en ouvrant les fenêtres ?
La STD t’a donné quoi comme calibrage pour tes murs en pisé ?
De mon côté j’avais des bouts de murs existants (années 40) en grosse briques d’adobe (terre crue + paille) que j’ai gardé, malgré le fait qu’ils étaient bien tordus. Je suis en train de les isoler par l’extérieur avec des panneaux de fibre de bois 14cm. Pour le reste du bâti il n’y avait pas de murs, seulement des poteaux, là j’ai construit des ossatures bois et je suis en train de mettre en paille. Ils seront enduits à l’intérieur avec de la terre crue.
Pour ajouter de l’inertie thermique, j’ai construit au milieu de la maison un mur de BTC, qui fait 4.5T à peu près.
Je suis intéressé pour échanger oui, tu es où dans le Tarn ? Je suis à Rabastens.
Merci, Tony

Récupérer des « frigories » la nuit, oui bien sûr…à condition que les périodes caniculaire ne durent pas et que les nuits soient fraiches…Celles du sous-sol ont l’avantage de la stabilité…

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En passif, la VMC Double Flux est requise. Mais pour ventiler les murs de refends, on la by-pass, et on ouvre les fenêtres N/S la nuit. La STD a donné un certain volume de terre crue à rafraichir (pisé), en fonction de tous les autres critères (capacité de ventilation des murs, isolation murs extérieurs de la MOB, plancher BA, plafond, menuiseries, etc.), donc il serait hasardeux de te donner un chiffre pour ta maison. Et il s’agit de murs de refend qui servent de grosses batteries de rafraichissement sur 12:00. Un mur en BTC peut faire l’affaire, mais suivant la thèse dont je parle, cela semble un peu moins efficace que le pisé.
On peut échanger quand tu veux en soirée, je suis sur Giroussens pour l’instant.
A+

Pour rafraîchir la nuit, il faut que les nuits soient fraiches: Est-ce toujours le cas dans le Tarn, pdt les épisodes caniculaires ? Si, oui, alors ce ne sont pas de vraies canicules.

Bonjour Styv,
Bien sur que le Tarn connait des épisodes caniculaires, comme le Lauragais où est située la maison. J’ai poussé le système pour que mes murs de pisé se refroidissent 3 à 4° de moins que la température nocturne, en ajoutant un système adiabatique, passif lui aussi. Pour faire simple, maitre Wiki donne la définition suivante " Un refroidisseur adiabatique, aussi appelé « refroidisseur à évaporation », fonctionne en exploitant l’évaporation de l’eau pour abaisser la température de l’air ambiant ." D’ou les bassins dans les cours intérieures des maisons arabes, par exemple.
Dans l’air ventilé provenant d’un couvert végétal planté au nord de la maison, est ajouté de l’eau par un brumisateur activé par une éolienne placée sur l’entrée d’air, afin d’abaisser la température de l’air ventilée. Je n’ai pas pu le modélisé pour l’ajouter au STD, mais les caractéristiques hygrométriques du pisé sont par ailleurs bien connus, entre autre pour éviter les effets de condensation dans la maison.
Ensuite, la ventilation double flux permet de conserver la fraicheur pendant un certain temps, bien au delà de 24:00 si nécessaire, pour maintenir la maison en dessous de 25°, même pendant une période de canicule…
Donc, plutôt que de rechercher de l’inertie dans la maison, dont le cycle est bien trop long, je cherche à mettre en place un cycle répondant au rythme d’une journée.
OK, le brumisateur, c’est le coté expérimental de mon système passif, mais j’aime bien :-).

Voilà qui change…presque tout. (Bien sûr je savais que le Tarn connait des épisodes caniculaires: j’ai habité le Lot et Garonne avant de m’enfuir en Bretagne tous les étés)