Finition sur dalle de chaux pouzollane

Bonjour à tous,

J’ai une question sur les finitions après dalle chaux-pouzollane: nous souhaiterions, dans l’idéal, du parquet massif (nous ne sommes pas fan des carreaux de terre cuite d’un point de vue esthétique.

Je pensais poser des bandes de liege sur la dalle (drainé sur hérisson misapor) sur lesquelles viennent se placer mes lambourdes et sur lequel je cloue le parquet.

Mais:

  • Quel risque vis à vis de l’humidité (même si le soucis et censé être réglé par le hérison drainé)?
  • Vous me conseillé de mettre un isolant entre les lambourdes pour le phonique et/ou thermique? Si oui de quel type?

Merci pour vos retours, comme toujours, éclairés :grinning:

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Bonjour Flok, Très très belle solution que de partir sur un plancher massif posé sur lambourde (très rationnel pour combler une différence de niveau important sans surépaissir la dalle (donc sans s’embêter à lisser une chappe… et tout le tintouin puisque les plots de ciment permettent une mise à niveau simple et économique). Ton sol étant déjà parfaitement étudié pour évacuer l’humidité, il ne sera pas nécéssaire de surajouter des matériaux pour parfaire cette pose. Pas de bandes de liège entre les lambourdes car il vaut mieux garder le budget pour avoir un plancher correct. L’interstice entre la dalle et le plancher (le vide entre les lambourdes) est le bienvenu car ce vide est isolant phonique/thermique. Ce qu’il faut bien penser à faire, c’est prévoir une bande de phaltex en continu sur les lambourdes pour éviter le « tac » sonore entre les 2. [Phaltex > bande de composite ~laine de bois compressé, incompressible]… Bonne pose à vous ! Au plaisir. Yannick /Betton 35

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Bonjour Flok,

Je ne vais pas répondre à votre question technique, car (1) il y en a déjà une, et (2) je ne suis pas qualifié car nous avons fait un choix différent sur la question : « Tomettes ou plancher ? »

Au delà de la question de la faisabilité technique d’une solution particulière se pose toujours la question de la cohérence des choix.

Je vais donc profiter pour expliquer pourquoi nous avons fait le choix des tomettes plutôt que le choix du plancher, et ce après avoir fait le choix de faire une dalle chaux + pouzzolane (ou ponce).
C’est l’explication que je rêvais de trouver toute faite, sur l’étagère, mais pour laquelle j’ai dû bûcher pour la fabriquer moi-même. Il y a probablement quelqu’un à qui cela servira un jour !

Pour ma part, j’aime l’esthétique des vieilles tomettes.
Mais c’est un sol qui n’a pas la souplesse du bois ce qui est un facteur important quand on aime marcher pieds nus.
C’est aussi un sol qu’il n’est pas facile de garder aussi propre qu’un parquet (quand on marche pieds nus…).

Mais en fait, de notre point de vue, TOUTES les considérations ci-dessus ne pèsent rien face aux principes directeurs que nous avons établis avant de nous lancer dans la rénovation : nous voulons un très bon confort thermique tout en étant frugaux dans notre consommation de ressources.

J’ai bûché le sujet et voici donc mon raisonnement :

(1) Une dalle en chaux/pouzzolane située dans une pièce avec un poêle à bois, absorbe la chaleur dégagée par le poêle et la restitue lentement quand le poêle est éteint.
J’en ai fait l’expérience pour la première fois il y a un an.
Au contact, la dalle est chaude, alors qu’une dalle en béton + carrelage est froide ; la sieste réparatrice est possible sur la première dalle, alors que sur la seconde c’est une sieste destructrice.
C’est un peu comme un sol chauffant basse température.

(2) Quand on ajoute des tomettes, rien ne change.
En effet, le lambda d’un béton de pouzzolane est de 0.52 et celui d’une tomette en terre cuite est suivant sa masse volumique comprise entre 0.5 et 0.8.
Nous avons donc à faire à des matériaux équivalents d’un point de vue perméance thermique.

(3) Pour rappel le lambda est lié à la perméance thermique P par l’équation
P = λ / d [W/m²K]
où d est l’épaisseur du matériau [m].
Plus la perméance thermique est élevée, plus la couche laisse passer la chaleur (le froid comme le chaud).

(4) Une essence de bois massif propre à une charpente ou à un plancher, aura un lambda compris entre 0.13 et 0.18.
Cela indique que la perméance thermique du bois est inférieure à celle de la dalle chaux/pouzzolane et des tomettes, donc toutes choses étant égales, la chaleur dégagée par un poêle à bois sera moins absorbée par une dalle recouverte d’un plancher sur la dalle, ou qu’une dalle recouverte d’un plancher séparé de la dalle par une lame d’air de 10 cm, que quand la dalle est nue ou recouverte de tomettes.

Et si moins de chaleur est absorbée par la dalle, alors moins sera restituée, donc il faudra potentiellement chauffer plus.

(5) Conséquemment, par rapport à nos principes directeurs de confort et de sobriété, la solution plancher bois sur dalle chaux+pouzzolane répond moins bien à la solution tomettes sur dalle chaux+pouzzolane.
Donc je trouverai comment vivre avec des tomettes avec les pieds nus, ou bien je mettrai des sandales :slight_smile:

Il est important d’être cohérent dans ses choix. L’existence de principes directeurs permet de prendre des décisions difficiles avec détachement.

Bonne continuation dans votre rénovation !

Quelques références:

https://www.approche-ecohabitat.org/images/Ecopole/Materiautheque/Revetement/R1_Tomette_v2.pdf

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Merci Yannick pour cette réponse qui va plus dans notre sens (si sens il y a) mais aussi Hervé pour cette réponse très complète dont je comprends parfaitement les arguments! Mais… n’a t on pas plus cette sensation de « paroi » froide avec les tomettes qu’avec le plancher?

Après réflexion je me permet également de rebondir: Nous avons déjà des murs en pierre/joint terre sable, avec un béton banché chaux chanvre de prévu sur 15cm. J’ai déjà énormément d’inertie non? Ne risque on pas , avec trop d’inertie, d’avoir une maison impossible à chauffer car la chaleur mettra trop de temps à s’accumuler/se restituer?

J’ai dans une maison antérieure posé un parquet massif chêne sur lambourdes, par-dessus une chape de propreté (chaux) elle même sur un hérisson de galets, sauf dans l’angle où se trouvait un poêle bois/granulés…Le résultat a été à la hauteur de mes attentes ( malgré la maladie de Raynaud, je n’ai jamais eu froid aux pieds, chose que je n’ai jamais retrouvé ailleurs, quelque soit le mode de chauffage)