Fondations cyclopéennes, dalle et soubassements

Salut la communauté,

Informations générales :
Je suis en rénovation d’une ancienne étable (maison existante) faite en pierre et bauge (environ 50m²). Je suis en train de faire les fondations d’une extension à étage qui rejoindra la faitière existante (7m) qui sera faite en remplissage paille sur ossature bois (poteau-poutres).

Nous sommes sur une nappe phréatique, avec la proximité directe d’un puits (80cm du mur fini), sur un sol très argileux et une zone radon (que du plaisir :sweat_smile:)

Après avoir creusé les fouilles de l’extension (75cm de profondeur environ du point 0), de l’eau est montée jusqu’à 20cm, attestant de la grande proximité de la nappe. J’ai donc entrepris de faire une saignée vers un fossé plus bas afin de pouvoir entreprendre les fondations cyclopéennes plus ou moins « au sec ». J’installerai ensuite un drain à proximité du bas des fondations afin de gérer les résurgences.
Vous trouverez ci-joint un croquis concernant mon projet de fondation/soubassement/dalle pour l’existant et l’extension.



Voici mes questions :

Fondations :

  • J’ai longuement hésité à faire une étude géotechnique. Après discussion avec un ami maçon, la probabilité d’une réponse « semelle filante béton ferraillé » étant très élevée, cette étude ne m’apporterai pas grand chose. Y-a-t-il un autre moyen de m’assurer du dimensionnement de mes fondations cyclopéennes ? (ici 70cm de large sur 50 de hauteur)
  • Étant sur une nappe phréatique, la première assise de mes fondations sera très probablement noyée après quelques jours. Je pensais faire cette première assise à sec, puis monter les suivantes avec un béton de chaux nhl5. Est-ce que ceci n’affectera pas la solidité de mes fondations ? (à savoir une partie haute hourdée et une partie basse à sec) ?

Soubassement

  • Mon choix initial était de monter le soubassement en moellons granit (ayant fait un CAP maçon du bâti ancien et amateur de taille). Après réflexion sur l’isolation de mon sol et du soubassement, mon choix s’est porté sur une « enveloppe » syporex afin de gagner en temps et afin de ne pas avoir un pont thermique trop important avec les murs en paille, tout en gardant un parement extérieur et hors-sol en moellons taillés pour l’esthétique.
    Dois-je enduire avec un produit hydrofuge la première assise de syporex ?
    Je me questionne sur la capacité du soubassement à suivre les mouvements du sol ? Les fondations et les moellons pouvant s’adapter, qu’en est-il du syporex ?

Dalle

  • Concernant l’extension, il est compliqué de descendre les fondations plus bas (proximité de la nappe). Est-il important que le Misapor soit plus haut ? (je peux réduire légèrement l’épaisseur de la dalle terre). Pour qu’il forme une « enveloppe isolante » avec le soubassement Syporex ?
  • Étant sur une zone radon, il est nécessaire de ventiler la dalle. Cependant, ventiler du Misapor n’a pas beaucoup de sens (perte de pouvoir isolant). Mon idée était de faire un « mini hérisson » de l’épaisseur du drain afin de ne pas affecter le Misapor, et aussi profiter du drain pour me protéger des résurgences de la nappe. Est-ce pertinent ?
  • Enfin, sur la maison existante, les « fondations » sont à 20cm de profondeur du seuil de porte (très peu profondes). Ma dalle faisant 53cm d’épaisseur au total, 33cm se trouvera plus bas. Je pensais garder un bulbe de compression avec un angle à 45° jusqu’au bas du hérisson ventilé. Est-ce que la pente est correcte ?

Cela fait beaucoup d’informations et de questions, j’en suis conscient, toute réflexion et conseils sur chaque point seront les bienvenus.

D’avance un grand merci,

Ruben

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Bonjour,

Les fondations cyclopéennes ne sont pas forcément adaptées à toutes les circonstances, notamment dans un sol argileux et baignant dans l’eau la plupart du temps : risque de remontées capillaires +++, risque de retrait gonflement, donc mouvements de sol et tassements différentiels.
Comme vous le signalez les fondations de l’existant sont peu profondes, et donc pas hors gel ! Mais cela évite trop de remontées capillaires et la maçonnerie traditionnelle s’adapte à ces mouvements grâce au mortier de hourdage qui assure une certaine flexibilité.
Dans votre cas, même avec un drain, vous ne supprimerez pas la hauteur d’eau de la nappe !
Par ailleurs il faudrait savoir dans quelle zone de sismicité vous vous trouvez. Zone 1 et 2 pas de problèmes, zone 3 vous ne coupez pas aux semelles filantes béton.
Pour ma part c’est ce que je privilégierais car il ne faut pas être plus royaliste que le Roi.
Evidemment une étude géotechnique G2 aurait été préférable. On peut toujours en faire la critique, mais, en connaissance de cause.
Ensuite tout est question de choix et d’arbitrage personnel : soit fondations cyclopéennes peu profondes, soit fondations hors gel et en béton armé !
Voilà quel est mon avis.

J’ajoute que, si vous persistez dans votre choix, posez un géotextile en fond de fouille pour que les premières assises de pierre ne s’enfoncent pas dans le sol argileux.

Le Siporex se fissure facilement si ça bouge dessous et fonctionne comme une éponge en milieu humide.