Enduit de correction thermique chaux-chanvre

Bonjour,
Je vais rénover une maison en pierres (granit) de 1938 dans le Massif central (42). Celle-ci n’est pas isolée. J’avais dans un premier temps envisagé une ITI en laine de bois de 145mm ( R = 3.7 pour les « aides ») mais cette solution m’aurait obligé à détruite et refaire un escalier existant qui prend beaucoup de place dans l’angle nord-est de la maison.
J’ai ensuite lu sur plusieurs sites qu’en ITI, sur de la pierre, il ne fallait pas excéder 100mm ou 120mm d’isolant biosourcé (je pensais à de la laine de chanvre ou de bois). Je pensais donc à cette solution + pare-vapeur et une épaisseur bien moindre dans la cage d’escalier.
Depuis d’autre avis me conseillent un enduit chaux-chanvre de 5 cm pour ses qualités hygrométriques, pour sa capacité à supprimer l’effet de paroi froide et à conserver l’inertie de la pierre. De plus, une plus faible épaisseur serait possible dans l’escalier.
J’ai lu beaucoup d’avis mettant en avant la faible capacité d’isolation d’un tel enduit, d’autres qui défendent au contraire ses atouts bien supérieurs au seul lambda affiché.
J’aurais aimé avoir des avis ou des retours. Quel est l’impact réel d’un tel enduit sur la facture de chauffage ? Faut-il préférer une ITI meilleure pour le confort d’hiver , mais quid du confort d’été ?
De plus, il me semble difficile de trouver des artisans faisant des enduits chaux-chanvre dans ma région. Peut-on le réaliser seul ? Enfin, faut-il privilégier en enduit "à la main’ ou projeté en machine ?
Désolé pour la longueur et toutes ces questions, mais je signe chez le notaire dans 3 semaines et je m’arrache les cheveux pour trouver les moins mauvaises solutions pour cette rénovation.
Merci pour votre aide .

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Bonjour,

Vous posez beaucoup de questions que je me pose moi même et je pense que vous n’aurez pas de réponses chiffrées sur le gain de chauffage… Tous les spécialistes du bâti ancien (enfin presque) vous conseillerons un enduit chaux chanvre. Je vais suivre avec attention les réponses qui vous seront apportées.

Peut être une réponse bête mais en sachant qu’il y a énormément de surface de murs (beaucoup plus que de toit par exemple) il doivent proportionnellement compter plus de pertes peut-être non? Rapporté au m² je pense que le toit est plus défavorable que les murs mais à vérifier!

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C’est possible en effet,disons que je peux partir sur ce chiffre en fourchette haute.
Je rajoute au passage que je me vois mal faire une ITE sur cette maison…
Des suggestions ?

Bonjour Jot42,

C’est toujours délicat de se prononcer sur un gain de performance thermique en rénovation de bâtit ancien en considérant uniquement les épaisseurs d’isolant (en l’espèce au mur uniquement) et sans connaitre le projet dans le détail.
Une analyse systémique de l’existant, des solutions globales envisagée et incluant d’autres facteurs que ceux de l’isolation seule est toujours plus probante. Je peux citer les apports solaires, le niveau d’inertie notamment des matériaux exposés directement aux apports thermiques, la gestion de l’hygrométrie des volumes chauffés, l’intensité des remontées capillaires, la configuration bioclimatique de la construction (dont l’exposition aux vents dominants ou aux apports solaires selon les saisons, la distribution générale des volumes comme la présence de volume tampon non chauffé, etc…
Il n’est pas rare que des simulations ne renvoient pas les mêmes préconisation d’un mur à l’autre, d’un étage à l’autre, la pertinence étant pour moi question de gain de performance globale pour 1€ investit.

Je reste attaché à des solutions chaux/chanvre lorsque le budget le permet ; j’ai aujourd’hui de nombreux retour d’expérience 100% positif pour une clientèle qui s’était montrée sceptique au regard des épaisseurs proposées. Bien évidemment cette préinscription d’isolation s’est accompagnée d’autres ouvrages connexes à réaliser.

Vous avez sans doute pu recouper les informations concernant les avantages de solutions chaux chanvre, notamment sa capacité hors normes de régulation hygrométrique, la durabilité de ses performances thermique, la parfaite cohérence avec les matériaux et leurs comportement dans le bâtit ancien, liées en partie aux propriétés hydrophiles, d’imputrescibilités, de conservation de l’inertie des murs existant. En bref, les béton et enduits végétaux ne se comporte pas de la même manière que les doublages en fibre végétale ou minérale

Néanmoins il me semble que 5cm d’enduit correcteurs est un peu juste pour envisager un gain de performance suffisant. Faut il encore considérer les autres critères du projet pour généraliser cette synthèse. Mes prescriptions auront variées entre 7cm d’enduit correcteur et 12/15cm de béton chaux/chanvre + 2/3cm d’enduit de finition (chaux/sable ou chaux/chanvre). Il faut noté qu’un béton consomme moitié moins de liant qu’un enduit.

Je ne serais pas choqué par le fait qu’une surface limitée à la cage d’escalier soit isolée différemment dans son épaisseur que le reste des voiles, si c’est une attente forte du projet. Il faut regarder l’impact de cette différence d’épaisseur pour cette surface d’échange et sa configuration par rapport à l’ensemble du projet.

Pour des raisons budgétaire, l’essentiel des prescriptions et accompagnement de solutions chaux/chanvre que j’ai produit l’on été en autoconstruction. La technique demande un peu de rigueur mais est parfaitement abordable tant pour les bétons banchés que pour la réalisation d’enduits. La location de machines à projetées qui sont spécifiques, rend l’équation économique moins pertinente.
C’est un rapport budget/calendrier qui permet de trancher.
L’intervention d’un professionnel spécialisé pour la totalité de l’ouvrage alourdis également le budget.
Des solutions intermédiaires peuvent être arbitrés selon moi, car un bon accompagnement au démarrage du chantier peut être suffisant pour amener le non-initié à une autonomie complète et une réalisation parfaite.

J’ajouterais que je suis basé en Haute-Loire, que je peux vous proposer un accompagnement ou tout simplement vous proposer une visite d’un chantier chaux/chanvre en Ardèche limite Haute-Loire en cours de finition.

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Bonjour Jean-Patrick,
Je vous remercie tout d’abord pour votre réponse précise et complète. Elle me conforte dans l’idée qu’un enduit chaux-chanvre serait tout à fait pertinent, voire un béton banché. J’attends une visite le 14/11 de Claude Lefrançois, alias « Papy Claude » qui viendra analyser la maison et faire des préconisations les plus pertinentes possibles pour cette rénovation. J’ai lu ses livres et eu l’occasion d’échanger avec lui par messages, je sais qu’il est tout à fait partisan des enduits correcteurs. Reste à faire valider ce choix lors de sa venue. Si c’est le cas je serais ensuite ravi de bénéficier de votre accompagnement et de pouvoir visiter un chantier. Comment peut-on être mis en contact ?

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Je dispose d’une page pro référencé chez Twiza, et je figure sur la carte des pros Twiza, mais je ne sais pas si en tant que non membre vous pouvez y accéder.

Bonsoir,
C’est bon j’ai pu récupérer votre adresse mail sur Twiza. Je vous envoie un mail à partir de mon adresse personnelle.

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Bonjour,
Y-a-t-il d’autres avis ou retours sur l’enduit chaux-chanvre ou sur ce qu’il est préférable de faire pour isoler cette maison (notamment sur l’ITI sur des murs en pierres) ?

juste une question avant de répondre sur le fond. Comment est orientée la maison et où se trouve l’escalier?

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Suite du sujet [Enduit de correction thermique chaux-chanvre]

Bonjour,
Sauf erreur et pour information, l’application d’enduit chaux-chanvre ou de béton de chanvre est chiffré par les professionnels dans une fourchette de 150 à 350€/m2 TTC en correction thermique 5-8cm, finition incluse.
L’application à la machine est préconisée : ce serait très long manuellement. Le support doit être préalablement débarassé des enduits plâtre et autres revêtements sur les murs intérieurs. Ce décroutage explique en partie les frais de main d’œuvre. Les locaux doivent être vides et les temps de séchage du produit peuvent rendre le logement difficile à habiter pendant les travaux.
Le béton de chanvre aurait une capacité isolante un peu meilleure que l’enduit (dosage de la chaux).

Pour un procédé non ouvert aux subventions, les prix évoqués plus haut semblent encore trop élevés et les difficultés d’application (préparation du support, points singuliers, temps de séchage…) font réfléchir.
Il est possible que Saint Gobain, qui vient de reprendre Tradical, cherche à faire évoluer les critères de subvention.

En alternative, les produits ne manquent pas :

Blocs montés au mortier-colle: Isohemp, Multichanvre, blocs Multipor Xella.

Enduits: Diathonite Thermactive 37 (avec Avis Technique), Diathonite Évolution, Dacoterm, Hagatherm, Fixit 222 (aérogel), voir aussi chez Edilteco.

Panneaux sur ossature avec frein vapeur hygrovariable: laine de bois (Gutex Thermoflex, SteicoFlex, Isonat Flex 55, Pavaflex), laine de coton (Isocoton), textiles recyclés (Métisse), biosourcés mixtes (BiofibTrio, Thermasoft Natura).

Super-isolants: Calostat Pure, Spaceloft (aérogel).

Certains de ces produits sont plus que chers.
À noter que les blocs chaux-chanvre Isohemp et Multichanvre nécessitent aussi le décroutage des murs.
L’intérêt principal du chaux-chanvre est la moindre perte de surface habitable par la nécessité de piocher préalablement les murs. Pour rentabiliser le produit, il faut l’appliquer soi-même après s’être formé.
Je signale que Parexlanko inclut une formation pour l’achat du Parnatur, applicable à la machine exclusivement paraît-il. Les professionnels interrogés restent fidèles à Tradical et Saint-Astier.

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Merci Bruno78. En même temps que la piste chaux-chanvre, j’étudie aussi la possibilité d’une ITI sur ossature avec panneaux de laine de bois et de chanvre + frein vapeur hygrovariable. J’ai lu à plusieurs reprises que cette solution n’était pas la plus adaptée dans l’habitat ancien. Elle fait perdre l’inertie ( est-ce vraiment gênant au regard des gains en chauffage ?) et pourrait provoquer des pathologies (le frein vapeur ne pourra être continu car les planchers seront conservés, donc risque de concentration de l’humidité dans les solives des planchers…). Je ne sais pas ce qu’il en est vraiment.
De plus je reste avec le problème de la cage d’escalier.
A lire les commentaires et les sites/livres, l’enduit chaux-chanvre paraît plus adapté au bâti ancien mais son coût (si artisans), sa difficulté et sa longueur de mise en oeuvre (si auto-construction) ainsi que ses performances thermiques modérées m’interrogent. A 800 m d’altitude en moyenne montagne c’est un critère à ne pas négliger dans une rénovation globale.

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Bonjour Jot42,
Vous vous êtes visiblement très bien renseigné. Dans le bâti ancien, l’étude doit être globale et votre choix de faire intervenir Claude Lefrançois des habitologues pro est plus que judicieux car il vous aiguillera vers des solutions pertinentes. Le choix de matériaux, les considérations de mise en œuvre et les coûts doivent venir après cette étude.

Merci, j’attends en effet la visite de Claude Lefrançois avec impatience. Je préfère juste anticiper un peu par mes lectures et mes échanges sur le forum afin de pouvoir démarrer rapidement le chantier. J’ai par ailleurs déjà pu échanger un peu avec Claude Lefrançois sur certains aspects de ce projet de rénovation. Par curiosité et intérêt je m’interroge donc sur le chaux-chanvre ou l’ITI.

Bonjour Jot42,

Petit retour d’expérience :
J’ai une petite maison de 50m2 (25m2 sur 2 étages + grenier), en Belgique (donc pas en altitude mais hiver sous zéro), aucune fenêtre au nord. Étant sur du bâti ancien et ayant des soucis d’humidité j’ai fait le choix d’un chaux-chanvre puis d’une finition argile ou chaux-sable selon les pièces. Je ne peux pas te dire combien je gagne en chauffage car je chauffe très principalement au bois mais par contre :
-la maison a gagné en confort de manière assez hallucinante : en étant un peu actif elle est confortable à 16°, et à 18° en restant assis. Et ce n’était pas du tout le cas avant. Ce qui fait que je chauffe moins et que donc je réduis la facture.
-je n’ai plus aucun soucis d’humidité
-j’ai fait les enduits moi même et je n’ai rencontré aucune difficulté particulière. Comme le chaux-chanvre a servi à rattraper une certaine planéité de mes murs (et qu’on partait de loin) l’épaisseur est assez fluctuante, entre 5 et 10cm. Pour ça j’ai fait 2 passes, sans banchage car je trouve cette technique plus fastidieuse J’ai utilisé une simple chaux nhl2 (à mon sens il n’y a aucun intérêt à utiliser une chaux « spéciale » style tradical qui coûte un prix exorbitant) et indifféremment de la chenevotte de jardinerie ou de magasin de bricolage écolo. Comme pour tous les enduits à la chaux, il faut éviter le plein été car ils doivent sécher lentement pour bien carbonater et bien bien mouiller les murs pendant 24h avant application.
Si tu te lances voici ma « recette » (une fois les murs décroutés bien sûr)
-gobeti 1volume de chaux pour 1,5 volume de sable
-chaux/chanvre 1 volume de chaux pour 2,5 volume de chanvre.
Je le fais à la bétonnière selon cette procédure :
-mettre l’eau et la chaux à tourner quelques minutes pour que la chaux « gonfle » (j’avoue mettre l’eau à l’oeil car ça dépend vraiment du temps extérieur), il faut arriver à une consistance de lait un tout petit peu épais. Tu trouveras assez vite la consistance idéale. J’ajoute environ 2 cuillères à soupe de savon noir liquide par bétonnière (je n’ai jamais essayé sans, chez moi ça a très bien fonctionné comme ça et je n’ai pas essayé de changer ma procédure)
-ajouter la chenevotte petit à petit (je redresse un peu la bétonnière pour éviter que ça n’en mette partout) puis remettre la bétonnière en position normale et laisser tourner assez longtemps : le mélange va devenir presque mousseux.
-ajouter de l’eau si nécessaire. L’idéal étant d’arriver à la bonne quantité dès le début car ça change un peu la texture finale d’en rajouter après.
Il m’a fallu quelques bétonnières pour trouver la bonne consistance (lié à la quantité d’eau), et j’ai eu une ou deux fois la blague de laisser tourner un peu trop longtemps et que le mélange prenne tellement de volume que ça déborde de la bétonnière. Ceci dit même sans arriver à cette consistance l’application se fait sans grande difficulté, c’est juste moins fatigant avec cette texture plus mousseuse.

Voilà pour mon témoignage

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Bonjour
Je ne pratique plus actuellement mais je suis architecte de formation et je me suis spécialisée à l’époque en performance thermique des bâtiments. Notamment les maisons passives où basse énergie, qui peuvent aussi être réalisées en matériaux biosourcrés (terre paille, laine de bois,…).

Je vous fais donc une réponse globale et rapide, qui n’engage que moi mais dont j’ai en outre fait l’expérience dans ma propre maison ancienne (murs en briques 30 cm) Au niveau de la performance thermique, donc, et du confort d’été et d’hiver, l’idéal est de combiner une bonne masse côté intérieur (vos murs en pierre) pour l’inertie effectivement, donc le confort d’été, et une isolation par l’extérieur ensuite, pour le confort d’hiver et la diminution des besoins de chauffage . Cela peut être de la laine de bois + bardage bois, enduit, …). Mais cela change complètement l’aspect de la façade évidemment.

Ma maison n’ayant aucun attrait à l’époque côté façades, c’est ce que j’ai fait (avec un enduit sur isolant), et j’ai un confort parfait été comme hiver en plus d’avoir divisé mes besoins de chauffage par 4…
Cela a été fait dans une approche globale, cependant : isolation toit 40 cm de cellulose, isolation extérieure des murs 15 cm (j’ai donc accès à la masse des murs pour l’inertie), et isolation du sol 8 cm - avec chauffage sol.
Combiné à du triple vitrage plein sud, une bonne étanchéité à l’air des châssis et toiture, l’absence de ponts thermiques, et une ventilation VMC.
Après, en isolation ce sont les premiers cm qui sont les plus efficaces. Néanmoins, vu le prix de la main d’œuvre aussi, autant viser plus loin que le minimum … votre maison sera d’autant plus à jour pour les 30 ans à venir … :wink:
Bonne réflexion.

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Merci Juiiee pour votre témoignage intéressant et vos conseils !

Merci Delphine, je ne pense cependant pas opter pour une ITE pour des raisons esthétiques, je préfèrerais garder la façade en pierres, même s’il ne s’agit pas d’une vieille ferme traditionnelle. De plus j’ai du mal à imaginer à quoi pourrait ressembler ce volume, sur 3 niveaux, avec un bardage bois.

Oui je comprends parfaitement ! :wink:

Vous avez un vrai sujet remue-méninges ! Et vous êtes déjà bien lancé dans vos recherches. Je pratique le chaux chanvre depuis 2009 dans mon atelier d’architecture. C’est un matériau singulier, vraiment différent des autres. Entre pierre et végétal. Entre maçon et charpentier. Entre isolant et mur.

En rénovation, le mélange chaux-chanvre projeté permet un gain de temps la mise en oeuvre et aussi de ne pas redresser tous les murs, de garder leur irrégularité ce qui souvent fait partie du charme de l’ancien. Elle raccourcit aussi le temps de séchage car on utilise environ trois fois moins d’eau qu’en banché.

La technique banchée doit se faire au malaxeur, surtout pas à la bétonnière car vous utiliserez plus du double d’eau pour effectuer le mélange. Elle redresse les murs ce qui est parfois intéressant et peut aussi produire des résultat assez bidonnants voire merveilleux au décoffrage : les effets de strates empilées dans des tons légèrement différents peuvent être splendides.
Au malaxeur, 200 li de chanvre (1 ballot) pour un sac de chaux de 30 kilo NHL 2 ou 3,5 ou même 5 si on veut plus de dureté.

Attention de ne pas confondre le « béton de chaux-chanvre » qui est un isolant et doit être recouvert ensuite d’un enduit avec « l’enduit chaux-chanvre » qui est beaucoup plus dosé en chaux et coupe surtout l’effet de paroi froide. Le premier ne fait qu’isoler, le second isole peu mais constitue aussi une finition. Il assèche et régule l’humidité dans les murs.

En prix nous sommes en Haute Loire à 105 €HT/m2 pour projection de 8 à 10 cm en intérieur avec installation et protections (échafaudage, bâche ou ployante devant fenêtres etc…). En rénovation par l’extérieur, c’est officiellement interdit en ITE. Le lobby ACERMI veille à ce que l’isolation chaux-chanvre ne se présente pas comme une ITE mais en « double mur isolant »… une petite taquinerie d’industriel :-)… En réalité, le chaux-chanvre en ITE est assez efficace pour les maisons en pierre même avec des murs épais. J’ai pu rencontrer et travailler Pascal Favre de www.arbio.ch Il fait de l’ITE chaux-chanvre depuis plus de 20 ans. C’est pro et c’est beau.

Question économies, vous avez bien posé la dichotomie entre une approche « tout pour le lambda » versus « confort global » Nous avons les mêmes retours que Delphine de nos clients : après application du mélange chaux-chanvre + enduit chaux la perception du confort est complètement différente. Il n’y a plus de parois froide ni de zone d’inconfort. La température est très stable, le taux d’hygrométrie et le phonique sont également nettement améliorés. Il y a un décalage de 3 à 4 degrés entre sensation de confort perçue (par exemple 20°C) lorsque le thermomètre indique 16°C. Les besoins d’énergie des parois en chaux chanvre sont assez voire très réduits : murs, toitures, plancher rempli.

Voilà pour un aperçu en rénovation. Mais en neuf c’est également assez ravageur. Une maison neuve a besoin de murs en chaux-chanvre de 32 à 25 cm. Faire plus épais n’apporte pas grand chose de plus sinon de la dépense. Nous en avons fait à 40 cm et l’avons constaté. Et question ambiance intérieure, c’est magique !

Si vous devez faire votre chantier vous même, regardez les règles professionnelles de « Construire en Chanvre »… même si elles interdisent l’ITE (pour protéger Lafarge, Saint Astier, et Tradical) il y a toutes les bases indispensables pour partir sur un bon pied!

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