Bonjour Sebastien,
En dimensionnement structurel, au delà des calculs de justification, c’est toute une méthodologie qu’il faut respecter méticuleusement. Il est en effet question de définir les contraintes qui s’appliquent sur la structure, mais aussi les liaisons et assemblages de pièces entre elles, les appuis, etc On vérifie autant les sections de la structure que les réactions aux appuis et aux fixations…
Pour les contraintes qui s’appliquent, on peut citer en tout premier lieu les contraintes neige et vent définies par un zonage proche du binome département/altitude ; d’aucun dirons qu’il n’y a jamais de neige chez eux, pour autant il suffit d’une seule chute de neige aussi exceptionnelle soit elle, pour proposer des désordres. Le vent a aussi ses conséquences sur des parois verticales ou inclinées et même sur des paroi horizontale (soulèvement), et peuvent les transmettre aux voiles horizontaux
Il est aussi question de la contrainte d’exploitation à l’usage ; ce n’est pas la mème contrainte pour une habitation que pour un balcon, que pour un escalier que pour des bâtiments accueillant du public, que pour du stockage, etc
Il est aussi question de définir précisément le poids des éléments de construction qui reposeront sur tout ou partie de la structure et dans quelles mesures ce poids et transmis à d’autres éléments que celui considéré. Dans votre cas il peut s’agir d’une rambarde à l’extrémité de l’ouvrage qui sera une contrainte locale non répartie sur la surface mais proposant des charges ponctuels concentriques.
Au delà du dimensionnement de pièces unitaires, il faut aussi vérifier les interactions des pièces entre elles, c’est à dire en définitive le comportement de toute la structure.
Selon la fonction des pièces et de l’usage de la structure tout entière, les combinaisons de chargement, les coefficient à appliquer sur le chargement, les limites admissibles ne seront pas les mêmes.
Il faut enfin avoir des notions de classification des matériaux qui renvoient des propriétés mécaniques différentes selon les essences de bois par exemple ou les types de bois composite (BLC lamellé collé, BMA massif abouté, BMR massif reconstitué / contre collé, LVL, Lamibois, etc, etc
Tout cela est normalisé dans ce l’on appelle les Eurocodes.
Dans votre cas, le travail de dimensionnement est encadré par les Eurocodes 0, 1, 5 (et 8 si vous êtes en zonage parasismique) (7 si vous vous intéressez au dimensionnement de fondations de la structure, car le couple structure/réactions au sol est intimement lié puisqu’en définitive tout repose sur le sol…
|Eurocode 0 |Bases de calcul des structures |(EN 1990)|
Eurocode 1 |Actions sur les structures |(EN 1991)|
Eurocode 5 |Conception et calcul des structures en bois |(EN 1995)|
Eurocode 7 |Calcul géotechnique |EN 1997)|
Eurocode 8 |Calcul des structures pour leur résistance aux séismes |EN 1998)|
En France on peut aussi utiliser la norme CB71
CB71 règles de calcul et de conception des charpentes en bois.
Il faut préciser que ces études ont une double vocation :
Éviter que l’ouvrage ne soit conduit à ce que l’on appelle l’état de ruine un jour ou l’autre.
Limiter les déformations qui pourraient être transmise à d’'autres ouvrages interfacés qui eux ne sont pas prévu pour cela et qui ne le supporterait pas.
Je fais une parenthèse pour poser que tout matériau mis sous contrainte mécanique se déforme.
De manière instantanée et réversible d’une part, et c’est beaucoup moins intuitif, de manière différée et irréversible (fluage) ; aussi l’adage selon lequel « ça a tenu jusqu’à maintenant donc çà tiendra encore longtemps » n’est validé par aucune loi physique en la matière. On appelle aussi cela la fatigue de l’ouvrage.
Un dimensionnement correcte renvoie non seulement à la sécurité des usagers, mais aussi à la durabilité de l’ouvrage et enfin au calibrage du budget, car rien ne sert de surdimensionner certaines pièces si d’autres ne le sont pas. D’autant qu’une structure avant de supporter des contraintes mécaniques externes, supporte son propre poids, et donc plus c’est surdimensionné plus il faut surdimensionner ; on atteint parfois des seuils qui rendent discutable la cohérence structurelle mais aussi économique…
Pour une terrasse et pour un prédimensionnement sommaire vous pouvez préciser votre projet par un croquis d’implantation avec cote, les fixations prévues, les largeurs d’appui et la localisation du projet…
Ou vous référez à ce petit Guide du FCBA
https://www.fcba.fr/wp-content/uploads/2021/05/GuideInitiationCharpente-Web.pdf
).