Protection des poutres LC sous une terrasse avec enduit extérieur : conseils et retours

Bonsoir à tous,

Petite question concernant la protection des poutres lamellées-collées (LC) dans notre nouvelle construction.

Lors de notre première construction, nous avions utilisé des poutres LC en Douglas purgé d’aubier. Sur les murs, là où nous avions appliqué de l’enduit, nous avions fait descendre l’enduit jusqu’en bas des poutres. Nous avions agrafé un Negralto spécial ossature bois (avec un papier kraft pour protéger le bois de l’humidité) sur les montants partants ainsi que sur les poutres, et l’enduit avait été appliqué sur l’ensemble.

Maintenant, dans notre deuxième construction, les poutres LC sont en sapin traité en autoclave. Du côté des murs où il y aura un enduit extérieur, une terrasse sera placée au-dessus des poutres LC. Cependant, l’eau s’écoulera à travers les lames de la terrasse.

Pensez-vous qu’il faille répéter la même méthode que pour notre première construction (Negralto et enduit jusqu’en bas des poutres) ? Ou bien utiliser une autre protection, vu la présence de la terrasse ?

Merci d’avance pour vos conseils et retours d’expérience !


Bonjour Yannis,

Un bois de classe 3 naturel (Douglas purgé d’aubier par exemple) est à mon sens plus durable qu’un bois traité classe 4 (pour une exposition ou classe d’emploi classe 3) ; le traitement même par autoclave (traitement vapeur sous pression) aura une efficacité limitée dans le temps, si l’on se donne la peine de prendre en considération la durée de vie d’une construction et notamment la nature des matériaux structurels qui la composent.

J’aurais tendance à dire que le BLC Douglas net d’aubier (classe 3) n’avait pas besoin d’être enduit.
En principe, le sapin traité classe 4 par autoclave non plus.
Mais si l’on prends en considération l’introduction de mon commentaire, j’airais tendance à prescrire plus facilement la protection pour le BLC sapin classe 4 que pour le douglas net d’aubier classe 3…
Ce n’est que mon avis qui défie un peu la normalisation règlementaire.

On peut envisager de couvrir les longrines bois avec un enduit. Mais je ne m’y serai pas du tout pris en enduisant directement le bois (diminution de la respirabilité du bois).
Quand le cas se présente, je propose la pose d’une plaque d’habillage avec une lame d’air et l’enduit est appliqué sur la plaque d’habillage. La pièce de bois structurelle conserve alors toutes ses propriétés de respirabilité.
Car plus important à mon sens que cherchez à protéger coute que coute un bois de l’humidité ou de l’eau, il faut surtout favoriser les conditions de son séchage périodique.

A propos de la classification d’emploi des bois :

Classe 1 : La classe 1 regroupe les bois secs en application intérieure avec un taux d’humidité toujours inférieur à 20 %. Ce sont des bois utilisés pour les ouvrages de menuiseries intérieures ou les zones à l’abri de l’humidité.

Classe 2 : La classe 2 regroupe les bois secs qui peuvent être occasionnellement en contact avec un taux d’humidité supérieur à 20%, comme les ossatures et charpentes.

Classe 3 : La classe 3 regroupe les bois qui peuvent être fréquemment en contact avec l’humidité, même au-delà de 20%. On utilise ce type de bois pour beaucoup de pièces de construction ainsi que les menuiseries extérieures telles que le bardage.

Classe 4 : Les bois classe 4, sont des bois qui peuvent être en contact permanent avec l’eau douce, ces bois sont davantage stabilisés, ils sont imputrescibles. Certains le deviennent à l’aide d’un traitement, par autoclave comme le Pin Sylvestre ou le sapin ou bien à l’aide d’un processus, comme le bois Frêne thermo-chauffé. D’autres sont de classe 4 naturellement, c’est le cas de la majorité des bois exotiques.

Classe 5 : La classe 5 regroupe les essences pouvant être en contact permanent avec l’eau salée, ces bois sont très durables. Les bois exotiques Itauba, Padouk ou encore Ipé font partie des bois de classe 5, ces bois proviennent d’Amérique du sud et ont une durabilité de plusieurs décennies…

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@AudreyetYiannis
J’oubliais…
J’aurais tendance aussi à prescrire un solin de renvoi avec goute d’eau, entre l’enduit en partie courante et l’enduit des longrines bois. Qu’il y ait un décalage d’épaisseur ou pas…

Salut @Jean-Patrick

Merci beaucoup pour ta réponse détaillée, c’est toujours un plaisir de te lire :pray: :pray:

Je comprends maintenant mieux la distinction que tu fais entre les différentes classes de bois et l’importance de favoriser le séchage périodique du bois plutôt que de chercher à tout prix à le protéger de l’humidité. Cela me rassure de savoir que le BLC Douglas purgé d’aubier n’a pas nécessairement besoin d’être enduit. Cependant, nous avons déjà enduit certaines parties avec du Nergalto et du papier kraft spécial ossature bois pour protéger de l’humidité. Quand tu dis qu’il ne faut pas enduire directement le bois, parles-tu uniquement des poutres lamellées-collées ou cela s’applique-t-il aussi aux montants apparents, même s’ils sont protégés par ce système ? Je voudrais m’assurer qu’il n’y a pas de risque à long terme.

Pour le cas des murs avec du bardage extérieur, là l’ossature et les poutres lamellées-collées sont à fleur. Donc nous avons utilisé de l’Agepan pour le contreventement, qui couvre toute la surface du bas des poutres jusqu’en haut de l’ossature. Il n’y a donc pas de lame d’air spécifique pour les poutres. Comme l’Agepan est respirant, est-ce que cela compense le manque de lame d’air, ou faudrait-il absolument prévoir une lame d’air en ajoutant des tasseaux entre les poutres et l’Agepan ? Et sinon s’il fallait mettre l’agepan qu’au niveau de l’ossature pour laisser toutes seules les poutres LC pour faire la lame d’air dont tu parles, dans ce cas le contreventement ça aurait été moins efficace n’est ce pas ?

Pour les murs enduits, ton idée de créer une lame d’air en utilisant une plaque d’habillage est excellente. Cependant, comme les poutres lamellées-collées sont à fleur avec l’ossature, nous devons adapter l’épaisseur de l’enduit pour maintenir l’alignement. Penses-tu qu’il serait possible de créer une lame d’air en utilisant des morceaux (comme des liteaux) de contreplaqué de 5 mm, plaqués avec une OSB de 9 mm, ce qui donnerait un total de 14 mm ? Cela laisserait environ 2,5 cm d’enduit. Ma préoccupation est de savoir si cette épaisseur est suffisante pour garantir l’étanchéité, ou si nous risquons que l’eau s’infiltre et endommage l’OSB et les autres matériaux car l’enduit qu’on fait c’est tjrs 4cm minimum (un total de 3 couches)

Encore merci pour ton aide précieuse et tous les conseils que tu nous donnes. Tu es vraiment formidable :pray: :sun_with_face:

Bonne journée et à très bientôt,
Yiannis

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Pour moi Nergalto est une trame métallique support d’enduit.
Cela ne présage pas de l’enduit, de sa composition et donc de ses capacité de perméabilité à la vapeur d’eau.
Il faut aussi savoir qu’un enduit n’est jamais totalement imperméable ; c’est un équilibre entre la quantité d’eau absorbé (souvent sur plusieurs mm d’épaisseur), le ruissellent et le séchage.
Selon l’enduit appliqué, il sera plus ou moins perméable à la diffusion de vapeur d’eau et entravera plus ou oins le séchage… C’est le cas avec des préformulés qui contiennent du ciment (au de là de 10%), des rétenteurs d’eau, des hydrofugeants…
La composition d’un préformulé se trouve uniquement dans la FDS fiche de données sécurité ( Clinker = ciment artificiel Portland…

Je parlais des poutres BLC dans la mesure ou elles sont exposées au rejaillissement du fait de la configuration de la terrasse (éclaboussure d’eau par ricochet)

Nb en écoconstruction, pour les finitions extérieurs minérales (enduits), avec des changement de supports ou des pièces de bois affleurantes, je prescris de la trame en toile de jute de 10 x 10 mm. C’est plus cohérent que de la trame de verre ou polyester ou métallique…

Pas forcément.
C’est une disposition qui s’entend avec le risque de rejaillissement de la terrasse sur le mur.
Lorsque le projet de structure et de finition propose des changements d’alignement / de plan, je propose d’implanter une zinguerie de solin renvoie d’eau (goutte d’eau) à la jonction.

C’est bien trop peu pour une lame d’air ventilé.
Encore un fois c’est une disposition qui le résultat du risque de rejaillissement sur la longrine, du à l’implantation de la terrasse au même niveau, puisque sinon, les bois ont au moins une garde au sol (et donc au rejaillissement de 20 cm en climat de plaine et 40 cm en climat de montagne)

Elle n’a aucune raison d’être sur les murs ou le niveau du terrain fini extérieur se situe 20cm en dessous.

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Parfait @Jean-Patrick, merci encore pour toutes ces réponses. Je comprends beaucoup mieux maintenant.

Nos bâtiments sont construits à un minimum de 30 cm du sol, donc le bas des poutres se trouve à 30 cm du sol au point le plus bas. Comme le terrain est en pente, il arrive que cela monte jusqu’à 1,80 m au-dessus du sol…

Donc, si je comprends bien, dans notre cas, nous n’avons pas besoin de lame d’air, n’est-ce pas ? Il s’agit bien du bardage bois pour lequel la lame d’air ne serait pas nécessaire. Mais pour les murs avec des enduits, étant donné que nous allons enduire les poutres LC, faudra-t-il prévoir une lame d’air même si les poutres sont à plus de 30 cm du sol ? Si oui, quelle ouverture de lame d’air recommandes-tu ? Quelle devrait être l’épaisseur minimale des liteaux et de la plaque osb pour assurer une bonne ventilation ?

Je suis également d’accord pour la zinguerie de solin (goutte d’eau) comme solution pour gérer la différence d’épaisseur de l’enduit.

Merci encore pour tout.

La règle stricto sensu d’une épaisseur de lame d’air ventilé est de fournie un débit de 50cm2 / ml de parement.
Je prescrit souvent 27 mm d’épaisseur de lame d’air parce que cela correspond à l’épaisseur d’un liteau 27x38 27x40. Cela peut être ramené à 20 mm.

Attention à la ventilation de la lame d’air en bas et en haut, voir croquis :

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Salut @Jean-Patrick,

Merci pour les précisions concernant l’épaisseur de la lame d’air ventilée. C’est bien noté pour le bardage, avec une ventilation en bas et en haut. Dans notre cas le bas c’est bon mais le haut c’est le ventilation continue derrière le bardage bois avec la lame d’air en haut sur les couventines.

Cependant, j’ai encore une petite confusion : dans ta réponse précédente tu m’as mentionné que pour les structures avec un garde au sol de 20 cm, il n’est pas nécessaire d’avoir une lame d’air.

Je voulais clarifier si cette règle s’applique uniquement aux bardages bois ou aussi aux murs avec enduit. Nos bâtiments sont construits à un minimum de 30 cm du sol, et cela peut aller jusqu’à 1,80 mètre en fonction de la pente du terrain. Avec cette distance au sol, est-ce que nous devons encore prévoir une lame d’air des poutres pour les murs enduits, ou est-ce que la règle des 20 cm du sol s’applique également aux murs enduits ?

Merci beaucoup encore pour ton aide :pray: :pray: :pray:

Pour être plus clair, ci joint 3 croquis avec des niveaux finis extérieurs différents (sol naturel ou terrasse bois)

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Super merci bcp @Jean-Patrick
Je vois bien mnt
comme la terrasse va arriver en haut de la poutre LC on est dans la 2eme categorie, même si le sol est à 30cm du bas des poutres.

Merci encore pour ton aide précieuse !!!

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Je m’aperçois que j’ai oublier un détail:
Il faut malgré tout enduire (plus fin) la face du mur paille derrière la lame d’air ou poser un pare pluie.
J’ai corrigé le croquis…

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Super merci pour cette clarification @Jean-Patrick

Donc par rapport à cette photo ici de nos murs

le long du mur enduit sans terasse c’est le schéma nr. 3
et le mur avec la terasse aurait dû être comme dans le schéma nr 2.

Malheureusement dans cette première fois on l’a pas fait mais au prochain bâtiment on fera exactement comme tu dis. Cependant est ce qu’il y aurait une façon pour corriger l’erreur de la terasse du schéma nr 2 sans devoir désinstaller la terasse et casser l’enduit pour faire la lame d’air ? Avec une bavette au niveau de la terasse qui va rediriger l’eau par exemple ?

Il faudrait que le bas de mur soit traité différemment.
Le rejaillissement de l’eau de pluie sur les bas de mur finira par lui porter atteinte.
En tout cas avec des enduits qui doivent respirer et qui ne contiennent pas d’agent hydrofuges ou hydrophobes…
Peut-être avec une lame de terrasse posée verticalement et coiffée d’un solin, mais cela imposera une reprise sur l’enduit. (Ou un profil de zinguerie qui fait les 2 (relevé + solin).

Il faut aussi laisser un espace entre la terrasse et l’enduit pour que l’eau de pluie en façade puissent ruisseler jusqu’en bas de mur. Or, sauf erreur d’interprétation de la photo, j’ai le sentiment que la lame de terrasse est recouverte par l’enduit.

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Merci encore @Jean-Patrick <3 :pray:
Je vais essayer donc faire ça.

Oui il y a de l’espace entre la terrasse et l’enduit mais on ne voit pas sur la photo

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Bonjour à tous
@Jean-Patrick, en réfléchissant un peu sur ton schéma, nous avons une question concernant la solution pour soutenir les solives.

si tu regarde ce petit croquis

Nous envisageons de soutenir les solives comme cela. Cependant, si nous installons la muraillère, cela risque de couper l’aération en bas. Aurais-tu une suggestion pour résoudre ce problème ou une alternative à proposer ?

Merci d’avance pour ton aide précieuse !

L’esprit de la plaque de parement c’est de contrevenir à d’éventuels effets de rejaillissement sur l’enduit et la paille.
La question de prolonger le parement sur la BLC est pertinente. Quel intérêt d’enduire sous le niveau de la terrasse ?
J’ai sans doute été un peu vite dans la réalisation de mes croquis…

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Bonjour @Jean-Patrick :pray::sun_with_face:

Merci pour ta réponse. L’intérêt d’enduire sous le niveau de la terrasse est principalement esthétique. En effet, ce bâtiment est sur des technopieux, et le mur en question se trouve sur la pente. Le pieu le plus haut est à environ 1,8 m, donc on pourra voir ce qui se trouve sous la terrasse. Si la poutre LC était enduite, cela donnerait un rendu visuel plus harmonieux.

Cependant, si cela facilite la mise en œuvre de ne pas enduire la poutre LC, quelle serait la meilleure solution pour la protéger ? La terrasse se situe à environ 60-70 mm au-dessus de la poutre LC, donc on se demande comment la protéger durablement dans ce cas.

Merci encore pour tes conseils précieux !

Bien à toi,

Quand il y a cette configuration, je fais adapté les pieux vissés pour fixer le parement jusqu’en bas.

Pare-pluie pour bardage ajourée ?

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Salut JP, merci encore pour tes réponses :sun_with_face: :pray:

Après réflexion sur notre discussion, nous envisageons de ne pas enduire les poutres LC sur le mur d’enduit mais de simplement les barder. Si on opte pour cette solution, on va ajouter comme on s’est mis d’accord, une bavette au-dessus de la terrasse pour protéger les poutres de la pluie qui pourrait tomber de l’enduit et de la terrasse (en référence à ton croquis). Mais on se pose la question comment.

Voici notre situation actuelle : la poutre LC fait environ 440 mm de hauteur. Sur cette poutre, nous avons fixé un support de solive de 60x60 qui soutient les solives de la terrasse, ces solives mesurant 220 mm de hauteur. Le support de solive est vissé à environ mi-hauteur de la poutre LC. Comme tu peux le voir sur la photo avec le mètre, le bout du mètre atteint la fin de la hauteur de la poutre, avec environ 5 cm d’espace entre le dessus des solives et les lames de terrasse, qui elles font 2,2 cm d’épaisseur.

Nous avons quelques questions :

  • Comment mettre en place la bavette et la lame d’air que tu mentionnes, étant donné que les solives de la terrasse bloquent la descente de la bavette jusqu’à la poutre ?
  • Actuellement, nous avons mis un film plastique pour protéger le bois, et à la jonction entre le support solive et le mur (derrière se trouve la poutre LC), nous avons appliqué une étanchéité avec de la mousse PU pour empêcher l’eau de s’infiltrer.

Bref, maintenant que nous sommes d’accord pour ne pas enduire les poutres, notre préoccupation principale est de savoir comment réaliser le caisson ou la lame d’air pour protéger les poutres LC, étant donné que les solives représentent un obstacle.

Merci d’avance pour tes conseils et ton aide précieuse !

De mon point de vue, dès qu’il est question d’un accès extérieur avec niveau fini extérieur au même niveau que le niveau fini intérieur, c’est à dire dès que l’on ne respecte plus la garde au sol (qui plus est en ossature bois, qui plus est en construction paille), on se rapproche des dispositions particulières PMR (personne à mobilité réduite).
Dès lors, les 15 à 20 cm au dessus du niveau fini extérieur doivent être traité différemment pour contrevenir à une surexposition à l’humidité due au rejaillissement (ou à une éventuelle épaisseur de neige en climat de montagne).
Dans ton cas et faute de proposer mieux, un solin avec renvoi d’eau permettrait de traiter la jonction mur/terrasse.

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