Peindre avec du blanc arboricole

J’ai un seau de 1 litre de blanc arboricole (hydroxyde de calcium +eau). Je me suis dit : c[est de la chaux, voyons si c’est utilisable sur un mur (enduit inconnu, tout lisse). J’ai humecté un endroit peu visible, J’ai plongé un pinceau dans l’eau qui surnage au-dessus de la pâte. Quelques heures après, c’était sec. J’ai passé mon doigt sur la surface correctement blanchie : il était tout blanc. Je sais que, normalement, quand on peint un bâtiment à la chaux (couche maigre puis couche grasse), on obtient une surface douce qui ne laisse aucune trace sur les mains. Mes questions : le blanc arboricole est-il, en soi, impropre à la peinture ? Se pourrait-il qu’il soit périmé (3 ans bien fermé dans un petit local assez isotherme) ? Faudrait-il lui ajouter quelque chose (blanc ou jaune d’œuf, caséine, colle à papier, savon noir?). Une ou des réponses seront bienvenues. Je ne dois pas être le premier à avoir essayé.

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Je dirai qu’il faut essayer !!
Le savon noir agit comme liant je crois non ?!
L’albuminé protège en séchant (minime couche protectrice, brillante, plastique)…
J’essayerais les deux, séparément d’abord, puis ensemble !!
Bien que blanc d’œuf pour une grande surface semble fou !!
En travaux plastiques j’ai finis par amalgamer plusieurs substances : colle à papier (impropre à l’ingestion), blanc d’œuf, (coquilles d’œufs, ), collé blanche et vinaigre (léger), puis pigments et terres. Je n’ai encore jamais utilisé le savon noir…
Je reste à lire les autres réponses pour ce post et vous remercie de l’avoir posé :pray:t3:

Le blanc arboricole c’set du badigeon de chaux réalisé à partir de chaux en pâte. en principe, ça ne se périme pas s’il est recouvert d’eau et dans un seau fermé, car la chaux aérienne fait sa prise avec le gaz carbonique qui est dans l’air.
Dans mon expérience j’ajoute de l’huile de lin dans le badigeon comme fixateur.
Mais il faut un certain temps, même après séchage, pour que la carbonatation se fasse (c’est à dire que la chaux redevienne du calcaire) et que le badigeon ne laisse plus de blanc sur les doigts lorsque l’on y passe la main.
Pour cela il faut que la pièce soit bien ventilée. C’est pourquoi les travaux de badigeonnage se font de préférence en été ! :slightly_smiling_face:

Merci ! Vivement les beaux jours.

Je vais essayer l’huile de lin, comme le suggère Interface, et aussi le savon noir s’il n’y a pas incompatibilité de ph (acide/alcalin). Le plus dur, ça va être de trouver une surface discrète où le badigeon, s’il est raté, et donc son élimination, ne seront pas trop visibles.

bonjour l
attention ! une chaux purement aérienne (ce qui doit être le cas) peux mettre plus d’un mois à se carbonater toute seule, surtout si personne ne vit dans la pièce (pas de taux de co² important). Donc pas d’affolement , peut être que dans un mois le badigeon ne poudrera plus.
Attention l’huile de lin est une huile siccative, c’est vrai, mais elle peut mettre 3 mois à se polymériser, pendant ce temps là elle choppe toutes les poussières de l’air et de plus elle va donner une teinte jaune à ton enduit blanc. Si tu y tiens, il vaut mieux lui ajouter un peu de siccatif (voir la dose sur le flacon)
Si tu as envie de décorer un peu cet enduit , tu peux appliquer, une fois qu’il est sec, des cires d’abeille naturelles ou colorées au chiffon, çà peut être très esthétique.
Si tu veux le garder bien blanc, (et s’il y en a besoin ) le mieux , je pense que ce serait la caséine
c’est un liant naturel en poudre pour peintures et enduits, et fixateur de chaux pour badigeon.
D’un très beau mat, la caséine donne, à petites doses du lubrifiant aux enduits, ce qui évite de mettre trop d’eau.
1% par rapport à la chaux, çà suffit. Dosage maximum de 10% par rapport à la chaux. Pour un dosage optimum, il faut faire des essais
en ce qui concerne la colle à papier peint, moi je me méfie des adjuvants discrets dont on ne connait pas trop les effets,
autre solution plus « naturelle » l’ajout d’un peu (autour de 5%) de fécule de pomme de terre à délayer dans de l’eau et à faire cuire jusqu’à ce qu’elle épaississe, puis la mélanger à la chaux une fois refroidie
voilà , tu as pas mal de choix
cordialement
bernard crozel

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Après bien des vicissitudes et des absences, j’ai essayé, avant-hier, non pas le blanc arboricole, mais un lait de chaux maison sur un enduit ancien à la chaux préalablement bien arrosé. Composition pour l’essai sur une petite surface : 1 litre d’eau, 500 grammes de chaux aérienne en poudre fine, 20 grammes de solution filtrée de sel d’alun, 25 grammes de caséine bien gonflée dans de l’eau. C’était très liquide. J’ai peint au spalter une bande verticale dans l’angle de la pièce. Aucun effet. Le lendemain (hier), il y avait une bande à peine plus blanche que l’enduit, qui ne laissait aucune trace sur le doigt (donc carbonatation effectuée ou en cours). J’ai sûrement raté quelque chose ou mal interprété les diverses recettes lues sur internet, que j’ai essayé de synthétiser : brosse trop mince ? pas assez de chaux ? Pourtant, quand j’ai badigeonné (en 2016, avec de la chaux à mortier que m’avait laissée un maçon), l’extérieur d’un petit local en pierre, la première couche était transparente en sortant de la brosse, mais elle blanchissait franchement en 24 heures.

Bonjour
je pense que ton essai était trop liquide. A mon sens il faut que le mélange ait la viscosité d’un yaourt brassé. Cela dit je ne vois par trop l’intérêt de l’alun, la caséine pour fixer avant carbonatation complète me semble suffisante. Tu peux aussi essayer avec de la chaux vive agricole à éteindre toi même (attention ça chauffe et ça projette si in verse trop vite la chaux dans l’eau) tu sera sûr au moins de ne oas avoir de grains
cordialement
bernard

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Oui, en effet. Nouvel essai en fin de matinée avec le fond, plus visqueux, du seau : pouvoir couvrant tel qu’attendu, carbonatation effective (ce soir, j’ai passé mon cale-nuque noir sur la partie repeinte : aucune trace. Ta réponse m’encourage et je m’y remets.

Mon retour d’expérience, après divers tâtonnements, qui valide largement les conseils reçus pour un badigeon de chaux sur enduit de chaux ancien (30 ans), un peux sableux par endroits, brossé à sec puis humidifié au spray la veille des opérations et à l’éponge le jour même. Le sol est du carrelage.
Avant toute chose : mettre des vêtements qui n’ont plus rien à craindre ou acheter, pour une somme modique, une cotte jetable ; si le chauffage est activé, fermer le radiateur de la pièce où on opère ; à l’aide d’un adhésif sérieux, mettre les prises de courant murales à l’abri des ruissellements, étaler, au pied du mur concerné, des journaux (qu’on pourra arroser légèrement, le soir, pour que la pièce reste humide pendant la nuit) fixés au carrelage par de l’adhésif de masquage. Pour 9 mètres carrés, j’ai mis dans un seau, par ordre d’entrée en scène,1 litre d’eau filtrée (pour éviter, autant que possible, le chlore), 25 grammes de caséine dans un verre à whisky d’eau tiède (35-40 °C), mélange reversé dans une bouteille d’eau vide que j’ai agitée énergiquement deux minutes au moins, 1 kilo de chaux aérienne en poudre. J’ai mélangé eau, chaux et suspension de caséine avec une spatule (rincée, elle retournera à son rôle alimentaire). C’est dur, très dur, on croit qu’on ne va jamais y arriver, mais, après quelques ajustements au pif (quelques centilitres d’eau), le mélange se détend assez soudainement. Avec un outil malaxeur fixé à une perceuse, j’ai dispersé les grumeaux. Il m’a semblé que, contrairement à la mayonnaise, plus on mixe, plus c’est fluide. Pour obtenir la consistance dite « yoplait » ou « yaourt à la grecque », j’ai dû ajouter deux cuillerées à soupe de chaux, et re-mixer. Voilà, c’était prêt. La première couche a été décevante, pas assez dense, malgré une carbonatation effective. J’ai laissé passer une journée et j’ai re-humidifié, d’abord au spray puis à l’éponge, et j’ai passé la seconde couche, à la brosse comme la première, et là, en effet, deux jours plus tard, le mur a été inégalement blanchi, puis, les jours passant, de plus en plus blanc sauf sur certaines zones où ça prend moins bien : c’est là où, à la surface du mur, le contour des moellons apparaît comme en transparence. Coïncidence ?
En tout cas, voilà où j’en suis.