Apporter de l'inertie à une MOB sur dalle bois

Bonjour,

Je profite de ce forum pour poser quelques questions car j’ai vu qu’on y trouvait parfois des réponses très pro.

Nous sommes en pleine auto-construction de notre MOB sur dalle bois (https://fr.twiza.org/maison-bioclimatique-a-ossature-bois,zs4257,11.html) de 150m² avec un étage.

Nous avons le choix d’une dalle bois sur plots bétons pour minimiser l’impact au sol. Celle-ci est isolée par 200mm de laine de bois (type SteicoFlex) et un traitement des ponts thermiques par un isolant bois rigide (type STEICOspecial) de 40mm à l’intérieur. (R=6.2, déphasage 14.8h, calculs UBAKUS)

Les parois sont isolées sur le même principe mais en 200 entre montants + 60mm extérieurs (R=8, déphasage 16.3h, calculs UBAKUS). La toiture est isolée en 200+160mm (R=11,2, déphasage 17.5h, calculs UBAKUS).

Je joins les notes de calcul d’Ubakus pour info :
Villers_Murs_ok_pavatherm_ba13.pdf (505,4 Ko)
Villers_toit_tuiles_ok_isonat_ba13.pdf (526,5 Ko)
plancher_laine_de_bois_panneau_ok (1).pdf (437,8 Ko)

Les menuiseries seront en triple vitrages, avec de grandes baies orientées au sud. VMC Double flux haute performance assurera la ventilation.

Tout ceci nous permet des performances thermiques honorables. Nous n’avons pas prévu de chauffage principal dans un premier temps.

Toutefois, je m’interroge sur le manque supposé d’inertie que procure ce type de complexes, comparé à une dalle en béton par exemple.

Est-ce qu’apporter de l’inertie est pertinent ? si oui, par quel moyen (briques de terres crues , sol en grés cérame ?) ? en quelle quantité/volume ?

Merci pour vos avis :slight_smile:

Romain

Bonjour Gromain,
Lorsqu’on parle de thermique et d’énergie, tous les éléments ont un impact, il ne faut pas négliger le nombre d’hypothèse qu’il est possible d’étudier. Et pour répondre à votre interrogation, je ne vois que l’utilisation de simulation thermique dynamique.

Toute fois, attention à qui vous vous adressez, choisissez par des critères de confiance.

Les maisons en ossature bois sont des bâtiments en général très réactif (pour le confort d’été). L’ajout d’inertie est effectivement ce que l’on recherche pour amortir les effets dans le temps.

Merci pour ta réponse.

C’est un sujet qui m’interroge, surtout pour l’été car en hiver on peut piloter assez finement les apports calorifiques en fonction des besoins.

Pour l’été, il me semble qu’un des principaux leviers pour éviter la surchauffe est la gestion des occultations des menuiseries exposées au rayonnement du soleil. Là aussi on peut piloter les volets roulants en fonction de la course du soleil pendant la journée. Combiné à une surventilation la nuit via la VMC 2x. Mais est-ce que ça sera suffisant ? à expérimenter…

L’apport d’inertie est une option, mais la dalle n’a pas été dimensionnée pour recevoir plusieurs centaines de kilo sur une surface réduite.

Vaste sujet qui me fait parfois regretter de ne pas avoir fait faire une étude thermique poussée, mais le BET qui s’est occupé de mon dossier était assez frileux en terme d’innovation dans les solutions techniques. A part me répéter qu’il fallait un poêle à granulé régulé ou un cumulus thermodynamique…
J’ai parlé VMI, mur chauffant via du solaire, l’impression de parler chinois :upside_down_face:

Or quand on autoconstruit on aime généralement sortir des sentiers battus :cowboy_hat_face:

Romain

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Bonjour,

Une chose m’interroge: la maison étant en cours de construction c’est que la conception est terminée et qu’il n’est, selon moi, plus temps de s’interroger sur l’inertie de la maison.

Par exemple des briques de terre crue? Ok mais la dalle a elle été dimmensionnée pour recevoir cette contrainte par exemple? Quelle va être l’influence sur l’hygrométrie?

Une solution peut-être (à vérifier): des cloisons « lourdes » type terre crue ou terre paille?

A voir avec beau-papa mais il faudra prendre pas mal de paramètre en compte? :slight_smile:

Bonjour! De mon expérience (maison en paille porteuse, et dalle bois), l’ajout d’iertie a été très très bénéfique, en hiver comme en été. J’ai réalisé pour ça des cloisons en terre-paille, voir en adobes. Dans les deux cas, l’inconvénient est que le sol a légèrement bougé avec le poids, et n’est plus tout à fait plat (c’est un inconvénient de la dalle bois : les solives ont légèrement plyé en leur centre). Mais qui dit inertie, dit masse. Donc si on veut ajouter de l’inertie, sans faire bouger le sol, il ne reste plus comme possibilité que de le faire là où ont lieu les descentes de charges du sol. Dans mon cas, ça peut être par plusieurs cm d’enduits terre en intérieur sur les murs porteurs (voir de doubler un mur porteur par des adobes?). On peut imaginer de mettre de l’inertie au plafond également. Ou encore sans en abuser, du poids dans les cloisons ou autre, suffisament proche des descentes de charges.
Bonnes réflexions,

Bonjour, en effet votre maison est thermiquement très performante mais rajouter de l’inertie au bâtiment améliorera grandement votre confort d’été. En construction paille, dans les projets avec dalle bois on part généralement sur des enduits terre intérieurs sur les murs périphériques (ce qui n’est pas vraiment possible avec votre complexe de murs) et une majorité de cloisons porteuses à inertie (terre-paille, BTC, adobe…). Vous pouvez éventuellement faire une chape de chaux sur votre plancher de quelques cm, cela dépend de la finition sol que vous souhaitez. Et ajouter des BTC ou un terre-paille sur la face intérieure sud notamment, le terre-paille nécessite une ossature secondaire alors que les briques peuvent être simplement maçonnées à la terre. L’avantage des BTC c’est qu’elles ne sont pas chargées en eau comme les adobe ou le terre-paille donc elles allègent votre dalle bois à la mise en œuvre, et le temps de séchage est réduit. Je reconnais aussi que les BE thermiques ne sont pas nombreux à pousser dans l’éco-innovation mais certains peuvent vous accompagner si vous avez encore quelques doutes.
Bonne continuation dans votre chantier ! :slight_smile:

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Bonjour,
Je n’ai pas d’avis sur l’inertie, enfin si, mais en vrai j’ai une question…
Le déphasage: 17h c’est bien? Quel est le temps de déphasage idéal?

On recherche sur les parois des temps de déphasage d’environ 10 à 12h en règle général.

Bonjour,
UBAKUS est toujours aussi généreux en terme de déphasage. Malheureusement vos interrogations arrivent trop tardivement car comme vous le dites, la dalle bois n’a pas été dimensionnée pour recevoir par exemple un mur de refend rempli de brique de terre crue. Les volets roulants pour occulter le soleil ce n’est vraiment pas terrible et vous allez vivre dans le noir. En général le volet se trouve trop près de la menuiserie et ainsi l’espace entre les deux ne se décharge pas. Si votre vêture extérieure est en bardage dans ce cas n’hésitez pas à mettre une lame d’air ventilée de 50 mm ou de poser un bardage vertical qui de fait avec le double tasseautage augmente l’épaisseur de la lame d’air. Une lame d’air plus importante permet aux murs de se décharger plus facilement en période estivale. Pour la ventilation nocturne il faudra bien ouvrir les fenêtres et ne pas fermer les volets. La VMC en marche forcée n’apporte pas grand chose sauf une surconsommation électrique. A mon avis vous allez devoir réfléchir à des brises solaires et le mieux reste encore une barrière végétale. Mais faut que ça pousse… Ou alors des casquettes ou brises solaires mécaniques. Compte tenu de votre isolation et la nature de l’isolant vous devriez avoir tout de même un bon confort. A condition de bien gérer les ouvrants.
Bien cordialement, Patrick

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Bonjour à tous,

tout d’abord merci pour vos contributions :slight_smile:

De l’inertie pourrait aussi être apportée via le revêtement de sol, mais on perdrait le confort d’un sol tempéré.
J’ai identifié deux endroits possible dans la pièce de vie où monter au dessus de plots bétons un mur en BDC sur 60 cm sur env. 250 et un sur 120 par 250, soit environ 1m3 (1400kg de BDC).

La question que je me pose est: combien de masse faudrait-il apporter pour qu’elle ait un impact significatif. Comment calculer cela ?

Le plancher de l’étage sera également isolé par 200mm de laine de bois.

En effet, on est bien seul sur ces sujets quand on est autoconstructeur :sweat_smile:

Nous aurons un bardage verticale à claire-voie.

Nous avons prévu des moyens d’occultation complémentaires. De plus, l’orientation de la maison permettra de fermer et rouvrir progressivement les volets des baies en fonction de la course du soleil. Un moindre mal…

D’apres mon experience personnelle (mais je ne suis pas expert du sujet), pour avoir un impact significatif il vaut mieux mettre 20 tonnes qu’une, je pense. Ceci dit toute inertie est bonne à prendre.

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Bonjour
Parfois il est possible de mettre un ipn sous la structure pour supporter les poutres de ton plancher.
J’ai mis deux ipn et un mur de parpaing plein sous ma maison.
J ai une dalle bois isolée en paille de lin. Puis un Osb sur lequel j’ai mis un fermacel sol non fixé au bois (pb de dilatation) afin de mettre des carreaux de terre cuite de récupération de 2 cm d épaisseur pour l’inertie. (Colle spéciale pour fermacel carrelage terre cuite) Cela correspond à 3 tonnes de charges quand même.
Sur mon mur de parpaing plein j’ai pu monté un mur style pisé, encore 1,5 tonne d’inertie et un deuxième mur en btc 2 tonnes.
Et pour compléter, sur mes murs un enduit terre.
A suivre
Jack

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