Maison en pierre : l'apparition de mousse sur les murs met-elle en péril l'ITI ?

Bonjour à tous,

après une bonne matinée de lecture du forum (merci beaucoup pour vos précieux partages), il nous reste des craintes sur notre prochaine étape de rénovation. Si vous avez des avis, ils seraient vraiment les bienvenus… !

Petit résumé de ce qui a déjà été fait (dont des erreurs :/)

Maison carrée avec une grange rectangulaire accolée, le tout, en partie enterrée, dans le Pilat (42) à 1100 m. On a donc une structure en « L » sur deux étages en pierre de granit 60-70 cm. Enduits ciment à l’intérieur et joints extérieurs en ciment également. Pour le moment, nous rénovons uniquement la partie maison.

Nous n’étions pas bien informé et en suivant les conseils d’un terrassier (infiltration d’eau côté grange et légère humidité côté maison), nous avons fait faire un drainage par l’extérieur (maison et grange) avec des erreurs commises : drainage au pied des murs allant sous les premières pierre, sans enduit, avec pose d’un delta MS, pouzzolane et géotextile. Une des conséquences immédiates : effondrement d’une partie de la feuille extérieure du mur et…reconstitution en ciment… Nous craignons des conséquences futures mais sommes tellement dépités d’avoir mis un gros billet pour ce résultat que pour l’instant nous ne souhaitons plus rien toucher. Un petit filet d’eau sort par le drain mais encore un peu d’eau parfois côté grange et mur côté maison avec des zones d’humidité car développement de mousse (voir plus bas !).

Toiture changée (maison et grange) avec mise en place de gouttière.

Maison : Dépiquetage des murs intérieurs en ciment.

Maison : Dalle chaux (Saint Astier NHL 5) pouzzolane de 12-15 cm sur hérisson de pouzzolane, drainé mais non ventilé (là encore peut être une erreur ?)

Maison : Menuiseries en passe d’être changées la semaine prochaine.

La suite est donc pour nous de prévoir ce que l’on met sur les murs à l’intérieur car nous ne souhaitons pas d’ITE.

En faisant nos recherches (internet, livres…), nous avons vu beaucoup de procédés tous aussi intéressant les uns que les autres. Aussi, plutôt qu’isoler uniformément, nous souhaitons jouer un peu sur tous les tableaux : isoler là où ce serait vraiment utile (nord et est) et corriger thermiquement (sud et ouest) pour garder de l’inertie (chauffage poêle à buche). Cela est assez caricaturé mais en gros c’est l’idée…

Sauf qu’un doute apparait. Après avoir dépiqueté entièrement le ciment de la maison (reste encore les joints à faire…), il commence à y avoir de la mousse par endroit (sur les parties basses enterrées : à cause du drain extérieur mal fait ? de la dalle non ventilée même si récente ? Des joints extérieurs détériorés ?).

Cela va-t-il poser problème pour des solutions d’isolation ou de correction thermique comme des enduits terre/chanvre ou chaux chanvre ? Des bétons de chanvre ? Des contre-cloison béton cellulaire ou brique de terre crue avec du liège en vrac déversé derrière ? Nous voulons mixer certaines de ces solutions selon les orientations des murs et le fait que l’on soit au rdc ou à l’étage… Mais s’il y a de l’humidité persistante sur les murs cela compromet peut être certains matériaux ?

Enfin, nous n’envisageons de refaire les joints extérieurs qu’à l’été 2025 et pour le moment laisser les joints ciment dans leur jus (détériorés par endroit) : mauvaise idée ?

Au plaisir de lire vos avis si vous en avez !

Amicalement

Bonjour Margot,

Le drain extérieur est il ventilé ? (avaloir d’air en point bas, exutoire d’air en point haut…)

Je suis navré, mais je colporte les mauvaises nouvelles…

Oui un hérisson ventilé par drain d’air aurait été bien supérieur.

Oui les opérations de terrassement en tranchée pour l’implantation d’un drain ne doivent jamais décaisser en dessous du niveau d’assise des murs pierre…
Par précaution il arrive même que l’on se tienne à 30-50 cm au dessus de ce niveau.

Si l’implantation du drain ventilé du soubassement ne peut être descendu, on réalise un 2ème drain à plus d’1 mètre du mur ; celui-ci peut être descendu plus bas que l’assise… Dans cette configuration de 2 drains, l’un est un drain d’eau dont la vocation est de collecter les ruissellements souterrains, le second, contre le mur, n’est qu’un drain d’air et peut être exempté de pente, c’est la convection naturelle qui crée un courant d’air qui distribue l’air et assèche le soubassement, à la condition d’une différence de niveau significative entre l’avaloir en point bas et l’exutoire en point haut.

Oui, l’humidité excessive sera un problème pour tout type d’isolation.
L’humidité importé dans votre habitat proposera également un impact sur la qualité de l’air, sur le confort ressentit et sur la consommation énergétique en période de chauffage. L’évapotranspiration consomme des calories sans élévation de température, voir en abaissant la température (c’est le principe d’une cave dont la température ambiante est bien souvent inférieur à celle de la terre qui l’entoure…

Donc selon moi la priorité est de « gérer » le problème d’humidité. C’est selon moi ce que j’appelle un impérieux prérequis. Vous aurez toute latitude de choisir n’importe quel solution d’isolation par la suite.
Par contre si une infiltration persiste, même de manière saisonnière ou ponctuelle (intempéries), la contre cloison, et ce quel que soit les matériaux et complexes envisagés, se chargera en eau, et finira à un terme ou à un autre par distribuer l’humidité excessive dans le complexe et dans l’habitat.

Sur le principe oui, c’est une mauvaise idée.
L’alternative est de purger le ciment sur 80 cm à 1.20 m au dessus des niveaux finis extérieurs, pour « libérer » la pression hydrostatique du mur, en attendant l’intervention ultime…

Dans l’impossibilité de traiter les excès d’humidité par drainage et drainage ventilé, électro-osmose sera votre seul salut.
Il s’agit d’inverser la différence de potentiel électromagnétique mur/sol (ou polarité sol/mur), un des facteurs déterminant dans les remontées capillaire et leur intensité (en plus de la qualité de la maçonnerie -porosité-, et bien évidement des sources d’humidité ou encore la nature du sous sol (géologie, capacité drainante.
Notez que c’est ce phénomène physique qui permet à la sève/résine de se distribuer dans un arbre, c’est dire si le phénomène ascensionnel peut s’exercer à grande hauteur si les parois sont imperméable à la diffusion de vapeur d’eau (ce qui est le cas d’une écorce d’arbre)

L’éléctro-osomse PASSIVE consiste à implanter des électrodes en cuivre dans le mur intérieur, (percements légèrement incliné vers le bas, pour 1/3 de l’épaisseur du mur, au niveau fini, avec un espacement variable selon l’intensité des remontées 30 à 50 cm, relier ces électrodes entre elles avec un câble tressé de cuivre et à des piquets de terre qui seront en fer et implanté dans le terre plein extérieur, avec un espacement d’un 1 à 2 m, parfois plus ; ainsi est réaliser « une pile » anode/cathode.
L’humidité n’est plus acsentionnelle mais descendante.
On préfère des électrodes pleine plutôt que des tuyaux creux.
L’inconvénient c’est que plus les électrodes sont sollicitées (taux d’humidité élevé), plus elles se corrodent jusqu’à disparaitre ; à un terme ou à un autre, 1 à plusieurs dizaine d’année, il faudra changer les électrodes…


Et c’est pourquoi électro-osmose ACTIVE a été développé…
L’éléctro-osmose ACTIVE propose de remplacer les électrodes cuivre et fer par des électrodes de magnésium dans un fourreau. Des sondes hygrométriques sont également implantées et font varier l’intensité d’un courant de basse tension dans le mur, apportant le même effet d’inversion de différence de potentiel électromagnétique (donc de polarité) ; cette solution est beaucoup plus onéreuse que la première et est distribuée et mise en œuvre par de sociétés spécialisées. L’éléctro-osmose, elle peut être dimensionnée de manière empirique et projetée en autoconstruction…

Certains système sont sans implantation d’électrode, par émission d’onde électromagnétique, mais propose une pollution à ces ondes par cumul avec tout ce qui fonctionne déjà sans fil (3G, 4G, WiFi, Bluetooth

Haaaa comme j’aurais aimé vous accompagner dans votre projet, vous éviter les écueils… (je suis dans le 43 :wink:)

Bonjour Jean-Patrick,

merci pour votre réponse très détaillée qui par contre nous met dans un état total de désespoir… C’est une grave erreur de ne pas nous être fait accompagné (à qui lit ce message et débute des recherches de bâti à restaurer…).

Bref, il n’est effectivement plus question d’imaginer débuter une ITI cet été… L’électro-osmose est intéressante mais ne nous ressemble pas du tout car nous souhaitons une maison avec très peu de système électrique et/ou émetteur d’onde…

Le drain extérieur n’est, lui non plus, pas ventilé. Refaire le drain extérieur pourrait apporter un mieux ? Ou est-ce trop risqué ?

Sur le mur extérieur nous pouvons piquer le ciment sur 1m20 sans problème mais il n’y a plus beaucoup voir pas du tout par endroit de joint terre ancien à l’intérieur. Cela ne posera pas problème que le mur soit laisser en l’état une année ? Ou faire un enduit de protection à la chaux en attendant ?

Encore merci…

Bonjour,
Pour les parties de mur enterrés les panneaux de roseaux (5 cm d’épaisseur) peuvent être intéressants. Ils résistent bien à l’humidité et vous pouvez les compléter avec un chaux chanvre par exemple.

L’éléctro-osmose passive n’est pas électrique comme vous l’entendez ; ou alors pas plus que vous est moi ; ou alors pas plus que le différentiel de potentiel mur/sol naturel. C’est la liaison cuivre/fer qui créer un courant pour inverser la polarité…

Pas la peine de refaire le drain ; il faut trouver son extrémité haute et implanter une cheminée qui sort de terre et qui sera supérieur à l’autre extrémité du drain (PVC dn100 avec un coude à 90°.)

un rejointoiement même grossier fera l’affaire…

Merci infiniment pour tous ces conseils de bon sens.

Les plans de l’été automne ont changé du coup…

Tant qu’à faire, nous allons refaire les deux façades exterieures qui posent problèmes (depiquetage joint ciment enduit à la chaux) et faire une cheminée pour le drain extérieur. Ensuite nous allons laisser du temps (même si la vie dans un mobilhome c’est pas tous les jours droles…) pour voir comment se comporte le mur intérieur cet automne hiver. Si de la mousse réapparaît : electro osmose passive (ça y est j’ai compris le fonctionnement et effectivement la technique passive est très ingenieuse).

Dernière question sur une idée peut etre encore mauvaise de notre part ?

Lorsque nous depiquetons les joints ciment, l’intérieur du mur est souvent creux derrière… Nous pensions laisser des trous à droite à gauche sur les murs tous les 1 m (après qu’ils aient été refait int. ext. donc dans longtemps…) pour « couliner » dedans un melange eau/chaux afin d’eviter les poches d’airs qui pourraient etre responsable de condensation ?

Belle journée à tous…

Bonjour,
Sur tes murs humides, tu peux faire un banchage chaux billes d’argile ou chaux liège jusqu’à hauteur d’humidité et compléter avec un autre isolant au-dessus.
Pour ta dalle non ventilée, une spécialiste de la chaux (MC pour ceux qui connaissent) dit qu’un drain (ventilé) qui ramène de l’air froid ou chaud selon les saisons sous dalle enlève de l’inertie à celle-ci, et que la chaux gère très bien es transferts d’humidité à elle seule.

Belle journée
André dans le Pilat aussi

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