Alternative placo: étude globale à lancer

Bonjour,

Je suis architecte et à mon compe depuis peu.
J’essaie souvent de proposer des alternatives au placo dans mes projets mais c’est une habitude très ancrée et dure à faire bouger.

Une posture:
Je considère que le cycle de vie d’une plaque de plâtre de type « placo » (impact environnemental), ainsi que sa mise en oeuvre (structure, bandes, enduits, peintures) n’apportent pas grand chose au chantier ni à notre qualité de vie à part bien souvent de cacher la misère, et d’avoir des parois ou des cloisons séparatives sur lesquelles accrocher quelque chose devient un défi… sans compter la fragilité de ce matériau en général.

Une démarche déjà mise en oeuvre à petite échelle:
Il y a quelques années, pour un projet de point de vente de sandwich à emporter, j’avais une seule cloison à poser, avec une porte et un meuble intégré.
Schéma classique:
1 plaquiste
1 enduiseur
1 peintre
1 fabriquant pour la porte
1 menuisier pour le meuble
1 équipe de pose à trouver
TOTAL: 5 à 6 intervenants sur une seule cloison, avec les déplacements qui vont avec.

Solution mise en oeuvre:
Avec l’accord du client sur les finitions bois, et le bon artisan dans l’équipe de travail, tout a été réalisé en bois avec 1 seul menuisier.
TOTAL: 1 seul intervenant pour réaliser un maximum de travail en atelier (moins de temps passer sur le chantier, planning global plus court) la cloison, la porte, le meuble et poser l’ensemble. Les bois utilisés étaient majoritairement de source locale.

Sans vouloir faire disparaître le placo qui a tout de même son utilité pour certains, je souhaiterai construire une base de donnée qui aide à étudier l’impact environnemental de son utilisation en comparaison avec des cloisons en bois, en torchis, ou en tout autre matériau à définir. Et aux gens de prendre leurs décisions.

Je travaille seul en libéral, ce n’est pas une proposition que je partage ici pour en tirer profit seul ou pour un tiers, agence ou autre. Mais plutôt un appel à participation en même que d’éveiller une éventuelle prise de conscience du sujet.

Je propose donc aux intéressés du forum de mener cette étude ensemble (je pars de rien, l’équipe est à monter), de valoriser autant le coût des chantiers placo que leur empreinte carbone afin de voir dans quelle mesure ce postulat est valide, et puis de proposer les résultats de l’étude et éventuellement l’outil comparatif créé en open source, au moins pour les inscrits sur le forum.

Et puis si c’est un flop, j’espère au moins avoir planté la petite graine dans certains esprits.

Merci !

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Bonjour, je n’ai pas de parti pris à priori. Un entrepreneur, qui avait réalisé la réfection de ma maison en bord de mer avait utilisé du placo hydrofuge à ma demande. Après 10 ans, je n’ai eu aucune critique à lui faire. Par contre, pour sa propre ferme, il a employé du placo blanc, standard, lequel a été fortement déformé en un an !
Dans ma nouvelle maison, dans le 49, pour une cuisine humide, j’ai a nouveau employé le placo hydrofuge et derrière la cuisinière, une version résistante à la chaleur. 6 ans plus tard, je n’ai pas de critique à faire alors que je l’ai posé moi-même (qui n’ai pas de compétence en construction). Pour clore l’isolation de chambres (à la laine de bois), j’envisage le Fermacell (dont je n’ai pas l’expérience), mais son poids risque de me l’interdire malgré sa meilleure résistance et d’autres qualités. Lorsque j’ai choisi le placo, j’ignorais l’existence du Fermacell.

Tiens c’est curieux, j’avais justement des interrogations en cours sur le comparatif placo / fermacel (qui n’est qu’une des comparaisons possibles, il y a tellement de types de cloisons imaginable).
Et donc, j’ai l’impression d’avoir souvent entendu dire que le fermacel c’est « mieux » que le placo. Mais de quels critères il s’agit ? Parce que en cherchant un peu, il me semble que le bilan carbone du fermacel est 2 fois moins bon que le placo (base Inies, plaque seule), qu’en manutention-mise en oeuvre c’est vraiment pas la même histoire. Le seul point où il me semble avoir vu que le fermacel était mieux placé, c’est sur la qualité de l’air (les papiers hydro et feu sont pleins d’adjuvants pas top).
Du coup, intéressé par les résultats de ton étude, ne sachant pas si j’ai vraiment les compétences pour y participer…

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@Pierre_evARQ c’est une très bonne question et en effet se poser la question de la mise en œuvre est à mon avis une très bonne approche.

Perso pour une rénovation dans le sud de la France j’ai voulu mettre en œuvre du béton de chanvre (pour un chantier en maitrise d’œuvre sans auto-construction) je me suis retrouvé confronté a deux blocages :

  • le prix de fourniture et pose qui est beaucoup plus élevè que le placo avec isolant.
  • l’enduit de finition qui représente un surcout et une esthétique qui n’a pas convaincu le client.
    Sur ce projet j’ai du me replier sur une finition placo renforcé à certain endroit… avec des adaptations pour gérer l’humidité des murs (doublage ventilé) … :slightly_frowning_face:

Concernant le Fermacell comme l’explique @manudad je me suis aussi confronté à un souci de mise en œuvre car beaucoup moins facile que le placo du point de vu de l’artisan.
je n’ai pas vérifié le bilan carbone…

Ton étude m’intéresse vraiment, mais je n’ai pas compris comment tu souhaite procéder.

Merci pour ton retour d’expérience et l’intérêt porté au sujet.

Pour démarrer, je me pose la question:

  1. s’il est mieux de partir d’une situation réelle (coût et impact d’un chantier en placo), et d’étudier les alternatives qui auraient pues être mises en oeuvre au même endroit.

  2. de procéder de façon théorique depuis le départ (risque de décalage avec la réalité…) et définir des critères de comparaison par mètre carré, ou mètre linéaire, et non pas par chantier.

  3. de ne comparer que des situations réelles (chantier en placo, chantier bois, chantier autre), encore faut-il les avoir sous la main, d’où l’appel à participation notamment. Puis il faudra voir comment comparer les situations.

Quel serait ton avis là-dessus ?

Bonjour et merci pour l’intérêt et ton apport.

Le Fermacell pourrait être un élément de comparaison car il gagne du terrain sur pas mal de marchés.

L’ayant mis en oeuvre il y a déjà 12 ans dans un projet de logements dans des conteneurs maritimes dans l’Eure, je confirme que c’est un matériaux très dur et résistant, mais aussi assez lourd. Son système de pose reprend grosso modo la technique du placo.

Par contre, il faut enduire l’ensemble des plaques car la surface brute n’est pas (ou n’était pas) faite pour recevoir directement des finitions de peinture.

Cela dégage un autre axe d’analyse: quel type de cloison en fonction de la finition souhaitée… Merci !

Bonjour et merci également pour votre retour.
Attention, je ne dis pas que ça ne fonctionne jamais ou que c’est très mauvais…
J’essaie juste d’ouvrir le débat sur les alternatives car je trouve aussi étrange que dommage que l’on agisse par automatisme.
« À l’ère du low tech et de l’économie de ressources, la production et la mise en oeuvre du placo sont-elles encore viable ? » Ce serait une autre façon d’exprimer le contenu de mon premier message.
Merci !

Bonjour Pierre,
C’est un sujet d’étude pertinent il me semble.

Mes réflexions à la volée :

Quels types d’ouvrages ?
Généralement quand on parle du placo il y a trois grand types d’usages :

  • cloisons
  • contre-cloisons / doublages
  • faux-plafonds
    Et éventuellement les placos collés pour simple finition, du mobilier sur mesure… mais je vais me limiter aux 3 premiers, plus représentatifs du volume utilisés.

Les trois versions sont relativement similaires en terme de mise en oeuvre, sur rail ou fourrure (suspentes exceptées).
Mais quand on parle des alternatives, il y a une vraie distinction à faire.

La cloison se distingue par son besoin de structure propre systématique, là ou doublage et plafonds peuvent parfois s’en passer (exemple : un béton de chanvre sur un mur pierre, un enduit terre sur un plafond maçonné)

Le besoin d’isolation n’est pas forcément le même il est souvent :

  • phonique pour la cloison
  • thermique pour le doublage
  • phonique pour le faux-plafond
    C’est important à prendre en compte si on veut comparer à performance égale.
    Par exemple, pour une cloison bois il est presque obligatoire de dédoubler l’ossature pour être équivalent au rail métal, ou à minima d’ajouter un résilient.
    A l’inverse, un doublage chaux-chanvre aura une plus-value thermique supérieure à un doublage isolé.

Un autre critère à prendre en compte est le passage de réseaux. Met-on comme performance à atteindre le fait de pouvoir les cacher ? De pouvoir les faire évoluer sans grosses modification ?
Sur ce critère, les structures bois s’approchent du placo en efficacité de pose, et sont peut être meme meilleures sur l’évolutivité (démontabilité meilleure). A l’opposé, un enduit chaux-chanvre n’est que très peu flexible, au mieux on peut anticipper en ajoutant une gaine en attente. Les correcteurs thermiques à base d’argile s’en tirent un tout petit peu mieux, la finition pouvant être reprise localement sur une tranchée (pas complètement invisible néanmoins)

il y a le temps de mise en oeuvre. Les solutions sèches sont bien sur plus performante sur ce point.
A noter, placo et fermacell nécessitent quand même un peu d’enduit, contrairement au lambris. Ce sont des solution « presque sèches » mais pas tout à fait

Dernier point qui me vient : le besoin ou non d’ajouter une finition

  • placo et fermacell : enduit + peinture
  • lambris : possible de laisser brut (choix esthétique)
  • chaux-chanvre, terre-paille… : possible de laisser brut (lissage à faire) mais souvent enduit
    Et puis les cas où le placo venait répondre à un seul besoin de finition, on peut chercher une game d’alternatives différents
  • enduit terre
  • textiles
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Bonjour Erwan,

et merci pour ton retour.

Effectivement, je pense qu’il faut figer un certain nombre d’option à étudier, et de performance à comparer car ça peut vite être un puits sans fond.

Cela peut faire effectivement au moins 3 catégories: les cloisons, le doublage, et les plafonds.

J’ai aussi proposé de l’OSB à un moment donné, mais je me suis heurté au problème innattendu de la pose. Peu d’entreprises semblaient disposées à en poser en intérieur.

Je suis ravi de voir que le forum est très réactif. Je vous en remercie.
Je vais faire une synthèse de vos premières réactions dès que possible.

Merci encore.

Bonjour, j’ai installé chez moi que du fermacell
Que j’ai trouvé au même prix que du Placo sur Leboncoin.
C’est vrai que les plaques sont lourdes et que l’installation n’est pas aisée mais avec un bon lève plaque ça se fait
L’avantage colle et pas de bande.
Un produit que l’on peut stocker dehors Sans problème.
Nous pouvons accrocher 50 kg par vis.
Nous pouvons cogner dedans, aucun moyen de le casser.
Pas de produits chimiques pour ignifuge ou rendre Hydro Morph, le produit ( des produits chimiques qui rendent le bilan carbone du placoplâtre moins bon!)

Avec le fermacell, ce que j’ai remarqué, c’est que la maison paraît plus chaude un peu comme les tapisseries qui étaient mise dans les châteaux pour que les pierre ne refroidisse pas l’habitant. Avec 18° dans une maison à Fermacell, il Faudrait. 20° dans une maison à Placo

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Bonjour
Il est important d’utiliser de l’électricité biocompatible dans des maisons en bois ou dans des murs à ossature bois. Le champ électrique et propager par l’eau que contient le bois
Vous pouvez utiliser des gaines blindées ou des câbles blindés ou des peintures spéciales, reliés à la terre ou Un grillage métallique relié à la terre.
Si vous le rajoutez une ossature métallique de rail à Placo bien le mettre à la terre. En tant que géobiologue je vois régulièrement mes appareils sonnés dans toutes les maisons en bois.!

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C’est un sujet intéressant.
Je vous partage les outils de l’ADEME qui peuvent peut-être vous aider. L’évaluation environnementale pour les entreprises et les collectivités
Bonne journée

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Interessant et fouillé. Tout cela meriterait toutefois de prendre en compte l’evolution de la disponibilité et des tarifs de l’equipement aujourd’hui

On trouve des sablons a moins de 40€
cf. VEVOR Ciment Mortier Pistolet à Pulvérisation, Machine à Crépir avec 4 Trous de Pulvérisation, Pulvérisateur de Sablon Platre Béton Mortier Chaux pour Peinture Murale  | VEVOR FR?
Enduire un lattis dans ces conditions change radicalement en terme de cout et de délai, ainsi que de qualité

L’argument de la disponibilité de la main d’oeuvre entreprise est important bien sur, mais attention a pas avoir une approche trop statique des choses. En 5 ans l’offre evolue considerablement. Exemple ossature bois en France, pieuvres electriques, jusqu’a la maintenance par drone des toitures. Beaucoup de changement en peu d’années

Il y aussi l’autoconstruction ou l’auto-accompagnement - on est sur twiza !

Methodologiquement, il faut sans doute mieux poser des choix type tel ouvrage ou tel autre
Apres le contexte fonction, site (reno / neuf) est important comme evoqué mais tardivement
Un cycle de vie maison est combien de fois superieur a un cycle de vie reseau fluide enfoui ?
Vendre du suivi a base de reparations , c’est se mettre des clients a dos. L’automobile va en couler.

Un point important. le bois est porteur. Facile d’y suspendre une cuisine haute ou autre.
Placo et ferma sont totalement largué pour bien des usages en ce sens

Un point tres- trop negligé aussi. Le bois a besoin d’etre controlé, entretenu dans le temps, meme en interieur. Un traitement de charpente a une decennal, quid d’une ossature, d’un lattis ?
La couverture/recouvrement est importante jusqu’a quel point. Imbroglio juridique en perspective si le n’importe quoi devient la norme

A decortiquer donc :wink:

Vous devriez contacter l’association Empreinte de Rennes qui pourra vous parler de son projet « secret » et peut-être pas si utopique ! Ils font déjà des expérimentations à petite échelle sur quelques chantiers pilotes :slight_smile:

PROJET SECRET : Développement d’une ou plusieurs plaqueterie terre en Bretagne : fabrication de plaques de terre capables d’être utilisées en remplacement des plaques de plâtre qui génèrent des tonnes de déchets polluants chaque année

Ci-joint un lien où l’on peut voir quelques photos : Association Empreinte sur Instagram: "Grabuge ✨ Isolation botte de paille • Enduits terre • Blocs de terre allégée • Plaques de terre crue préfabriquées 📍Les Halles en Commun - Rennes (35) 📅 Septembre 2024 @grabuge.rennes @hallesencommun"

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