Besoin de Conseils : Traitement du Bois de Douglas pour Nos Bâtiments en Ossature Bois

Bonjour à tous et à toutes,

Nous avons déjà achevé trois bâtiments en ossature bois avec isolation en paille. À l’époque, on nous avait dit que le bois de Douglas ne nécessitait pas de traitement. Cependant, en travaillant sur un nouveau bâtiment, notre fournisseur de bois nous a indiqué qu’il traitait le Douglas, ce qui a semé le doute dans nos esprits. Nous cherchons maintenant à clarifier si nous devons traiter ce bois ou non.

Voici quelques détails supplémentaires sur notre construction :

  • Pour l’ossature, les montants ne sont jamais apparents. Ils sont soit recouverts par la paille et l’enduit à l’extérieur, soit par de l’enduit ou de l’OSB à l’intérieur, ce qui est scotché pour assurer l’étanchéité à l’air. En résumé, les montants ne sont jamais exposés à l’air libre.

  • Concernant les madriers de la toiture, nous agrafons un frein à vapeur à l’intérieur, remplissons avec de la ouate de cellulose, puis posons un plancher OSB au-dessus, suivi de la toiture végétalisée. Là encore, les bois ne sont jamais apparents.

  • Pour le bardage extérieur en bois, nous plaquons les montants avec de l’Agepan, puis posons le bardage par-dessus.

Nous nous interrogeons maintenant sur deux points principaux :

  1. Pour les bâtiments déjà achevés, avons-nous fait une erreur en ne traitant pas le bois ?
  2. Pour les bâtiments en cours de construction, notamment un petit bâtiment de 35 mètres carrés dont seule la dalle est inaccessible, mais où tout le reste est encore exposé, devons-nous traiter le bois ?

Nous avons également remarqué une différence de poids et de couleur entre certains montants : ceux qui sont blancs et beaucoup plus lourds semblent être de l’aubier, ce qui pourrait poser problème.

Nous aimerions connaître vos avis et recommandations sur ces questions. Étant donné que nos bois ne sont jamais exposés directement aux intempéries, pensez-vous qu’il est nécessaire de les traiter ? Et qu’en est-il de l’aubier que nous avons identifié ?

Merci beaucoup pour votre aide et vos conseils.

Bonne soirée à tous et à bientôt,

Audrey et Yiannis


Bonjour Audrey & Yannis,

Le Douglas, purgé d’aubier est de classe d’emploi 3 (3.1 et 3.2) (exposition à l’humidité).
Il n’a en principe pas besoin de traitement en exposition intérieur ou même extérieur sauf avec un contact prolongé en milieu humide (enterrée) ou avec des géométries dite « piégeante » ou des configurations non drainante…

Avec présence d’aubier c’est plus discutable mais loin d’être critique.

En ossature bois structurelle, donc à l’abri des intempéries une classe 2 est suffisante.
Seule la lisse d’assise est de classe 3 ou 4, mais pour des raisons de recherche résistance en cas de dégâts des eaux et/ou de rejaillissement d’intempéries à l’extérieur… Et encore, cette prescription se discute.

Donc il ne me semble pas que vous ayez fait une erreur, à moins de considérer que les parement extérieurs ne seront pas imperméable à l’eau.
Il faut partir du principe que ce qui mets à l’abri les ouvrages structurels en bois, ce sont les ouvrages de parement et de couverture qui protège des intempéries et des infiltrations.
Donc les désordres et sinistres d’origine structurels et liés à l’humidité, sont liés à un défaut de mise en œuvre ou d’entretien périodique des parements et des couvertures, plus que d’absence de traitements…

Les assureurs sont bien souvent à l’origine des demande d’évolution de réglementation de mise en œuvre suite à des équilibre économiques rompus par l’augmentation de désordres et sinistres.
Et il faut reconnaitre qu’il est plus facile de faire évoluer un procédé matériel, que de former toute une filière à une parfaite mise en œuvre.

Dans le même esprit, il obligatoire de réaliser un SEL ou SPEC (une étanchéité sous carrelage), c’est à dire que l’on considère aujourd’hui qu’un carrelage et son jointoiement n’est plus étanche à l’eau.

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On peut aussi rappeler un principe physique simple : les champignons lignivores et les insectes xylophages, les grands ennemis du bois, ont besoin d’humidité pour se déployer et dégrader le bois.

Tant que le taux d’humidité relative des matériaux de la paroi reste inférieur à 18%, no stress ! Ce seuil peut localement et temporairement être dépassé, du moment que l’humidité supplémentaire (grosse fiesta à la maison, bain bouillant, etc) a la possibilité d’être évacuée, tout va bien (merci la perspirance).

Les problèmes commencent lorsque de l’eau vapeur (et a fortiori liquide) se retrouve dans la paroi sans possibilité d’évacuation. C’est alors, et alors seulement, que le traitement du bois vous donnera un sursis supplémentaire. Un sursis, sans plus !

Bref, comme le dit Jean-Patrick une paroi bien conçue et mise en œuvre ne risque rien. Par contre si un jour vous constatez une infiltration ou tout autre désordre suspect, ne tardez pas à ouvrir la paroi complètement et traiter le désordre sans délai.

Bon chantier.

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Salut @Jean-Patrick

Merci énormément pour ta réponse détaillée. On comprend bien. On se demande seulement quelques précisions :

  1. Les seuls bois apparents pour nos constructions sont les lames de terrasse et les poteaux de terrasse qui sont en mélèze. Ainsi que le bardage bois en mélèze. Le mélèze semble avoir moins d’aubier. Est-ce correct de le considérer moins à risque?

2.les seuls bois apparents en Douglas, ils incluent les bois de brise soleil et les madriers de la toiture qui dépassent encore plus que la toiture pour le brise soleil.


  1. Notre principal souci concerne les insectes. Nous avons reçu du bois de douglas avec beaucoup d’aubier (montants tout blancs) qui pesait 4 fois plus que les autres montants rouges. Nous pensons qu’il s’agit à 100 % d’aubier, mais malheureusement, nous ne les avons pas traités avec du xylophène. Est-ce que cela va attirer des insectes à l’avenir? Maintenant que nous avons commencé le nouveau bâtiment, est-ce nécessaire de traiter pour les insectes au moins ces bois blancs ?

Merci énormément pour ton temps et ces détails.

Merci encore.

Audrey et Yannis

Les xylophages préfèrent les bois humides ET confinés OU enterrés que les bois aériens (trop de variabilité en température et hygrométrie pour qu’une éventuelle attaque ne soit possible ou durable.

Il est difficile voir impossible de caractériser un risque. Qui plus est dans l’aubier. Une espèce (Douglas, Mélèze par exemple, renvoie à plusieurs sous espèce, à croissance plus ou moins rapide, avec des cernes plus ou moins rapprochées, donc avec une vulnérabilité plus ou moins prononcée.
Nb La nature est opportuniste est s’oriente toujours vers la facilité.

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