Choix de murs porteurs bio sourcés préfabriqués ?

Bonjour,

J’envisage d’éco-construire une maison de 120m² la plus sobre possible (construction et usage). Je m’oriente vers un choix de matériaux « préfabriqués » à assembler, pour des questions de rapidité et de convenance personnelle… Outre l’épaisseur qui devra être conséquente (env 50cm ?), je souhaite savoir si les choix suivants vous semblent plus ou moins pertinents ?

  • MOB avec isolant souple, à déterminer ?
  • MOB en panneaux préfabriqués en paille ?
  • Briques monomur ?
  • Blocs chanvre auto-portants ?

Etc…??

Vos exemples de réalisations m’intéressent, sachant que je souhaite le minimum de mise en oeuvre sur place.

Merci à vous

Bonjour Benoit,

Délicat de se prononcer sur la pertinence comparative de solutions, procédés ou matériaux sans rien connaitre du projet, du budget, du calendrier, le niveau technique de l’auto-constructeur…
Si il ne devait être question unique de rapidité de mise en œuvre, les panneaux de MOB plateforme pré-fabriqués s’imposeront quel que soit le garnissage isolant…

Merci pour ta suite. Il ne s’agit pas d’auto-construction, ni de chantier participatif. Mais c’est bien la meilleure sobriété/inertie/isolation que je recherche, même si la technique recherchée permet une certaine « rapidité ». Il n’existe pas de comparatifs déjà fait ?

Coté impact, vous trouverez toutes les ACV analyse de cycle de vie matériaux & composites sur la base de données INIES :

Question rapport inertie/isolation, les solutions chaux/chanvre sont intéressante de mon point de vue (et sur d’autres critères encore d’avantage (stockage CO, rapport effusivité/diffusivité équilibré, et régulation hygrométrique du logement remarquable…

Mais il faut garder à l’esprit qu’aucun matériau n’est comparable à un autre dans l’absolu, mais bien avec avec une approche globale de la construction et de son environnement. Aussi, des complexes peuvent se dévoiler pertinent à certains endroit ou certains projet, et discutables à d’autres. Il n’est pas rare d’avoir des prescriptions différenciées (épaisseurs, solutions/matériaux/procédés) en fonction de l’usage des pièces, de leur taille, de la présence d’un appareil de chauffage et si oui, de quel type, de la valorisation des apports solaires passifs, de la valeur inertielle des autres matériaux (ex : chape, parement, cloison lourde…)…

Au delà des propriétés d’inertie, d’isolation et de déphasage d’un isolant ou complexe isolant, l’effusivité/diffusivité du matériaux et sa capacité de régulation hygrométrique sont aussi des éléments qui peuvent avoir leur importance en matière de ressenti de température, de confort et donc avec un impact sur le besoin de consommation en énergie de chauffage…

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Impeccable, merci pour ces infos !

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Je pense mais je n’ai pas quantifié (donc c’est équivalent à je crois) que la construction bois/paille est ce qui se fait de mieux en rapport cout/bilan carbone/efficacité. Il existe différentes finitions ext/int possibles.
L’attention primordiale devra être faite sur la conception du projet dans ses aspects bioclimatiques et des disponibilités locales.
Dites en plus sur la localisation département altitude, l’orientation une vue des parcelles avec le Nord indiqué, les masques … etc

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selon moi, le principe du monomur est top. Il faut privilégier la monomur en 36cm ou 42,5 cm. Il est possible de faire des enduits terre, chaux, chaux/chanvre en intérieur et des enduits chaux en extérieur.
Attention c’est un support de type B donc très absorbant, il faudra donc être vigilant pour la mise en oeuvre de ces enduits. Le rainurage pour passer les gaines techniques et très facile en n’a qu’un impact extrêmement limité sur la performance thermique.
Normalement le lit d’assise et le premier rang sont réalisés par des poseurs pro, certaines marques le propose d’office, pour d’autres cela se négocie à l’achat des briques.
Enfin, suivant les régions de France, il est judicieux de faire attention au climat surtout en ce qui concerne les précipitations. Notre pays n’est pas connu pour être sec (froid ou chaud). Les vieilles maisons locales donnent une idée de ce qu’utilisaient nos anciens.

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Merci, je suis situé en Dordogne.

Bonjour,
Entendu parler de panneaux préfabriqués chez LekoLabs, société créée par d’anciens élèves de l’Enstib d’Épinal. Les panneaux, pré-cablés/pré-isolés sont prêts à être assemblés sur site et permettent un gain de place par rapport à un mur porteur recevant un isolant. À étudier peut-être.

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Bonjour,

Je pense moi aussi que la paille est le mode constructif le plus efficient, même si le chaux-chanvre est très bien aussi (impact carbone plus élevé à cause de la grande quantité de chaux, et je pense coût plus élevé pour la même raison mais ça doit varier beaucoup d’une entreprise à l’autre).

Le chaux-chanvre sera surement meilleur en été, mais la paille est très bonne quand même surtout si elle est enduit des deux cotés. Par contre, la préfabrication avec enduits est plus compliquée à trouver. Avec panneaux, les performances sont moins bonne et le cout matériaux plus élevé. Mais la main-d’œuvre réduite.
La durabilité du chaux-chanvre est la meilleur de toutes, mais un mur paille bien réalisé dure très longtemps.

Si l’objectif de préfabrication prime, il y a aussi les isolants naturels souples (industriels donc). Le plus performant est en ossature croisée (une couche de montants verticaux avec isolant souple, une autre d’ossatures horizontales elles aussi isolées). Privilégier un pare-pluie rigide dense type RWH ou DWD, c’est beaucoup plus cher qu’un souple, mais beaucoup plus durable dans le temps et résiste aux frelons. C’est toujours dommage de construire tout avec des matériaux capables de durer 100 ans mais de devoir démonter tout le bardage au bout de 30 ans pour changer la membrane… ou partiellement au bout de 5 ans parce-que des frelons on trouvé le point mal fait des grilles anti-rongeur (=anti frelons) et ont percé le pare-pluie.

Cette solution plus conventionnelle est plus facile à trouver, plus chère en fourniture, moins chère en main d’oeuvre, l’isolant est plus fragile en cas de défauts de mise en oeuvre ou conception, moins performant en été.

Il y a beaucoup de choix d’isolants souples possible.

  • La fibre de bois est le choix le plus répandue. Elle a une des meilleure performance en été pour un isolant souple. Elle est constituée de manière non négligeable de fibres polyester (recyclabilité bof bof). Seuls de grands groupes industriels la produisent.
  • La laine de chanvre est meilleure sur l’aspect écologique, mais là aussi produite uniquement pas de grands groupes (il me semble) en tout cas pour être compatibles avec les règles de bonne pratique demandées par les assurances.
  • Le coton est le meilleur pour la santé des ouvriers ! Et issu de recyclage.
  • Il y en a plein d’autres, trop pour tout détailler. Laines de lin, herbe, mouton… Il y a le hors série de La Maison Écologique sur le sujet qui est plutôt bien fait. Bien vérifier la validité des Avis Techniques pour être sur que les assurances vous suivent si c’est un pro qui vous les pose. Ils disent toujours que oui, mais ce n’est pas toujours vrai.
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Merci Erwan pour ta réponse précise.
Il n’y aura pas d’auto-construction sur cette construction. Mon souci est effectivement une certaine « rapidité » de mise en oeuvre. La mise en place de GREB par exemple, bien qu’excellent à plein de niveaux ne correspond pas à mon attente.
La mise en place par des procédés automatisés de structures et matériaux bio-sourcés me convient. Sauf si l’echelle industrielle est trop grande ou éloignée. Mon choix de matériaux sera fait d’abord sur la meilleure protection en été. Critère N°1.
Je vais regarder le Hors série de la Maison Ecologique que tu indiques.
Merci encore

L’énergie grise des monomurs rend difficile leur qualification en tant que matériau destiné à « l’éco-construction ».

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Bonjour,
Je ne comprends pas bien ta priorité, au fur et à mesure que je lis tes messages.
Au départ, il s’agit de la construction la plus sobre possible, puis il n’est question que de rapidité d’exécution.
Ce sont deux questions distinctes, qui ont probablement des réponses plus ou moins antagonistes.

Oui, en effet. Priorité 1 = sobriété et tu as raison est-ce compatible avec rapidité ? Ce serait plutôt l’idée d’une relative simplicité/facilité d’exécution. Sachant qu’il ne s’agit que de faire appel à des professionnels de la construction afin de ne pas faire trainer le chantier dans le temps.

Je suis partagé aussi sur la brique monomur. La brique de chanvre me tente plus.

Je connais les remarques sur l’énergie grise du monomur en brique.

J’ai un exemple d’une maison de 120m2 sans chauffage en 49cm d’épaisseur habitée depuis 20 ans dans la Drôme. Il faut calculer l’économie d’énergie réalisée depuis.
Je me base sur la durée de vie ainsi que son recyclage final.
Il existe de très grandes différences de production suivant les marques.
Mais je ne suis pas un ayatollah du monomur brique :=)

Produire de la chaux nécessite une grande quantité d’énergie, produire de la paille nécessite de l’énergie ( ne parlons même pas de celle produite en conventionnel).

Produire du coton initialement nécessite de très grandes quantités d’eau sans parler des conséquences sur les petits producteurs qui ne vivent pas de leur travail.

De fait il n’existe pas de solution miracle, il faut faire des choix et probablement des compromis.

Les grandes marques de bloc chanvre sont liées à des sociétés du cac40 pour la France.

Je pourrai m’étendre davantage mais cela n’aurait pas d’intérêt majeur au vu du sujet initial ;=)

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Si, ça a un intérêt puisque ça répond à une partie de la demande initiale !
Pour ce qui est de la paille, l’énergie de production existe mais c’est un co-produit de la céréale (en général du blé, la seule pour l’instant encadrée par les règles pro). Ce co-produit est pour l’instant très mal utilisé et donc grandement disponible. Il serait donc injuste de lui attribuer tout son impact énergétique à la production.
Par ailleurs, ce dernier est de toute façon bien plus faible que la terre cuite !
Les FDES donnent ces informations même si il peut y avoir des variations.

Par ailleurs, coté sobriété il y a aussi l’aspect carbone. Sur ce plan, les isolants végétaux s’en sortent beaucoup mieux puisqu’ils en stockent. En particulier la paille car elle n’a pas fait l’objet d’un process industriel complexe, et idéalement qu’elle n’a quasiment pas voyagé (c’est le seul isolant qui n’est passé par aucun site de production ou de transformation industriel)

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Merci.

Si il existait des modes d’installation « industrialisés » de bottes de pailles entières, pré enduites en panneaux assemblables, j’opterai sans hésiter pour ce mode. Mais, sauf erreur, je rêve. La brique monomur en 49cm me tente bien. Et mon choix se fera certainement entre ces briques monomur et les briques de chaux chanvre. Dans tous les cas je n’envisage pas de faire moins de 50cm d’épaisseur fini.

Bonjour
Cela existe.
J’ai vu des panneaux de murs entièrement préparés par cette entreprise.
Mais le prix doit sûrement être aussi avec.

Bonne poursuite de recherche

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Ca existe, chez Batinature, dans la Drome. Prêtes à enduire, mais pas pré-enduites cependant. Il y a eu ^plusieurs essais d’enduits à plat en atelier, mais c’est lourd à transporter, et susceptible de fissurer à la manutention.

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