Gonflement des sols en argile

J’ai un terrain dans une zone de gonflement des sols argileux. J’ai pour le moment 2 hangars agricoles, un avec un sol en terre et un avec un sol en béton. Nous avons l’intention d’en rénover un en logement. Que me conseillez vous par rapport à ce sol en zone de gonflement des argiles…il y a t il une méthode pour prévenir de futures fissures? Merci!

@Elodie77
Bonjour Élodie,

Quand on a dit sol argileux, on n’a pas dit grand chose.
Pas grand chose sur l’horizon géologique argileux, c’est à dire à quel profondeur il se situe, de quelle épaisseur il est question, de sa composition (limons argileux, graves argileuse, proportion d’argile dans l’horizon concerné, et hygrométrie naturelle du sol dépendante de possibles eaux souterraines en nappe ou en veine, selon le régime de précipitation.

Aussi sur certains projets neufs que j’accompagne, il a été question de fondation en semelle continue à 1.50m sur vide sanitaire, d’autres jusqu’à 7.80m en micro pieux béton, d’autres en pieux vissés jusqu’à 13m…
En rénovation je suis intervenu sur des projets de RSO (reprise sous œuvre) très complexe et très couteux, qui ont consisté soit à des comblement en gros béton, soit des injections dans le sous sol de béton spéciaux (béton + résines), certains s’accompagnant malgré tout de dispositif hors sec (sondes hygrométriques multiples et système d’irrigation sous terrain avec l’eau du réseau d’eau potable pour conserver un certains taux d’hygrométrie au sous sol pendant les périodes de sécheresse ou déficit pluviométrique marqué…

Donc avant de laisser libre cours à tout arbitrage technique empirique, il faut pouvoir établir un diagnostique précis ; en cela la seule solution que je peux vous conseiller, si vous voulez évaluer les risques d’aléa de retrait/gonflement c’est de commander une étude géotechnique. Elle seule pourra non seulement vous renseigner précisément, mais fera des préconisations et/ou prescriptions adaptées à votre terrain et votre projet.

Il est question de la stabilité de l’assise des ouvrages, qui si elle ne s’avère pas suffisante, fera courir le risque à plus ou moins longue échéance de désordres plus ou moins important, que ce soit dans le second œuvre et/ou dans la structure.

Les sinistres dus à l’aléa de retrait/gonflement des sols argileux sont devenu en quelques années le TOP 1 des sinistres d’origine naturel. La dérive climatique modifiant très significativement le régime des précipitations, tant dans la récurrence et l’amplitude des sécheresses que dans la variabilité de l’amplitude des précipitations ; j’ajouterais et je ne vous apprendrais sans doute rien, que ces modifications sont enclenchées, qu’elles vont continuer et s’accentuer.

Pour tempérer mon propos il arrive aussi, qu’au beau milieu d’une zone classé à risque fort des singularités géologiques préservent certains secteurs construits et permettent d’écarter tout ou partie de ce risque. Mais rien ne vous permettra de le prendre en compte correctement et d’y faire face sans étude de sol.

Bonjour Élodie,

Nous avons signé un compromis sur un terrain à fort retrait et gonflement d’argiles stipulé dans la première étude de sol dite G1 obligatoire pour mettre en vente un bien.

Aujourd’hui nous sommes en attente de la deuxième étude dite G2AVP qui nous a couté a peu prés 2500 euros et qui est beaucoup plus poussée que la première. La personne qui a fait les relevés a passé presque 8 heures sur le terrain avec ses machines.

Chaque terrain est différent, le notre par exemple est fortement arboré et nous nous dirigerons certainement vers des fondations en pieux. Les arbres accentuent le retrait gonflement et comme le dit Jean-Patrick la situation ne risque malheureusement pas de s’améliorer avec des moments de sécheresse puis d’inondations. Ou alors on nous demandera de déboiser sur 30 mètres autour de la future maison.

Je vous conseillerai de réaliser une étude de sol (réaliser plusieurs devis) qui vous donnera des éléments essentiels pour orienter votre rénovation.

Bon courage!